G. D. : Alfred Vallette, 225
Jean-Edouard Spenlé : Nietzsche à Nice, 227
J.-G. Prod'homme : Pour le Centenaire de Camille Saint-Saëns, 260
René Fauchois : La Mort imaginaire, poème, 274
André Leroy : Le Cap Horn, 276
P.-G. Dublin : Molière et l'Arétin, 289
Emile Malespine : Le Mal d'Amour, 312
Marcel Lasseaux : A propos de Poules
, nouvelle, 331

REVUE DE LA QUINZAINE. — Emile Magne : Littérature, 353 | André Fontainas : Les Poèmes, 362 | John Charpentier : Les Romans, 366 | Pierre Lièvre : Théâtre, 372 | Marcel Boll : Le Mouvement scientifique, 376 | Henri Mazel : Science sociale, 381 | A. van Gennep : Folklore, 386 | Camille Vallaux : Géographie, 390 | Charles Merki : Voyages, 396 | Charles-Henri Hirsch : Les Revues, 399 | René Dumesnil : Musique, 408 | Jules Wogue : Notes et Documents littéraires. En marge d'un centenaire : Pigault-Lebrun, son libraire et son roi, 412 | Jules de Gaultier : Notes et Documents philosophiques : Bovarisme et Paranoïa, 418 | Nicolas Brian-Chaninov : Lettres russes, 426 | Skender Abd el Malek : Lettres orientales, 433 | Emile Laloy : Bibliographie politique, 440 | Mercure : Publications récentes, 443 | Echos, 445.


 ALFRED VALLETTE

Alfred Vallette est mort, le samedi 28 septembre, au défaut de l'après-midi. Il est mort à quelques pas de sa table de travail, dans cette maison du Mercure de France qu'il dirigeait depuis sa fondation, c'est-à-dire depuis 1890, et qui était vraiment son œuvre. Il a travaillé jusqu'au dernier soir. Il a, jusqu'au dernier soir, exercé sereinement cette intelligence que nous avions tant de raisons de révérer. On ne saurait souhaiter une mort plus simple et plus clémente. Nous savons que lui-même n'en demandait pas une autre.

Si les mots de fidélité, d'autorité, de sagesse et de droiture n'ont pas perdu toute valeur en notre époque troublée, c'est que certains hommes s'emploient encore à leur conserver un sens. Alfred Vallette était de ces hommes. Sa vie a été pour nous tous, amis et collaborateurs, un enseignement, un exemple, un réconfort. Il n'abusait ni mots, ni des idées. Il ne donnait que de justes conseils. Il avait une étonnante connaissance des hommes, connaissance qui ne s'est jamais colorée de mépris : ce noble esprit ne diminuait pas ceux qui l'approchaient. Il savait les éclairer sans les éblouir.

En un temps où le destin des lettres s'accomplissait trop souvent dans les querelles et l'animadversion, les fondateurs du Mercure de France avaient eu le désir d'édifier une maison qui fût la citadelle des esprits libres. De ce désir, Alfred Vallette a fait une réalité durable. A travers les épreuves de la guerre et de la paix, le Mercure de France est demeuré ce qu'Alfred Vallette entendait qu'il restât : une société de poètes, de lettrés indépendants, d'artistes, d'observateurs attentifs, de philosophes et d'encyclopédistes.

Alfred Vallette savait résister aux entraînements des idéologies et des passions publiques. Il a poursuivi son œuvre avec succès, jusqu'au dernier jour, alors que des renommées non moins anciennes et des entreprises non moins illustres trébuchaient dans l'erreur et les expériences aventureuses. Cet honnête homme était un parfait administrateur que l'événement n'a jamais surpris.

Puisse l'affection respectueuse que nous vouons à sa mémoire nous instruire et nous gouverner !

G[eorges] D[uhamel].


ECHOS

A propos de la bibliographie de Remy de Gourmont. — Pour le vingtième anniversaire de la mort de Remy de Gourmont, M. Gaston Picard a publié, dans les Nouvelles littéraires, une intéressante étude sur l'écrivain, complétée par une bibliographie de son œuvre.

Bien entendu, cette bibliographie ne mentionne que sommairement les « papiers spéciaux » utilisés par Gourmont pour tirer des exemplaires de choix que celui-ci affectionnait particulièrement. Il convient de rappeler à ce sujet la réponse de M. Paul Léautaud à M. Henri Leclercq lorsque cet érudit se renseigna pour établir la bibliographie publiée par le Bulletin du Bibliophile. Elle peut intéresser les amateurs de ces ouvrages, aujourd'hui si rares et si recherchés :

« Les « papiers de couleur » que Remy de Gourmont faisait tirer se faisaient en dehors de nous. C'est lui-même qui achetait le papier en question, qui le remettait à l'imprimeur. On tirait ce que le papier ainsi remis par lui donnait d'exemplaires et il prenait possession de ceux-ci tout à fait en dehors de nous. Raison pour laquelle rien de cette fabrication ne figure dans les bons à tirer des éditions du Mercure de France. »

pp. 445-446.