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Que la vie rutilante ou sombre se déploie,
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L'âme ouverte, accueillons,
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Avec des pleurs d'amour, avec des cris de joie, |
Son ombre et ses rayons.
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Que la tempête ardente où la nuit se déchaîne,
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Courageux alcyons,
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Impétueusement consentants, nous entraîne
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Dans ses noirs tourbillons.
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Aimons le tendre Avril ouvrant les primevères
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De ses baisers déments ;
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Aimons l'été si lourd qui pèse sur la terre
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Ainsi qu'un corps d'amant ;
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L'automne sensuel et trouble qui chancelle
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Des grappes dans les mains
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Et qui meurtrit les cœurs en ses paumes cruelles,
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Comme il fait des raisins.
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Aimons quand vient l'hiver, écouter ce rhapsode.
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Sinistre, le vent fou,
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Accompagnant au bois où des fantômes rôdent,
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Les hurlements des loups.
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Aimons tous les labeurs ; dans la glèbe rugueuse
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Dont s'effritent les blocs,
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Enfonçons en chantant et d'une main fougueuse,
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La charrue à plein soc.
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Aimons, au fond d'un soir qui rêve, la cadence
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Lointaine des fléaux,
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Et par les matins frais l'envol qui se balance,
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Courbant les blés, des faux.
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Aimons tout de la vie, adorons jusqu'aux larmes
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L'amour mystérieux ;
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Obéissons au rite où le désir s'acharne
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Comme au geste d'un dieu.
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Ne soyons point celui qui recule et se cache,
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Et, d'avance vaincu,
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Craint d'aimer, de souffrir, de créer, c'est un lâche,
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Il n'aura point vécu !
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