AVIS AUX ETALONNIERS. Il est donné avis aux étalonniers que seuls les étalons pour lesquels on demande l'approbation, c'est-à-dire une subvention, sont astreints à la visite ; pour les autres, c'est-à-dire ceux simplement autorisés, la monte sera libre sans visite.
Nouveau service des trains au 5 Octobre 1915 :
Au mois de juillet dernier, l'administration des Chemins de fer de l'Etat avait mis en vigueur un service de trains étudié principalement dans le but de faciliter les déplacements des familles pendant la saison d'été.
La période des vacances étant sur le point d'être terminée, cette administration a dû envisager certaines modifications dans l'organisation actuelle de ses trains et elle a appliqué, depuis hier, 5 octobre, un nouveau service mieux approprié aux circonstances actuelles.
Ce service se rapproche sensiblement de celui qui fonctionnait avant le 10 juillet. Pour le moment, il ne saurait être question de revenir à l'organisation du temps de paix ; les besoins de la Défense nationale imposent encore, en effet, de nombreuses sujétions devant lesquelles doivent s'incliner tous les desiderata des voyageurs civils quelque intéressants qu'ils puissent être.
Quoi qu'il en soit, des trains express continueront à circuler, au moins aussi nombreux qu'au printemps dernier, sur toutes les artères principales du réseau, notamment sur les lignes ci-après
Paris à Dieppe par Pontoise. Paris à Rouen et au Havre. Paris à Caen et à Cherbourg. Paris à Granville. Paris à Rennes et à Brest Paris à Bordeaux. Rouen au Mans et à Angers. Rennes à Nantes et à Bordeaux.
COUTANCES
Morts au Champ d'Honneur.
PERILLIAT, de Saint-Sauveur-la-Pommeraye, adjudant d'artillerie, tombé à Sommes-sur-Tourbe, en Champagne.
FRIGOULT, Adrien, sergent au 36e de ligne ; décédé à l'ambulance de Haute-Avernes des suites de blessures. Ce militaire était de La Haye-du-Puits.
M. Emile PIEDAGNEL, de Feugères, dont on avait annoncé la mort, n'est pas confirmée. Ce brave soldat est disparu le 10 novembre à Bischoote et on a tout lieu de croire que blessé, il a été fait prisonnier.
JUSTICES DE PAIX. Par décret en date du 20 septembre 1915, les justices de paix de Barneville et de La Haye-du-Puits sont provisoirement réunies sous la juridiction du juge de paix de La Haye-du-Puits.
ŒUVRE DES PRISONNNIERS DE GUERRE.
L'œuvre des prisonniers de guerre du quartier Saint-Nicolas Coutances, continue à fonctionner.
Hier soir les personnes s'occupant de façonner les colis se sont réunis, comme de coutume, chez madame de Saint-Germain et aujourd'hui la neuvième expédition a quitté le local de l'œuvre.
A PROPOS DES PRISONNIERS. On demande comment avoir des nouvelles des captifs détenus dans les départements français encore occupés par l'ennemi ou en Belgique. Il leur est interdit d'écrire à leurs familles. Le ministre des Affaires étrangères ne perd pas de vue ce cas particulier et arrivera sans doute par l'intermédiaire des diplomates des puissances neutres qui agissent si persévéramment, à Berlin, en faveur de nos nationaux, sinon à faire lever, du moins à atténuer l'interdiction qui isole ces malheureux des êtres qui leur sont chers. En attendant, le meilleur moyen d'essayer d'obtenir des nouvelles des prisonniers en question est peut-être de s'adresser à Sa Majesté le roi d'Espagne, à Madrid, qui, chevaleresque, a établi dans son palais même un service de renseignements. Donner le plus possible de détails précis : date de la capture, numéro du régiment, de la compagnie, ou batterie. Puis attendre et espérer.
Le colonel de gendarmerie Rouch est arrivé lundi à l'improviste à Coutances, et a passé immédiatement l'inspection aux hommes formant les brigades. Il a adressé ensuite ses félicitations au maréchal des logis chef, M. Mahier, qui commande en ce moment l'arrondissement.
Hier mardi, un certain nombre de propriétaires de chiens ont été condamnés en Justice de paix pour les avoir laissé échapper.
D'après les comptes fournis par l'Institut Pasteur, le département de la Manche serait un de ceux où le plus de personnes auraient été mordues.
