Pierre Quillard : Jean Moréas
André Rouveyre : Visages : XXXVIX. Jean Moréas
A.-Ferdinand Herold : Vers pour Jean Moréas
André Fontainas : L'Œuvre et la Passion de William Shakespeare
Léon Séché : Hégésippe Moreau (A propos du centenaire de sa naissance), d'après des documents inédits
Julien Ochsé : Poésies
Péladan : Théorie plastique de l'Androgyne
Louis Dumur (illustrations de Gustave Wendt) : Le Centenaire de Jean-Jacques, roman (I-II)

REVUE DE LA QUINZAINE

Remy de Gourmont : Epilogues : Dialogues des Amateurs : CVI. Funérailles
Pierre Quillard : Les Poèmes
Rachilde : Les Romans
Jean de Gourmont : Littérature
Edmond Barthèlemy : Histoire
Henri Mazel : Science sociale
A. Van Gennep : Ethnographie, Folklore
Charles Merki : Géographie, Voyages
Charles-Henri Hirsch : Les Revues
R. de Bury : Les Journaux
André Fontainas : Les Théâtres
Jean Marnold : Musique
Charles Morice : Art moderne
Georges Eekhoud : Chronique de Bruxelles
Henri Albert : Lettres allemandes
Henry-D. Davray : Lettres anglaises
Philéas Lebesgue : Lettres portugaises
Marcel Montandon : Lettres roumaines
Tancrède de Visan : Variétés : Notes sur Pétrus Borel
Mercure : Publications récentes

Echos


LITTERATURE

L'Hystoyre et plaisante chronicque du Petit Jehan de Saintré et de la jeune Dame des Belles Cousines, par Antoine de la Sale, transposée littéralement en français moderne avec avertissement et notice, par Louis Haugmard, 1 vol. in-18, 3.5o, Sansot. — Les Belles Prières, recueillies et publiées, par Annie de Pène, 1vol. in-18, 3. 5o, Messein. — Albert de Bersaucourt : Francis Jammes, poète chrétien, 1 vol. in-16, Falque. — E. Cazes : Pensées et Maximes pour la Pratique de la Vie, 1 vol. in-12, Delagrave. — G. Walch : Nouvelles Pages Anthologiques, 1. vol. in-18, 4 fr., H. Le Soudier.


LES REVUES

Le Spectateur : Mlle G. Renauld sur « La Valeur du Présent ». — La Revue : « le modelé et le mouvement dans l'art », propos de M. Auguste Rodin recueillis par M. P. Gsell. — La Revue des lettres et des arts : quelques mots sur Jean Moréas et un article de M. G. Delhonny sur « Henri Heine, poète allemand, esprit français ». — Memento.

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MEMENTO. — La Phalange (20 mars). — M. Jean Royère écrit « Sur la Poésie actuelle », mais M. Emile Verhaeren donne Heures de Soir, d'admirables poèmes. De M. S.-Charles Leconte : La Lampe. Pour M. Henr Hertz, « Notre Charles d'Orléans » est le prince Charles-Adolphe Cantacuzène. De M. Jean Florence : « Du charme Scandinave et de Selma Lagerlœf. » De M. L. Bazalgette : « Une rencontre de Walt Whitman et d'Emerson. » Le compte-rendu d'un banquet de la Phalange permet de lire un fort beau discours de M. Aman Jean, le peintre.

Le Centaure (mars), qui publie son premier numéro et se propose de paraître chaque mois, contient une « Odelette à Bouhélier », de M. Michel Abadie, et commence une « Petite histoire du naturisme », de M. Andriès de Rosa.

Les Argonautes (janvier-février-mars). — Poèmes, de MM. F. Mazade, J. Bois, F. Carco, etc.

Les Marges (mars). — « La Mort du ruisseau », poème de M. G. Delaw. — « Remy de Gourmont », par M. Guillaume Apollinaire. Une très curieuse histoire : « Triste sort de plusieurs marins hollandais. »

La Revue hebdomadaire (12 mars).— « Rose de Launay », par M. Funck-Brentano. « Poésies », par M. F. Gregh. Et la 8e partie de l'étude de M. Jules Lemaître sur Fénelon.

La Revue de Paris (15 mars). — « Sur le naufrage du Général-Chanzy », par un anonyme.

