Le Centenaire d'une Œuvre

DEUX VERS D'ANDRÉ CHÉNIER

Il y a quinze jours, nous écrivions à quelques amis :

« A l'occasion du Centenaire de la publication de l'œuvre d'André Chénier, le Figaro souhaiterait rendre un hommage digne d'elle à la mémoire du grand poète. « Deux vers d'André Chénier chantaient dans la mémoire » d'Alfred de Musset. Nous vous serions très obligés si vous vouliez bien nous dire quels sont les deux vers de l'auteur de l'Aveugle que vous admirez et que vous aimez le plus. »

Ces deux vers cités par Musset, dans Une Soirée perdue, sont connus de tous :

Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat,
Se plie et de la neige effacerait l'éclat.

Nous avons reproduit dans notre dernier Supplément les premières réponses reçues. En voici de nouvelles :

Jean DE GOURMONT

Château de la Chesnaye, par Bréhal (Manche).

Messieurs et chers confrères,

Je suis ici, loin de ma bibliothèque et de toute bibliothèque. C'est donc vraiment dans ma mémoire que je cueille ces deux vers d'André Chénier, qui ont, jadis, ébloui mon imagination émue, comme si Diane elle-même avait pour moi dénoué sa ceinture :

Accours, jeune Chromis, je t'aime et je suis belle,
Blanche comme Diane et légère comme elle !

Veuillez agréer, messieurs et chers confrères, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.