Rivarol. Collection des plus belles pages, Mercure de France, 1906 (préface)

Echos

Cet homme, que l'on a appelé le « Français par excellence », mort en terre étrangère, y est resté. Il s'apprêtait à revenir en France où, malgré les incartades de son frère, le premier consul l'eût sans doute bien reçu, quand il fut emporté par une pneumonie. On vient, cent ans plus tard, de réunir un très bon choix de ses œuvres. Il n'a jamais douté de son génie : la postérité lui a donné raison (Remy de Gourmont, « Rivarol et la critique politique », Promenades littéraires, 6e série, Mercure de France, 1926)

J'ai passé aussi quelques bons moments avec Remy de Gourmont à la Nationale, et pendant la promenade de l'aller et du retour, quand il m'emmenait faire des copies pour le volume des plus belles pages de Rivarol. Pendant un mois, il ne jurait plus que par lui. Il y a peut-être là une indication à retenir pour un côté de ses goûts littéraires : les opinions politiques mises à part, il préférait certainement Rivarol à Chamfort, le premier étant plus « styliste » que le second, ce qui, justement, me fait préférer celui-ci. (Léautaud, Passe-Temps, Mercure de France, 1929)

La collection des « Plus belles pages » est une des institutions les plus vénérables du Mercure de France. Le Rivarol que l'on réédite aujourd'hui m'a été commandé il y a vingt-cinq ans tout rond. C'était très facile à faire, car il existait déjà un Rivarol composé par Remy de Gourmont, sur les choix de qui je n'allais évidemment pas revenir. Mon seul travail consistait à ajouter quelques notes, quelques titres dans la bibliographie et à remplacer sa préface par la mienne. J'étais plein d'outrecuidance en ce temps-là. L'idée que, de Gourmont à moi, le lecteur risquait d'y perdre ne m'effleura pas. Je tâchai de dire quelques petites choses qu'il n'avait pas dites, quoiqu'il eût presque tout dit (Jean Dutourd, Domaine public, Flammarion, 1994).

Jean de Gourmont, « Littérature », Mercure de France, 1er mars, 1906, p. 108-109

« Echos : M. Emile Faguet et Rivarol », Mercure de France, 14 mars, 1906, p. 317-318

« Revue biblio-critique », La Chronique médicale, n° 14, 15 juillet 1906, p. 479