Cahier 45-46, printemps 1980 :

- Le Latin mystique, Rémy de Gourmont, pp.135-185

En 1892, à la publication, par le Mercure de France de l'œuvre de Rémy de Gourmont, Léon Bloy a écrit : « Son livre est si beau qu'on ne sait même pas comment il a pu être écrit au milieu des poussières et des vermoulures de l'érudition formidable qu'il suppose ». La rareté de l'existence de semblables ouvrages mérite à coup sûr d'être considérée, aujourd'hui plus encore qu'hier, et cette qualité fait l'une des raisons qui ont amené le Nouveau Commerce à en publier le début, c'est-à-dire les admirables « préface » et « introduction », auxquelles s'ajoutent les trois premiers chapitres. L'une des raisons, non pas la seule. Le Latin mystique, c'est tout le moyen âge, « un vaste fleuve de pleurs, plein de soupirs et de confidences amoureuses » (L.B.), et ici la découverte d'une littérature « latine », contemporaine de l'ancienne littérature française. Ce fut en latin, Rémy de Gourmont le rappelle, qu'Héloïse témoigna d'Abélard. Latin, langue inconnue, quand on ne s'en tient qu'à celle de Cicéron et de Virgile.

The Dial, février 1921.