Pastiches du sérail.

Charles Melaye, Pastiches du Sérail , Editions de la Librairie des Lettres,
Stamboul, l'An de l'Hg. 606.

I. - Grandes Dames et Petits-Maîtres. II. - Mamamouchis et Têtes de Turcs.
Pierre Benoît Henri Barbusse
Baronne de Brimont Aristide Bruant
Marguerite Burnat-Provins Isidore Ducasse
Carco Fagus
Cendrars Fourest
Delarue-Mardrus Gourmont
Gérard d'Houville Magre
Jules Laforgue Nietzsche
Comtesse de Noailles De Régnier
Duchesse de Rohan Rimbaud
Maurice Rostand Verhaeren
Toulet Whitman
Gilbert de Voisins

LES SAINTES DU GYNÉCÉE

* * *

En marge de RÉMY DE GOURMONT

GLADIOLE,

Dame aux yeux jaunes, tes regards évoquent la satanique chrysoprase des Priapes malicieux.

Dévoile tes seins impubères et montre-nous ton ventre inquiet de vierge énamourée, ô impertinente, ô petite tante.

Sainte Gladiole, calme nos sens enfiévrés, vierge impudique, sœur des damnées.

MINETTE,

Chatte au nombril flamboyant, tes gestes câlins font fuir l'aventurine Chimère.

Épanouis tes hanches neigeuses et ton dos électrique sous la savante caresse des désirs hétéroclites.

Sainte Minette, exauce nos vœux hypocrites, vierge douteuse, sœur de Tanit.

JOSIANE, [...].

VITAMINE, [...].

ELVIRE,

Pâle amante du divin châtré, tu laissas pourtant cueillir la rosette défendue aux âmes idéales.

Grimpe sur l'Arbre de la Science et détériore de tes dents ivoirines le fruit sorcier des stupres symboliques.

Sainte Elvire, baisse les yeux et lève la croupe, vierge romantique, sœur d'Alphonse.

SATYRETTE, [...].

CUNÉGONDE [...].

MONICHE, [...].

CARMEN, [...].

LUCETTE, [...].

LAURE, [...].

FAUSTINE, [...].

JULIETTE, [...].

CORALIE, [...].

MYRRHANE, [...].

ISTÉRIE, [...].

MINOU, [...].

GAMIANI,

Comtesse ardente et terrible, la princesse Clytoris baise tumultueusement tes rides et ne peut plus se désenlacer, vipère, caducée, goule fatale et fantômale.

Gonfle ton sein de femelle en folie, ô pérégrine, ô amante des gorilles, des pendus et des saints.

Sainte Gamiani, nous te bénissons d'une main et t'aspergeons de l'autre, vierge fouettée, sœur de la Sand.

MARGOT,

Lève tes sabots, abandonne tes palais royaux et parcours les chemins en tendant la main, petite putain.

Nonne mendiante, donne-nous le pardon de nos offenses, exauce nos prières d'avance.

Sainte Margot, offre-nous ton tord-boyau, cela vaut mieux que d'aller au caboulot, vierge rococo, sœur des dévots, vierge martyre, sœur des Satyres.

(Feuilles de prose.)

R. DE G.

pp. 123-131.