N° 333 T. XCI 1er mai 1911 |
Emile Henriot : Lettres inédites de M. Ingres REVUE DE LA QUINZAINE LITTERATURE André Gide : Nouveaux Prétextes, 1 vol. in-18, 3. 5o, « Mercure de France ». Adrien Chevalier : Études littéraires, 1 vol. in-18, 3. 5o, Sansot. Alfred Joubert : Choses de Paris et d'ailleurs, 1 vol. in-18, 3. 5o, Figuière. Vicomte de Broc : Les Femmes auteurs, 1 vol. in-18, 3. 5o, Plon. André Billy : L'Évolution actuelle du Roman, 1 vol. in-12, 1. 5o, Eugène Roy. Nouveaux Prétextes, par André Gide, prétextes à notations psychologiques, à réflexions morales et artistiques. L'auteur se pâme comme une femme amoureuse, devant une flaque de couleur, une petite fleur exotique ou une petite sensation qui vient de le piquer. M. Gide est un artiste, une sorte d'impressionniste pointilliste qui décrirait ses impressions au lieu de les peindre. C'est qu'il est aussi un penseur, et, malgré le titre d'un de ses romans, un moraliste. Il donne asile, dans son temple, aux rêves métaphysiques et religieux abandonnés, dont les savants et les philosophes ont tant de peine à détruire l'espèce. M. Gide se persuade que l'idée religieuse fertilise l'œuvre d'art, parce que Jammes s'est converti, que Claudel croit en Dieu et que Charles Guérin est mort dans les bras de l'Eglise. Mais Jammes a écrit des Bucoliques païennes, que certains préfèrent aux chrétiennes ; la foi de Claudel n'ajoute rien à la beauté et à la singularité de ses images, et si l’Amour sacré de Vielé-Griffin est de l'art, c'est parce qu'écrit indépendamment de toute croyance. Les mythes et les croyances d'une religion ne deviennent matière d'art que lorsqu'ils sont sentis intellectuellement et non plus sentimentalement. Ce n'est pas la foi du néophyte qui fait la poésie de Sagesse, c'est que le poète y traite la Vierge comme une amante, parallèlement aux autres, quoique avec un respect humilié : femme du monde céleste, inabordable. Les vrais chrétiens ne s'y sont pas mépris, qui ont renié cette poésie catholique et païenne et non chrétienne. Cet élément de croyance n'ajouterait ou n'enlèverait de la valeur qu'à une œuvre de pensée ou de philosophie ; or, il s'agit ici de poésie, et la poésie vit en dehors de toute pensée. Mais M. Gide généralise : seules ont un art, dit-il, les Sociétés dont « l'esprit quiet [suite sur Gallica]. LES REVUES Les Marges : un poème de M. Louis Godet. La Nouvelle revue française : quatrième série des lettres de Charles-Louis Philippe. France semeuse : un document sur l'ingénuité charmante des mœurs littéraires. La Monarchie française : le vrai roi de France est Jacques 1er, et non pas Philippe VIII La Revue de Paris : un projet politique d'Emile de Girardin présenté par M. A. Lebey. Mémento. ................................................................................................................................................................... MEMENTO. Vers et Prose (janvier-février-mars). Lettres retrouvées d'A. Rimbaud à M. G. Izambard. Poèmes de MM. Suarès, Milocz, « L'aventure éternelle », ballades de M. Paul Fort. Un conte de M. Stuart Merrill. « Feuilles de Route » de M. André Gide. « La promesse », par M. Han Ryner. L'Indépendance (15 mars). « César Franck », par M. Vincent d'Indy. Les Marches de l'Est (15 mars.) Poèmes de M. Léo Larguier. « Les Pamphlets annexionnistes d'août 1870 », par M. P.-A. Helmer. Le Feu (1er avril). Notes sur Jean Moréas ou de la négation des Ecoles, par M. Martin-Mamy. « La Cryptodidaxie », par M. Jules Fouquet. Le Correspondant (25 mars). « M. Briard », par anonyme. « La Compagnie du Saint-Sacrement », par M. G. de Grandmaison. Revue des Français (25 mars). « Mes frères, mes sœurs, aimez-vous les uns les autres », œuvre inédite de Tolstoï. La Phalange (20 mars). Poèmes de Mme M. Audoux, de M M. F. Vielé-Griffin, A. Spire, L.