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1er janvier : à la demande de Remy de Gourmont, Léautaud entre au Mercure de France, comme secrétaire de rédaction, aux appointements de 150 francs par mois (Paul Léautaud, Correspondance 1, 10/18, 2001, p. 267).
5 avril
Les deux Gourmont écrivent de jolies choses dans le Mercure ! Ce sera pour moi le signe de la vieillesse quand ces deux-là auront cessé de m'indigner. Le petit s'annonce encore plus salissant que l'autre, et de plus il est sot. J'éclaterai si je n'écris pas un jour ce que je pense de ces déboiseurs (André Gide à Francis Jammes, Correspondance 1893-1898, Gallimard, 1948).
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11-14 septembre : voyage à Rouen :
J'ai fait avec lui et Louis Dumur, en 1908, un voyage à Rouen fort amusant, sur lequel j'ai des notes prises presque heure par heure et qui feraient, je crois, un petit récit acceptable. (Léautaud, Passe-Temps, Mercure de France, p. 102)
Erreur de Léautaud ou autre voyage ?
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Autre voyage, comme l'atteste la date de de cette carte postale de Léautaud.
Vendredi 11 septembre 1908
Ma chère Blanche.
Bien arrivé. Il faisait très froid. Nous avons été prendre nos chambres, puis visiter quelques vieilles rues, églises, maisons. Dîné au Café de Paris, rue de la Grosse-Horloge, que tu vois ci-contre. Je t'écris cette carte à onze heures du soir, en rentrant du cinématographe ! Gourmont adore cela [...].
(Paul Léautaud, Correspondance 1, 10/18, 2001)
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1908...
Une sclérose cardio-rénale terminée par une congestion cérébrale, emporta ce fils de goutteux et de diabétique [...]. Il en ressentit les premiers effets après quarante-cinq ans. En 1908, il eut deux très légères attaques apoplectiques qui lui causèrent un trouble, léger aussi, de l'écriture et de la parole, d'une durée de quinze jours environ [...]. Il note dans son « observation » : « troubles consécutifs dans l'agilité des jambes. Lourdeurs, engourdissements qui n'ont jamais disparu tout à fait. » [...]
En 1909, 1910, 1911, « améliorations de tous les symptômes ».
En 1912, amélioration telle que quelques « abus » demeurent sans conséquence.
En 1913, réapparition de la faiblesse des jambes après avoir trop présumé de ses forces, puis amélioration.
Il note sa sensibilité au froid. « La veille du jour où j'ai été pris (en 1913) définitivement, je me suis attardé assis dehors et j'ai senti froid aux jambes. J'ai toujours été sensible au froid. »
Peu de temps avant le 1er décembre 1912, il m'écrivait :
« Ma santé se maintient. Le taux de l'albumine n'a pas augmenté beaucoup. Je ne crains plus de sortir et cela me fait du bien. Le médecin m'a mis à la théobromine. Qu'en pensez-vous ? La seule viande qui entre dans mon régime est une côtelette d'agneau. Cela, bien. Mais mes matinées (je me lève tôt) sont un peu vagues. »
[...] Le 16 octobre 1913, Jean m'écrit : « Depuis ma dernière lettre, mon frère a été un peu plus souffrant. Jeudi dernier, il a eu une petite syncope qui a nécessité l'appel d'un médecin. Le régime ordonné a tout de suite fait tomber la température. Albumine, 0,80 par litre. Pour l'instant le malade est au repos absolu et il vous attend toujours avec impatience... Il est très décidé à se soigner et vous aurez un malade très docile. Pour l'instant, je ne le quitte pas. Il a été très sensible à votre envoi de violettes si fraîches et si parfumées... etc. » (Docteur Paul Voivenel, Remy de Gourmont vu par son médecin, Editions du Siècle)
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