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ECRIVAIN, né au château de la Motte, à Bazoches-en-Houlme (Orne), le 4 avril 1860. Il appartient à la famille des peintres, graveurs, typographes, qui fleurirent vers la fin du XVe et le commencement du XVIe siècles ; c'est à l'un d'eux, Gilles de Gourmont, que l'on doit les premières éditions d'auteurs grecs et latins imprimées à Paris. Par sa mère, M. Remy de Gourmont se rattache directement à la famille du poète Malherbe.
Venu à Paris en 1883, il entra presque aussitôt à La Bibliothèque Nationale ; mais il fut révoqué, quelques années après, pour avoir publié un article intitulé : le Joujou Patriotisme, qui affirmait la nécessité de l'accord franco-allemand. Dès lors, M. Remy de Gourmont se consacra exclusivement aux lettres. Il fut au nombre des fondateurs du Mercure de France, revue littéraire qui, depuis, s'est répandue dans le monde entier, et à laquelle, il donne tous les mois, sous le titre d'Epilogues, des notes d'un esprit averti et d'un tour très personnel.
M. Remy de Gourmont a collaboré assidûment au Journal de 1892 à 1894, puis à l'Echo de Paris, aux Essais d'Art libre, dont il fut le directeur en 1894 ; à la Revue Blanche, à la Revue Indépendante, à la Revue du Nouveau Siècle, qu'il dirigea en 1902, et à diverses autres revues françaises et étrangères.
Poète, romancier, critique, il a publié les ouvrages suivants : Merlette, roman (Plon éditeur, 1886) ; Sixtine, roman (Savine, 1890) ; le Latin Mystique, préface de J.-K. Huysmans, étude critique, avec une miniature de Filiger (Mercure de France, 1892) ; les Litanies de la Rose, poème (id. 1892) ; Lilith, poème dramatique (Girard, 1892 ; 2e édition Mercure de France, 1901) ; Théodat, poème dramatique ; le Fantôme, roman, 2 lithographies de H. de Groux ; l'Idéalisme, critique, frontispice de Filiger ; Fleurs de Jadis, poème (ces quatre ouvrages au Mercure de France, 1893) ; le Château singulier, roman, vignettes de l'auteur ; Histoire tragique de la Princesse Phénissa, poème dramatique ; Proses Moroses, petits contes et fantaisies ; Histoires Magiques, frontispice de H. de Groux, contes ; Hiéroglyphes, poésies, manuscrit reproduit en autographie, in-folio, frontispice de H. de Groux (ces 5 ouvrages au Mercure de France, 1894) ; l'Ymagier, recueil de gravures anciennes et nouvelles, d'études artistiques et philologiques, avec des œuvres originales de M.-N. Whistler, Gauguin, d'Espagnat, Seguin, Filiger, etc. (2 vol. in-4°, 1894-1896); Phocas, conte (l'Ymagier, 1895) ; la Poésie populaire, avec un air noté et des images ; Aucassin et Nicolette, chantefable du XIII° siècle, texte modernisé ; Miracle de Théophile, de Rutebeuf, texte modernisé ; Almanach de l'Ymagier, pour 1897, avec gravures sur bois de d'Espagnat (l' Ymagier, 1896) ; le Pèlerin du Silence, avec un dessin de Seguin ; le Livre des Masques, avec 30 portraits par Vallotton, critique (Mercure de France, 1896) ; le Vieux Roi, tragédie en prose ; les Chevaux de Diomède, roman (id., 1897) ; D'un pays lointain, contes ; le IIe Livre des Masques, critique, 23 portraits par Vallotton (id. 1898) ; les Saintes du Paradis, poèmes, 19 gravures sur bois par d'Espagnat ; Esthétique de la langue française, critique ; le Songe d'une Femme, roman (id. 1899) ; Oraisons mauvaises, poème ; la Culture des Idées, critique (id. 1900) ; Simone, poème champêtre (id. 1901) ; le Chemin de Velours, critique (id. 1902).
M. Pierre de Bouchaud a donné de cet écrivain la définition suivante :
Son intelligence, embrassant tous les sujets, les traite tous agréablement... Cet écrivain apparaît vraiment comme le bénédictin laïque dont parlait Anatole France dans la préface du premier volume de sa vie littéraire.
Un autre critique, M. de Miomandre, en novembre 1901, le déclarait
... le représentant le plus intransigeant et le plus entier de la pensée libre, de l'élégance et de l'écriture raffinée.
M. Remy de Gourmont n'appartient à aucune association littéraire ou de presse.
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