La Revue (10 mars). — « Gengis-Khan qui dispose du télégraphe », par le comte Léon Tolstoï.

La Grande Revue (10 mars). — « Lettre à la fille de George Sand », par Frédéric Chopin.

La Femme contemporaine (mars). — « Les Mystères du Temple », par M. Boissy d'Anglas.

La Revue du mois (10 mars). — « La Sociologie de J.-H. Rosny aîné », par M. Jules Sageret.

Les Pages modernes (mars) donnent trois articles sur le Syndicalisme, dont l'un, de M. M.-C. Poinsot, traite de « J.-H. Rosny et le Syndicalisme ».

La Nouvelle revue (15 mars). — M. Henri Mazel : « La Défense sociale contre le crime. » — M. P. de Bouchaud : « Michel-Ange et le Platonisme ».

Revue bleue (19 mars). — « De l'androgyne », par M. Péladan. — M. E. Seillière : « Barbey d'Aurevilly et le Dandysme romantique. » — M. Gomez Carrillo : « Psychologie de la mode. »


LES JOURNAUX

La Mort de Moréas (Le Matin, 31 mars. Le Temps, 3 avril). — Les Excessivistes (L'Eclair, 27 mars).

Pour montrer quels furent les sentiments du monde littéraire devant la mort de Moréas, nous choisissons la notice de M. de Gourmont, dans le Matin, et le discours que prononça à ses funérailles M. Barrès (d'après le Temps).

L'article :

Il y a quelque trente-cinq ans, Jean Moréas s'en vint d'Athènes en France pour être poète français, et persévérant dans son dessein, il conquit en effet une belle place dans la patrie de Ronsard et de Verlaine. Ses débuts coïncidèrent avec le mouvement symboliste, dont il ne tarda pas à devenir un des guides. Il avait de grands espoirs ; ils se sont réalisés. Il disait volontiers, de sa voix très accentuée et. un peu impertinente :

— Je suis un Baudelaire, avec plus de couleur.

Il n'a pas été un Baudelaire : il a été Jean Moréas.

Sa popularité succéda, au quartier latin, à celle de Verlaine, et comme lui, il s'entoura, à la terrasse des cafés, d'une cour de jeunes gens avides de sa parole et fiers de sa familiarité [...].


ÉCHOS

Mort de Jean Moréas. — Mort d'Eugène Vernon. — Une lettre de M. Paterne Berrichon. — Une lettre de M.G. Bonjour à propos des Illuminés de Fareins. — Le monument Leconte de Lisle. — Le « signe royal ». — Un théâtre moderne au Japon. —Les conférences des « Amis de Carrière ». — Sur la propriété littéraire en Angleterre. — Erratum. — Publications du Mercure de France. — Le Sottisier universel.

Mort de Jean Moréas. — Jean Moréas est mort le mercredi 3o mars à onze heures du soir ; il était alité depuis un mois. L'étude de M. Marcel Coulon que nous venons de publier et les pages émues que nous donnons aujourd'hui de M. Pierre Quillard nous dispensent de parler de l'œuvre de Moréas. Nous voulons seulement inscrire une date et dire l'universelle sympathie dont fut entouré le poète. On sait avec quelle sérénité il attendit la mort; il s'en entretenait avec ses amis, et, sans crainte comme sans tristesse, gravement, il parlait de sa fin : « La mort n'est rien... La vie non plus d'ailleurs ». Il eut les obsèques qu'il souhaitait, par une belle journée ensoleillée, avec une profusion de fleurs ; il fut suivi de tous les amis qu'il se connaissait et de bien d'autres qu'il ne se connaissait point. Les cordons du poêle étaient tenus par M. Louis Barthou, ministre de la Justice, Lévidis, chargé d'affaires de Grèce, représentant son gouvernement, Maurice Barrès, de l'Académie Française, Henri de Régnier, Etienne Chichet, rédacteur en chef de Paris-Journal, Silvain, de la Comédie-Française, La Gandara et Alfred Vallette, M. Briand s'était fait représenter par M. Roger Ribière.

Jean Moréas ayant voulu être incinéré, c'est au monument crématoire du Père-Lachaise que furent prononcés les discours. L'hémicycle réservé aux assistants était trop exigu, et beaucoup ne purent entrer. Que n'est-on resté dehors, sous le ciel clair et dans l'atmosphère tiède, les orateurs sur [...].