Le premier numéro de la revue Le Masque parut en mai 1910. Il était question à cette époque de créer une Académie belge et Le Masque ne se fit pas prier pour ironiser sur le projet de Georges Rency. S'opposant à tout esprit nationaliste, l'équipe de la parution voulait rappeler que « la Belgique fut de tout temps l'hôtellerie de l'Europe ». L'inspirateur du Masque et son premier directeur fut Grégoire Le Roy. Les collaborateurs étaient choisis : Rémy de Gourmont, Henri de Régnier, André Salmon, Paul Fort, Franz Hellens, George Marlow, Louis Dumont-Wilden... En 1912, Le Roy abandonna la direction de la revue, dont la parution cessa avec l'apparition de la guerre, en 1914. Le Masque restera dans l'histoire des Lettres belges comme une revue élégante, d'esprit libre, satirique et caustique. Elle sut se révéler impitoyable pour les écrivains et les institutions qu'elle jugeait médiocres. Avec le recul, sa lecture en fait une savoureuse démonstration de la vitalité d'une époque. Les exagérations que l'on y relève traduisent le bouillonnement de la vie littéraire belge d'avant le premier conflit mondial (Jean Lacroix, « Grégoire Le Roy (1862-1941) », A rebours, été 1991).

Dans le premier numéro, mai 1910, figure un poème de Gourmont, « Le chêne », repris dans Paysages spirituels.

A consulter :

Le Masque