Ce mot est de décembre 1898, si Remy de Gourmont demande qu'on corrige son article « Philosophie du cliché » à paraître dans le Mercure de France du 1er janvier 1899. Cet article sera repris sous le titre « Le cliché » , dans l'Esthétique de la langue française (1899). Voici le passage corrigé, qui se trouve à la dernière page de l'Esthétique :
« L'homme est ainsi organisé qu'il ne peut exprimer directement ses idées et que ces idées, d'autre part, sont si obscures que c'est une question de savoir si la parole trahit l'idée ou au contraire la clarifie. Aucun mot ne possède un sens unique ni ne correspond exactement à un objet déterminé, exception faite pour les noms propres. Tout mot a pour envers une idée générale, ou du moins généralisée. Quand nous parlons, nous ne pouvons être compris que si nos paroles sont admises comme les représentantes non de ce que nous disons, mais de ce que les autres croient que nous disons ; nous n'échangeons que des reflets. Dès que le mot et l'image gardent dans le discours leur valeur concrète, il s'agit de littérature : la beauté n'est plus tout entière dans la raison, elle est aussi dans la musique. »
2° Table des matières.