-P. Fargue. Préface de la première édition des Feuilles d'herbe, de Walt Whitman, traduites par M. L. Bazalgette, La suite du roman de M. J.-A. Nau, « Cristòbal le Poète ». Le Spectateur (avril). L'argument « vous en êtes un autre », par M. Jean Paulhan. « Art et réalité », par M. Martin-Guellot. L’Ile sonnante (avril). M. E. Gazanion : « Orage manqué » M. F. Carco : « Music-Hall. » Entretiens idéalistes (25 mars). M. J. Malye : William Butler Yeats. Revue bleue (1er avril). « De la morale esthétique », par M. Péladan. La Revue critique (25 mars). « Auguste Angellier, poète », par M. F. Plessis. « Le Dogme de la tradition en peinture », par M. Emile Bernard. Nouvelle revue (1er avril). « L'affaire Régnier(1870) », par le général Palat. M. Ch. Méré : « Molière et la comédie italienne. » Les Facettes (avril). Poèmes de MM. T. Derême, G. Ferin, G. Gaudion, E. Gazanion, Beauduin, E. Dalichoux, Michel Puy, etc. La Revue (1er avril). Dr Max Nordau : « Un pouvoir naissant. » H. Coupin : « L'Arithmétique chez les animaux. » Pan (février-mars). M. G. Polti : « La Science du cœur humain. » M. Robert Scheffer : « Un aspect de Léon Tolstoï. » Sonnets de M. Emile Cottinet. Poème de M. E. Raynaud. Revue du Temps présent (2 avril). Enquête sur l'orientation actuelle de la peinture moderne. La Grande Revue (25 mars). M. André Suarès : « le Grand Dostoïweski. » « Le miracle de la Fermière », une nouvelle, de tout premier ordre, de M. Alain-Fournier. LES JOURNAUX Le Latin politique (Paris-Journal, 16 avril). Un pape et le pantalon des femmes au IXe siècle (L'Opinion, 8 avril). LA VIE ANECDOTIQUE Rousseau le Douanier. Le violon. La guerre du Mexique. 1870. Les fantômes. Les poèmes. La Cour d'assises. Rousseau amoureux. Rousseau et les petits commerçants de Plaisance. Les soirées chez Rousseau. La Société des Artistes Indépendants. M. Henri Rousseau fut surnommé le Douanier parce qu'il avait été employé de l'octroi et qu'en effet douani er peut être considéré comme le terme noble qui désigne celte qualité. Le Douanier avait été découvert par Alfred Jarry, dont il avait beaucoup connu le père. Mais, pour dire le vrai, je crois que la simplicité du bonhomme avait beaucoup plus séduit Jarry que les qualités du peintre. Celui qui le premier encouragea les essais du primitif de Plaisance fut incontestablement M. Remy de Gourmont. Il le rencontrait parfois à certains carrefours de la Rive gauche où le vieux Rousseau jouait, sur le violon, des mélodies de sa composition et faisait chanter aux petites ouvrières l'air en vogue. La musique nourrissait la peinture, et si le violon d'Ingres a passé en proverbe, sans le violon du Douanier, nous n'aurions point ces décorations étranges qui sont l'unique chose que l'exotisme américain ait fournie aux arts plastiques. C'est qu'en effet Rousseau avait été à l'Amérique, ayant servi pendant la guerre du Mexique. Quand on l'interrogeait sur cette époque de sa vie, il ne paraissait se souvenir que des fruits qu'il avait vus là-bas et que les soldats n'avaient pas le droit de manger. Mais ses yeux gardaient d'autres souvenirs: les forêts tropicales, les singes et les fleurs bizarres... Les guerres ont tenu une place importante dans la vie du Douanier. En 1870, la présence d'esprit du sergent Rousseau épargna à je ne [suite sur Gallica]. ECHOS Une rectification de M. Georges Brandès. Une lettre de M. le docteur Cabanès. Le Monument de Paul Verlaine. Correspondance de Voltaire et de Frédéric le Grand. A la mémoire de Charles Guérin. Le Salon d'Art Religieux. Journées régionalistes. Le Comité des Ombres. Les six âges de la femme. Publications du Mercure de France. Le Sottisier Universel. |