Relié par ses fils spéciaux aux quatre premières capitales du monde, le Matin a une information de premier ordre. Depuis sa fondation par M. Edwards en 1883, ce journal vole de succès en succès. C'est l'ami et le protecteur des pouvoirs publics qu'il stimule et morigène au besoin, il s'applique à provoquer de grands mouvements d'opinion, en même temps qu'il mène des campagnes mémorables de salubrité publique. Comme il fait appel, pour l'actualité, à la collaboration sans cesse renouvelée des hommes du jour les plus en vue, nous ne pouvons citer que les noms de ses principaux rédacteurs réguliers : M. Stéphane Lauzane, dont les articles sur les questions militaires sont très appréciés ; MM. Gervais et Camille Pelletan, sénateurs ; Jules Hedeman (politique étrangère), Henri de Jouvenel, d'Orsay, Hugues Le Roux, Guy Launay (revue théâtrale), Alfred Bruneau (revue musicale), Gustave Lanson (mouvement littéraire), Jacques Bertillon et Charles Nordmann (variétés scientifiques), Maurice Prax (chroniques fantaisistes) et Clément Vautel qui, dans ses « Propos d'un Parisien », continue la spirituelle tradition d'Harduin. Sous la rubrique « Contes des mille et un matins », le « Matin » publie chaque jour une chronique littéraire. Les services d'information sont dirigés par M. Henri de Jouvenel. Le président du Conseil d'administration est M. Jules Madeline. Mais celui dont le nom ne figure nulle part et dont la haute intelligence est partout dans ce journal, celui qui en est l'âme et à qui revient le principal mérite, c'est, on l'a déjà nommé : M. Buneau-Varilla. Critiqué, décrié, envié, M. Buneau-Varilla n'en a pas moins poursuivi, avec une ferme et patiente volonté, et finalement mené à bien, cette audacieuse entreprise d'un journal à un sou, capable de rivaliser, au point de vue de l'information, avec les premiers quotidiens du monde. Le « Matin » a ainsi rendu le public plus difficile, plus exigeant, et les journaux qui ne voulaient pas se laisser distancer ont dû faire un pas en avant. Le tirage du « Matin » est l'un des plus importants parmi les plus grands journaux (A. de Chambure, A travers la presse, Th. Fert, Albouy & Cie, 1914).

Les six immeubles du Matin situés sur les Grands Boulevards ont une façade de 106 mètres et couvrent une superficie de 3297 mètres carrés.

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A consulter :

Blog du journal Le Matin, entoilé par Pierre Collenot, arrière petit-fils de Jules Madeline (1871-1932)

ARTICLES DE/SUR REMY DE GOURMONT

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