La Plume (15 avril 1889 - 1914) |
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LA PLUME, Littéraire, Artistique et Sociale. Directeur de la Revue : Léon Deschamps N° 84, 15 octobre 1892. Numéro exceptionnel consacré à L'ODÉON « QUE DEVRAIT ÊTRE L'ODÉON ? Nous avons posé cette question à plusieurs de nos aînés et à ceux parmi les nouveaux venus que nous jugions capables d'idées neuves et vaillantes. Que chacun reçoive un cordial merci pour les bonnes réponses envoyées. Nous formons le vœu qu'elles soient lues et commentées par tous ceux qu'intéresse la littérature dramatique. Certes, nous sommes de l'avis de plusieurs de nos correspondants : MM. Marck et Desbeaux sont remplis des meilleures intentions ; dès les premiers jours de leur campagne, ils ont fait remporter à un jeune une belle victoire, qui fait bien augurer de la nouvelle direction. Donc nous ne sommes pas contre eux ; nous voulons leur succès et c'est pour cela que nous leur donnons à lire et à méditer toutes ces si diverses lettres. Ils y verront très nettement les deux courants qui emporteront l'art dramatique de demain et qu'il serait honorable et profitable, je crois, d'endiguer entre les colonnes de leur temple. » Réponses de Jules Claretie, Auguste Vacquerie, Henry Becque, André Theuriet, Gaston Peiffer, Léon Bernard Derosne, Alexandre Hepp, Willy, Auguste Germain, Georges Brandimbourg, Jacques Tellier, G. Salandri, Alphonse Germain, Remy de Gourmont, Camille de Sainte-Croix et Marcel Blanchedieu. L'Aristocratie (Henri Mazel). Qu'est-ce que L'Aristocratie ? a. Les Grands Aristes b. Psychologie de l'Ariste c. Psychologie de l'Ignoble. Sur la hiérarchie intellectuelle (Remy de Gourmont) [image très lourde) ou mode texte]. A Phidias (Viviane de Brocélyande). Civilisation et Aristocratie L'Aristocratie intellectuelle (Henry Bérenger) De l'Aristocratie dans l'Art (Alphonse Germain). Sursum corda (Henri Mazel). Correspondances étrangères : Belgique (Raymond Nyst). Allemagne (S. Schwartz). Italie (Francesco Brezzi). Russie (Jean Fronze). Espagne (Juan Puig). Angleterre (William P. A. Waller). Dernier mot (Henri Mazel) [...]. Nota Bene : l'existence de ce numéro de la Plume a été signalée par Bernard Bois. Le texte de Gourmont, « Sur la hiérarchie intellectuelle » , a été recueilli dans le Chemin de velours. N° 280, 15 décembre 1900 REMY DE GOURMONT : La Dame de l'Été, 737 ILLUSTRATIONS Portrait d'Oscar Wilde, 739 N° 309, 1er mars 1902. Numéro du centenaire Victor Hugo par les Collaborateurs de « La Plume »
VICTOR HUGO PATRON DE LA LANGUE FRANÇAISE Des fêtes populaires en l’honneur de Victor Hugo, au centenaire de sa naissance, sont légitimes. Il est le patron de la langue française moderne, non en ce qu’elle a gardé de pur, mais en ce qu’elle a acquis d’audacieux. S’il n’est plus aucun style mauvais (si ce n’est le style médiocre), c’est aux hardiesses des Contemplations, de la Légende des Siècles, qui parurent folles aux vieillards d’alors, que nous le devons. Il a achevé la démolition de la vieille geôle du Goût que Voltaire appelait un temple. C’est son bienfait. Si la pensée avait égalé chez lui le génie verbal, il eût été un dieu et il faudrait l’adorer. Mais il n’y a pas de dieux et il est inutile d’en créer de factices, ni d’écraser les paysages harmonieux sous d’artificielles montagnes. Admirer Hugo, comme je le fais, ce n’est pas l’admirer seul, tel qu’un monstre ; c’est le laisser dans son milieu, parmi ses précurseurs, ses contemporains, ses disciples, afin de l’y pouvoir mesurer, et qu’il n’échappe pas au jugement, faute de comparaisons. Au-dessus, par le verbe, de tous les poètes et de tous les prosateurs du dernier siècle, il n’égale pour le reste aucun des meilleurs d’entre eux. Victor Hugo n’a pas toutes les supériorités : une lui suffit pour être un homme très rare et, surtout pour nous, écrivains, très vénérable. Remy DE GOURMONT. p. 262. [image et texte entoilés par Mikaël Lugan, février 2008] N° 335, 1er avril 1903. 3e fascicule du numéro spécial consacré à Baudelaire Enquête sur l'Education artistique du public contemporain. Réponses de MM. K. Groos, Robert de la Sizeranne, Remy de Gourmont, Maurice Maeterlinck. Stuart Merril : Dimanche d'Avril IIIe fascicule Baudelaire
271. LA PLUME. Paris, avril 1889-1904. Gr. in-8°, puis in-4°. A M. Henri Jouvin. Fondée en 1889 par Léon Deschamps, qui eut pour collaborateurs immédiats et secrétaires de la rédaction Georges Bonnamour, puis Paul Redonnel, la Plume fut vraiment l'organe éclectique et accueillant de la jeune littérature, de 1889 à 1904. Si les préférences de son directeur allèrent plutôt à Jean Moréas et à l'école décadente, puis à l'école romane, la Plume a publié néanmoins des Œuvres des représentants du Symbolisme, du Régionalisme, même et surtout des poètes fantaisistes et des chansonniers. Elle fut comme le trait d'union de toutes les petites revues d'avant-garde ; donnant une large place, à côté de la littérature, aux arts, elle fut pendant quinze ans, selon l'expression de M. Ernest Raynaud « le miroir le plus fidèle de toute notre vie esthétique ». Léon Deschamps, avait organisé, dans les locaux de sa revue, 31, rue Bonaparte, une exposition permanente des Œuvres des artistes contemporains, amis de la Plume, le Salon des Cent, artistes auxquels de plus étaient consacrés des numéros spéciaux. Par l'édition à prix modique d'affiches illustrées, de lithographies, de reproductions d'Œuvres de nos musées, par les Salons de la Plume, Léon Deschamps et sa revue ont contribué à faire connaître du grand public l'Œuvre des peintres Chéret, de Feure, Grasset, Ensor, Degas, G. Moreau, des imagiers Andhré des Gâchons, Berthon, des graveurs R. Ranft et H. Boutet, les réalisations artistiques de Lalique et d'Armand Point. En même temps des numéros spéciaux, réservés à un seul écrivain de talent consacré, Verlaine, Moréas, Baudelaire, ou à un groupe, Félibres, Décadents, Occultistes, contribuaient pour une large part à la diffusion sans pédantisme des théories littéraires nouvelles. Avec la mort de Léon Deschamps (28 décembre 1899), se termine la période héroïque et un peu bohème de la Plume. Son nouveau directeur, Karl Boès, lui donna un ton plus académique et accentua encore le caractère de revue d'art qu'elle avait eu dès sa fondation. Elle fut désormais presque exclusivement, jusqu'à sa disparition en 1904, l'organe officiel de l'Ecole romane, et la revue de vulgarisation de l'art nouveau. (André Jaulme et Henri Moncel , Cinquantenaire du Symbolisme, Editions des Bibliothèques nationales, 1936, p. 56)
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