N°247 Tome LXIX 1er Octobre 1907 |
Emile Bernard : Souvenirs sur paul Cézanne et Lettres inédites (I-III), 385 Echos, 573 LITTÉRATURE Le Cahier Rouge de Benjamin Constant, publié par L. Constant de Rebecque ; Calmann-Lévy. LES JOURNAUX Les Immortels (Le Journal, 18 septembre). Solesmes, ou le confort monacal (la Dépêche, 17 septembre). LES THÉATRES COMÉDIE-FRANÇAISE : Chacun sa vie, comédie en trois actes, en prose, de MM. Gustave Guiches et P.-B. Gheusi (10 septembre). Je succède dans cette chronique à M. Ferdinand Herold. Lourde tâche ! Je ne saurais trop prier qu'on m'excuse si l'on ne trouve pas sous ma plume les aperçus brillants qui fourmillaient sous la sienne. Il y aura à cela plusieurs raisons. D'abord, M. Herold est jeune, et poète, et il a tout le feu et la conviction de la jeunesse, et tout le prosélytisme de son art. Ensuite, le théâtre ne nous intéresse pas de la même façon. Lui, c'était comme auteur dramatique. L'esprit de corps, la solidarité littéraire l'excitaient. En bataillant, avec quel va-de-l'avant les lecteurs du Mercure le savent, pour ou contre l'auteur représenté, c'était un peu sa propre cause qu'il soutenait. Tandis que moi ! Outre que je n'ai rien d'un auteur même dramatique, à mon âge on est revenu de bien des choses, en même temps qu'on n'a plus guère de passion.C'est plutôt comme curieux que le théâtre m'intéresse, comme amateur. Encore, quand je dis m'intéresse ? Je devrais mieux dire m'amuse, me distrait. Je n'ose, me flatter que les lecteurs du Mercure me connaissent. Je suis d'ailleurs un peu étonné moi-même, quand j'y pense, à l'idée que je vais figurer parmi la phalange des brillants écrivains qui composent sa rédaction. Moi, Maurice Boissard, vieux bourgeois célibataire et maniaque, dont toute la littérature n'a pas dépassé mon « Journal » [...]. |