Alger-Toulon |
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Les canots automobiles au mouillage dans le port d'Alger, dans l'ordre suivant en commençant par le bas : Camille, Mercédès CP, Fiat X, Héraclès, Mercédès-Mercédès. Alger-Toulon. Après avoir déclaré que la course Alger-Toulon était la plus grande entreprise maritime que l'on ait vue depuis Christophe Colomb, le même journal, promoteur de l'affaire, écrivait le jour même où arriva la nouvelle de la débâcle : « L'industrie de l'automobilisme, appliquée à la navigation, donne des résultats stupéfiants et qui émeuvent le monde. » REMY DE GOURMONT. Mercure de France, 1er juin 1905. La Vie La Course de canots automobiles Alger-Toulon. La traversée de la Méditerranée entre Alger et Toulon, avec escale aux Baléares était attendue avec un vif intérêt. On se demandait comment les petits canots automobiles se comporteraient en pleine mer. Les espérances que l'on fondait sur eux ont été déçues. Aucun des bateaux n'a pu atteindre Toulon, et il s'en est fallu de peu que l'on n'eût des accidents plus graves à déplorer. Il est juste de dire que les canots ont été assaillis par une tempête telle que de plus gros bateaux avaient peine à tenir la mer. La première moitié du trajet, entre Alger et Mahon, s'était accomplie sans encombre. Les canots étaient partis le 7 mai, à six heures du matin, par une mer relativement calme ; chacun était amateloté à un contre-torpilleur, chargé de le piloter et de lui porter secours, s'il était nécessaire. Le Fiat X est arrivé à Mahon à 6 h.15, accomplissant sa traversée en 12 h. 15 ; le Camille, conduit par Mme du Gast, fit le même parcours en| 16 heures. Retenus à Mahon par le mauvais temps, les canots sont repartis le 11 mai. La mer, tranquille d'abord, devint peu à peu houleuse ; puis la houle dégénéra en tempête. Tous les canots, sauf le Fiat X, sauvé dès le début, furent abandonnés à la dérive ou engloutis. Le Quand même réussit a atteindre Cagliari, en Sardaigne. On a beaucoup critiqué la mobilisation coûteuse d'un convoi de torpilleurs pour piloter les canots. On y réfléchit pas que, puisque l'autorisation de la course était donnée, il devenait nécessaire d'assurer la sécurité des coureurs, qui, sans l'escadre, auraient certainement péri. Revue universelle 1905, p. 297 Autres textes sur le même sujet : nous attendons vos propositions. |