Tome LXXVIII N°284 16 avril 1909 |
André Fontainas : L'Art social REVUE DE LA QUINZAINE
Remy de Gourmont : Epilogues : Dialogues des Amateurs : LXXXIII. L'Académie Echos LITTÉRATURE Gustave Reynier : Le Roman sentimental avant l'Astrée, 1 vol. in-8, 5 fr. Colin. La Bretagne à l'Académie Française au XIXe siècle, d'après des documents inédits, par René Kerviler, 1 vol. in-8, 6 fr., Champion. Pierre Brun : Savinien de Cyrano Bergerac, gentilhomme parisien, l'histoire et la légende. De Lebret à M. Rostand, un vol. in-8, 12 fr. Une vie de femme au XVIlIe siècle : Mme de Tencin (1682-1749), par Pierre-Maurice Masson. 1 vol. in-18, 3 fr. 5o, Hachette. LES REVUES La Femme Contemporaine : M. A. Retté à Lourdes. Les Marges : M. Eugène Montfort, le Symbolisme et les néo-symbolistes. Le Divan : vers de M. A. Erlande. La Revue : opinions d'il y a trente ans sur Renan, la pénurie de grands hommes et M. Jean Richepin. Memento. ....................................................................................................................................................................... Dans Les Marges (mars), M. Eugène Montfort fonce vigoureusement sur le Symbolisme. Cet écrivain fut des premiers, en sa qualité de « naturiste », à attaquer le symbolisme quand les chroniqueurs d'alors avaient cessé de lui décocher leurs traits. (Je crois bien que cette trêve fut une des conséquences de l'entrée de Marcel Schwob dans les quotidiens. Il étonna ses aînés par son érudition et il les séduisait par son intelligence lumineuse.) Voici, pour vous donner le ton de l'article de M. Montfort : J'ai reçu il y a quelque temps un livre intitulé « la Poésie Symboliste ». J'y ai trouvé avec surprise les noms de plusieurs poètes de ma génération comme Larguier, Magre, Bouhélier, Souchon, que j'ai assez connus pour savoir qu'ils ne sont pas du tout symbolistes et qu'ils ont toujours fait profession de ne pas l'être. Mais alors, parmi les cent poètes que ce livre cite, combien y en a-t-il qui soient véritablement « symbolistes » ? Nous assistons à un phénomène assez curieux. Le « Symbolisme », se sentant sur sa fin, veut mourir magnifique. En vieillissant il est devenu mégalomane et réclamier. Il a appris à jouer de la grosse caisse, et il nous en régale avec obstination. Le Symbolisme a conquis le monde. Il faut que nul n'en ignore. Le Symbolisme a conquis le monde !... Tous les poètes de la terre sont Symbolistes. Il faut que chacun le sache : tous les poètes de la terre sont Symbolistes !... Le Symbolisme est un mouvement merveilleux, prodigieux, fabuleux... Allons les cymbales !... C'est incroyable, inimaginable, invraisemblable... Zim !... Et en avant la musique !... Zim ! boum, boum !... On enrôle ! On enrôle ! On raccole ! On raccole !... Au temps du Symbolisme, on était volontiers anarchiste, ou, si vous préférez, individualiste. Après tant d'autres, il convient de répéter que « Symbolisme » désigne un groupement d'écrivains qui n'étaient nullement assujettis à une discipline. MM. Maurice Maeterlinck, Henri de Régnier, Emile Verhaeren, Pierre Louys, Jean Moréas, Remy de Gourmont, Henri Bataille, dont la gloire est aujourd'hui universelle, MM. Paul Claudel, Stuart Merrill, Paul Fort, Vielé-Griffin, G. Kahn, André Gide, Saint-Pol-Roux, etc., que connaissent tous les vrais lettrés, sont issus du Symbolisme. Ces quelques noms (celui d'un Jules Laforgue aussi, d'un van Lerberghe, d'un Samain, parmi les disparus) suffisent à prouver que les Symboliste ont réalisé un apport considérable aux Lettres. Et la faute n'est point à ces très dignes écrivains, dont les oeuvres si diverses représentent la production du Symbolisme, si de falotes personnes se réclament du Symbolisme pour obtenir actuellement quelque crédit littéraire et orner leurs opuscules inintelligibles d'une étiquette honorable. Cette réserve exprimée, M. Eugène Montfort est logique, de rompre une lance en faveur de la clarté. Les premiers, les meilleurs, des écrivains que nous venons de nommer, sont, depuis beau temps, revenus de « la beauté de l'hermétisme de la forme ». Il serait fâcheux, en vérité, que les jeunes poètes d'aujourd'hui ne profitassent point de cet exemple et fussent pris aux conseils de quelques théoriciens verbeux, deux fois obscurs, dont l'originalité facile est d'écrire pour ne rien exprimer qui vaille une goutte d'encre. ....................................................................................................................................................................... MEMENTO. Vers et Prose (1er trimestre 1909) : Bethsabé, par M. André Gide, Suite de Romances, par M. Stuart Merrill, une Ode, de M. R. de la Tailhède, Vers de minuit, par M. R. Scheffer, Une âme d'enfant, par M. L. Lormel, de beaux Poèmes en Prose, de M. G. de Lautrec, Icare, une ballade française de M. P. Fort, etc. La Revue hebdomadaire (6 mars) : M. Jules Lemaître, sur « Mme Récamier » ; M. Jean Dornis : « Leconte de Lisle et l'Inde » ; « Le Règne de Scapin », par M. Paul Adam. Pages libres (6 et 13 mars) : le soulèvement de l'Inde, par M. W. L. George. Le Divan (mars-avril) : M. J. Florence, sur « M. Bernard Shaw ». Les Marges (mars) contiennent de fort jolis vers de Mme Louise Lalanne et une chronique délicieuse de M. Edmond Sée sur « la Mort de Coquelin et Chantecler ». La Revue de Paris (15 mars): « Les Musées de Berlin », par M. Louis Réau. Les Guêpes (mars) publient un « Appel » nationaliste de M. Henri Clouard. La Nouvelle Revue (15 mars). Y voir la suite des lettres intimes de Gambetta. LES JOURNAUX Dumas fils, Feydeau et Flaubert (L'Intermédiaire, 20 mars). Victor Hugo et l'Académie française (Le Gaulois, 31 mars). L'Intermédiaire a eu communication d'une lettre assez curieuse de Dumas fils. Après un parallèle, non pas inattendu certes, car Feydeau était alors au premier rang, entre Fanny et Madame Bovary, Dumas, tout en reconnaissant la supériorité littéraire de l'œuvre de Flaubert, croit que la postérité se rangera du côté de Fanny. C'était un des jeux de l’an 1858. On comparait Fanny, qui venait de paraître, à Madame Bovary qui avait paru l'année précédente. Cela nous étonne, parce qu'il s'est fait entre les deux œuvres un lent et profond travail de discrimination, mais les contemporains ne peuvent jamais y voir si clair. N'ai-je pas entendu comparer à Paul et Virginie telle petite histoire patriotique publiée récemment par un député de Paris ! La distance était infiniment moins grande entre les deux romans de 1858. Fanny est une œuvre de valeur. Sainte-Beuve ne s'y est pas trompé et ceux qui lui reprochent de l'avoir surfaite pourraient la lire avec profit et avec plaisir, Que, l'on ne croie pas que des romans tels que Fanny paraissent à la dou […]. ECHOS Une lettre de M. Gabriel Fabre. Le Potage aux hannetons. Le monument Villiers de l'IsIe-Adam. Le monument Adam Mickiewicz. Erratum. Publications du Mercure de France. Le Sottisier universel. |