Gaston de Pawlovski vu par René-Louis DOYON |
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Je connus Gaston de Pawlovski, un homme de haute obature et de forte corpulence, doux et sympathique. Il me prit ma première nouvelle : La Résurrection de la chair qu'il publia dans Comœdia ; j'ignorais que cet homme était productif et ne passait pas à la caisse. Peu après, je fis connaissance de sa mère, une Montalembert, branche protestante, une vrai Parisienne. A 80 ans, elle venait encore de la Place Clichy au début du boulevard Saint Germain rendre sa visite hebdomadaire à Mlle Read qu'elle avait connue jeune fille. Nous repartions ensemble jusqu'au Châtelet. Cette vénérable personne était aussi petite et fluette que son fils avait de taille et de poids. J'ai connu là aussi André Billy qui avait comme moi passé par une Ecole Apostolique (voir son Approbaniste). Quand je publiai au Roman Romanesque mon premier récit La Consomption, sans me connaître, il me consacra une analyse intéressante me classant dans les disciplines de Stendhal et Bourget et regrettant que, comme ces deux maîtres, je négligeasse mon écriture. Paul Bourget qui me connaissait je ne sais comment m'écrivit pour protester contre cette négligence. Sa mémoire était si vive que me rencontrant à une cérémonie rue Rousselet en 1921, il m'interpella avec beaucoup d'amitié. Pour Billy, par la suite, il fut attentif à mes travaux tant à L'Œuvre qu'au Figaro Littéraire. Rosny jeune, me proposa même à Goncourt quand à la fin des hostilités et un peu brusquement et sans compétition, Billy redonna un peu l'Académie à la littérature dégagée des contingences, mais c'est une autre histoire. Note : copie faite par Maurice Poccachard, à partir d'un manuscrit non daté des Mémoires de René-Louis Doyon. |