Prix Lasserre. — Mort de Georges Crès. — Un hommage à Alfred Vallette. — Alfred Vallette « oiseau rare ». — La philosophie dans la maison de Vallette. — Alfred Vallette et le « Mercure de France ». — Alfred Vallette. — A propos de la destruction du Trocadéro. — Le prince de Ligne psychanaliste. — La règle de trois. — Encore les « trognes armées ». — Fouchtra ! — Le Sottisier universel. — Publications du « Mercure de France ».

Prix Lasserre. — Le prix Lasserre, d'une valeur de 8.000 francs, a été attribué pour l'année 1935 à Edouard Dujardin.

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Mort de Georges Crès. — Georges-Célestin Crès est-mort d'une crise cardiaque à Paris, — où il était né en 1875, — dans la nuit du 12 au 13 décembre, en son domicile, 21, rue Hautefeuille.

Cet éditeur ami des lettres eut des débuts extrêmement modestes (à 13 ans il était commis-libraire chez Challamel) et apprit par expérience personnelle tout ce qui se rapporte à l'établissement, à l'édition et à la mise en vente du livre.

Il avait installé son premier magasin en 1908 place de la Sorbonne, non loin de la boutique où, un peu plus bas, rue de la Sorbonne, son ami Charles Péguy dirigeait les Cahiers de la Quinzaine. De là et des librairies qu'il occupa jusqu'à ses derniers jours sortirent bien des collections aujourd'hui recherchées : Variétés littéraires, Bibliothèque de l'Académie Goncourt, Collection helvétique, Théâtre d'Art, Livre Catholique, Guerre, Collection des Médecins bibliophiles, Intelligence, XIXe Siècle, etc.

Première en date, et en importance, la collection Les Maîtres du Livre (si souvent imitée) affirma à juste titre sa réputation.

Pendant la guerre, il fonda à Zurich, avec l'appui de MM. Philippe Berthelot et Louis Hachette, une librairie franco-anglo-italienne, qui fut un intelligent instrument de propagande par la littérature.

Il avait publié, au Mercure de France, sous la signature Jean Serc, une importante étude sur Les deux courants du Catholicisme (février-mars 1903) et une étude sur : Un Clérical athée : le philosophe Jules Soury (15 juillet 1905).

On trouve une allusion aux événements qui attristèrent les dernières années de cet homme courageux et cultivé dans deux des vignettes qui figurent sur la couverture de ses éditions. La première représente un arbre traversé d'une banderole portant cette devise : Crescam ; la seconde, après 1925, montre l'arbre ayant perdu une de ses maîtresses branches. La devise est devenue : Succisa crescit. — L. DX.

A consulter :

Georges Crès, « L'album fureteur : Marchands de copie », Annales africaines, n° 17, 24 avril 1924