Parce que c'est la guerre, il ne faut pas croire que la gendarmerie sommeille. Des ordres lui ont été donnés récemment pour verbaliser contre les cyclistes qui ont oublié de se rendre possesseurs d'une plaque, contre les voituriers conduisant leur attelage sans guides, ou voyageant de nuit sans lanterne, etc., etc.
A la réquisition, depuis une quinzaine, les achats se poursuivent activement. Du 30 au 29 septembre, jour de la montre de la St-Michel, la Commission n'a pas acheté moins de 500 têtes de bétail, des bœufs pour la plupart. Les prix donnés ont varié entre 0 fr. 90 et 1 fr. 10 le demi-kilo vif.
Une vente importante d'épaves déposées sur le littoral de Pirou-Blainville-Anneville et Bréville aura lieu à Granville, Bureau de la Marine, le 10 Octobre, à dix heures du matin.
Les pommes sont en abondance et le sol est couvert de fruits. Il est à désirer que l'autorité militaire veuille bien organiser des équipes de travailleurs pour le ramassage des pommes.
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Les lettres françaises viennent de perdre Rémy de Gourmont. Victime lui aussi des heures douloureuses que nous traversons ; la guerre l'a tué !
Quand j'eus l'honneur de le voir à Coutances, à la fin de l'année dernière, je trouvai l'illustre écrivain horriblement changé, déprimé, et je sentis combien il était vraiment frappé au cœur par toutes les monstruosités de la soldatesque allemande, lorsque je l'entendis me dire sur le parvis : « Il n'y aura pas que ceux qui iront au feu qui pourront être tués ! »
Je ne ferai pas ici la critique de l'œuvre du maître, d'autres, plus autorisés et mieux outillés que moi diront son énorme labeur, l'étendue et la diversité de ses connaissances et de ses aptitudes, la variété de ses productions. Poète, critique dramatique, érudit, biologiste, philosophe et romancier, philologue et grammairien, il toucha avec une égale maîtrise à tous les sujets de l'activité humaine. Son œuvre embrasse tous les domaines intellectuels montrant en lui un esprit sans cesse renouvelé, sans cesse enrichi de nouvelles acquisitions.
Je veux, en ces quelques lignes , qui sont un humble hommage à sa mémoire, rappeler que si Rémy de Gourmont fut tout cela, il fut aussi et reste un normand de race et d'esprit.
Né en 1858, au château de la Motte, à Bazoches-en-Houlme (Orne), il appartient à une vieille famille originaire du Cotentin. Nous voyons, en effet, en 1606, un Charles de Gourmont, sieur des Fontaines, acquérir du duc de Rohan la baronnie de Gyé en Carentan et villages circonvoisins.
De cette famille sont issus les célèbres imprimeurs et artistes des XVe et XVIe siècles : Jean, Robert, Gilles, François, Théobald de Gourmont et de nos jours le peintre Jean de Gourmont, frère de l'écrivain. Sa grand'mère maternelle, une Malherbe, le rattache à la famille du poète, dont il fut le digne descendant.
Venu à Paris, en 1883, il entra à la Bibliothèque Nationale, qu'il abandonna peu d'années après pour les lettres, auxquelles il se consacra tout entier, collaborant à la plupart des grands journaux et revues de son époque.
Remy de Gourmont a donné plus de 50 volumes parmi lesquels je citerai : Le Latin mystique (1892). Le Pèlerin du Silence (1895). Esthétique de la langue Française (1899). La Culture des idées (1900). Simone (1901). Dans nombre de ses œuvres, il s'est rappelé sa province ; ses vers comme sa prose, sont pleins de réminiscences, de notations, où nous retrouvons facilement les senteurs du terroir normand ; mais c'est surtout en son exquis petit poème de « Simone » qu'il a le mieux et le plus vigoureusement caractérisé la terre et le pays Bas-Normand.
Ne serait-ce que pour cette seule page d'un lyrisme attendri, Remy de Gourmont a droit à la reconnaissance de ses compatriotes qui doivent lui garder un souvenir fidèle et ému.
Frappé brusquement du mal qui devait l'emporter en quelques jours, il fut transporté dans une clinique dirigée par des religieuses ; il y est mort le mardi 28 septembre, assisté des secours de cette religion catholique qui fut celle de sa jeunesse et dont il a, ne l'oublions pas, magnifiquement chanté la beauté et la richesse des hymnes sacrées en son poétique et savant ouvrage « Le Latin mystique ».
Pères et Mères de famille !!!
M. BONNEFOY, horloger, se chargerait de l'apprentissage de votre fils.
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