ANATOLE FRANCE

« Un libre esprit de la lignée des indisciplinés et des incrédules... Païen de ce paganisme admirable qui exige que l'on vive sa vie avant tout. »

RÉMY DE GOURMONT.

(Promenades littéraires.)

Je me souviens d'une des premières visites que je fis à Anatole France. Il habitait une petite maison qu'il avait, à la longue, transformée en musée où l'art décoratif du XV et du XVI siècle prédominait. Depuis, les architectes ont substitué à cette retraite, à l'intérieur de laquelle la lumière ne passait que difficilement à travers les vitraux, une maison moderne, mais simple, dont le dedans est, cette fois, noyé par la lumière qui pénètre de tous côtés [la suite sur Gallica].

Floréal, 18 septembre 1920, p. 757-758.


LES ANIMAUX MARINS LUMINEUX

« ....ce plaisir d'errer « sur une grève solitaire » tient précisément à ceci que la solitude n'y est pas complète, que la mer est là, que l'on entend sa voix, que l'on s'abandonne à vouloir comprendre ses plaintes lourdes, que l'on sent près de soi les remuements mystérieux d'une vie obscure et vaste. »

RÉMY DE GOURMONT.

Les récits de ceux qui ont navigué d'océan en océan ne me lassent jamais et les études des savants qui nous initient à la biologie marine et à l'histoire de la mer raniment en moi la curiosité singulière qui possède l'enfant penché sur son premier livre d'aventures, curiosité dans le sillage de laquelle se déploie et s'élève bien vite l'émerveillement.

Jean-Lorris m'a demandé quelque chose d'analogue à ce que Floréal publiait, l'autre jour, sur des insectes et, simultanément, quelqu'un me parle des « poissons-chats ». J'allais me mettre à la recherche d'informations sur cette variété, mais, tout en feuilletant les Annales de l'Institut océanographique, publiées sous la direction de M. Joubin, et le livre que l'excellent professeur au Muséum a consacré à La Vie dans les Océans, je retrouve des histoires de poissons lumineux ; ma foi, c'est encore un exemple d'adaptation au milieu, et je vous le rapporte.

Mais il est nécessaire, avant d'entreprendre un récit où pour la plupart d'entre nous, le réel et le merveilleux paraissent se confondre, de rappeler, dans les termes mêmes dont se servent les naturalistes, nos initiateurs, combien nos connaissances positives sont encore restreintes. L'océanographie, comme science, en est à ses premières recherches. A ce sujet, René Quinton, dans un ouvrage consacré à L'Eau de mer, milieu organique, disait : [la suite sur Gallica].

Floréal, 2 octobre 1920, p. 815-816.