Eugène Montfort, par Dufy


1. Georges Le Cardonnel & Pierre Lièvre, Etudes sur Eugène Montfort, avec deux portraits par Charles Camoin et Raoul Dufy et la reproduction d'une page de manuscrit, Bibliothèque des Marges, 1920.

Eugène Montfort, par Camoin

2. « Eugène Montfort » , Les Marges, numéro hors série, juin 1937.

Eugène Montfort, par Camoin

Eugène Montfort, par Camoin

3. Vingt-cinq ans de littérature française. Tableau de la vie littéraire de 1895 à 1920 (les fascicules ont été réunis en deux volumes, publiés par la Librairie de France.

Les écoles littéraires

C'est aux écoles littéraires qu'est consacré le septième fascicule des Vingt-cinq ans de littérature française dont M. Eugène Montfort dirige, à la Librairie de France, la publication. M. Maurice Le Blond a rédigé ce nouveau fascicule.

La période qui s'étend de 1890 à 1895 avait été pour le symbolisme la période du triomphe. Tous ceux qui œuvraient à côté du symbolisme se condamnaient à l'indifférence : l'instrumentisme de René Ghil, le magnificisme de Saint-Pol Roux ne recrutaient pas de partisans ; on comptait bien encore l'Ecole romane française, mais son chef Jean Moréas n'avait pas écrit encore ses Stances souveraines et la critique de Charles Maurras ne laissait pas deviner qu'elle provoquerait la Renaissance classique. C est cependant en 1896 qu'un groupe de jeunes gens, presque des enfants, puisque le plus âgé n'avait pas vingt ans, publièrent leur petite revue, les Documents sur le naturisme, tout de suite dressée contre le symbolisme : Saint-Georges de Bouhélier, Eugène Montfort, Albert Fleury, Michel Abadie... Le 10 janvier 1897, le Figaro publiait le manifeste naturiste.

Nos aînés furent d'incohérents spiritualistes... nous revenons vers la nature. Nous recherchons l'émotion saine et divine. Nous nous moquons de l'art pour l'art.

Immédiatement la jeune génération répond à l'appel. En quelques mois naissent à Toulouse, l'Effort avec Maurice Magre, Jean Viollis, Marc Lafargue ; à Paris, l'Enclos avec Louis Lumet et Ch. L. Philippe ; à Aix, les Mois dorés, de Joachim Gasquet ; à Bruxelles, l'Art jeune, d'Henri van de Putte, Tuyters et Rency. En 1900, le symbolisme a définitivement perdu la bataille.

Vers 1902, le naturisme triomphant se désagrège. Fernand Gregh publie dans le Figaro du 1er décembre 1902 un manifeste humaniste : « clarté pour la forme, et, pour le fond, de l'humanité ». La même année voit naître l'Ecole française (M. C. Poinsot, Georges Normandy, Edmond Blanguernon, A. Boschot, Charles Méré, Marcel Roland, Han Ryner). Mais ni l'un ni l'autre de ces groupements n'apporte quelque chose de bien nouveau. Dans la Revue bleue du 16 janvier 1904, paraît le programme de l'Intégralisme (Adolphe Lacuzon, Cubelier de Beynac, S. Ch. Leconte, Léon Vanoz) qui se propose d'exprimer la vie en fonction de la vie universelle et assigne à la poésie d'agrandir la conscience humaine au delà même des vérités contrôlées. Mais les principales attaques contre le naturisme vinrent d'une part des Néo-Symbolistes (l'Occident, Vers et prose, la Phalange) dont le principal représentant est aujourd'hui Paul Valéry et le critique, Jean Royère, et d'autre part de la Renaissance classique — dirigée à peu près contre toutes les tendances poétiques modernes — que réclamait Louis Bertrand dans sa préface aux Chants séculaires de Gasquet et à laquelle la critique de Pierre Lasserre contre le romantisme donna une force nouvelle.

En 1907, se forme — pour se dissoudre en 1908 — le groupe de l'Abbaye (Georges Duhamel, Charles Vildrac, Jules Romains, René Arcos, Albert Doyen, Chennevière, etc.) dont l'histoire fut écrite par Mercereau (en 1923) et qui fut le berceau de l'Unanimisme : « Une agglomération quelconque possède des caractères différents de ceux des individus qui la composent et pendant tout le temps que dure un groupe, une collectivité, la personnalité de chacune des cellules qui le composent s'abolit pour manifester des caractères différents. »

Restent les futuristes, les cubistes, les dadaïstes.

(Almanach des lettres françaises et étrangères, publié sous la direction de Léon Treich, Editions Georges Crès & Cie, janvier-février-mars 1924, p. 361.)

Echos

Jean de Gourmont, « Littérature. Georges Le Cardonnel et Pierre Lièvre : Etudes sur Eugène Montfort », Mercure de France, 1er février 1921, p. 752

Jean de Gourmont, « Littérature. Vingt-cinq ans de littérature, publié sous la direction de M. Eugène Montfort. Tome I : L'Académie française, par Maxime Revon et Paul Billotey. Tome II : L'Académie Goncourt, par Léon Deffoux, Librairie de France », Mercure de France, 1er janvier 1923, p. 175-176

Jean de Gourmont, « Littérature. Vingt-cinq ans de littérature, publié sous la direction de M. Eugène Montfort, Librairie de France », Mercure de France, 1er août 1925, p. 730-731

Jean de Gourmont, « Littérature. Vingt-cinq ans de littérature française, publié sous la direction de M. Eugène Montfort, tome I, Librairie de France », Mercure de France, 1er janvier 1927, p. 132-133

Georges Le Cardonnel, « D'un certain romantisme à un classicisme moderne : Eugène Montfort », Mercure de France 16 avril 1919, p. 577-602

A consulter : Les Marges