Jean Viollis, La Flûte d'un sou, Arthème Fayard, s. d.

Le dimanche 20 janvier 1924, le jury du prix des cinq millions de marks, créé pour « consacrer le plus mauvais livre couronné par un jury littéraire au cours de l'année 1923 » a, par 6 voix sur 10 votants, désigné la Flûte d'un sou, roman qui a obtenu le second grand prix Flaubert. Votants : André Billy, Curnonsky, Léon Deffoux, Pierre Dufaÿ, Louis Dumur, Fernand Fleuret, Maurice Garçon, Jean de Gourmont, Pierre-Paul Plan, et Emile Zavie [autographe d'Auguste Valade ?].


Echos :

Pendant l'absence de M. Roland Dorgelès, invité par le Gouvernement général de l'Indo-Chine à visiter nos colonies d'Extrême-Orient, M. Jean Viollis accorda une interview où l'auteur de Saint Magloire était sévèrement jugé.

Les amis de Roland Dorgelès et en particulier ceux qui se réunissent sous le signe du « Bassin de Radoub » rédigèrent une note de protestation.

En outre, le jury du prix de cinq milliards de marks accordé au plus mauvais livre de l'année, décerna le prix à M. Jean Viollis ; lequel protesta mollement dans un article publié par les Marges.

P. Bonardi, « Polémiques, scandales », L'Ami du Lettré, Crès, 1925, p. 45.

Quant au PRIX NOBEL DE LITTERATURE, qui donc ignore qu'il dora de son imposant pécule l'œuvre de l'Irlandais William Butler Yeats ?

... Mais assez de voyages ! Car un PRIX DE CINQ TRILLIONS DE MARKS vient d'être fondé par un jury bien français groupant Roland Dorgelès, André Warnod, Emile Zavie, Henri Béraud, Léon Deffoux, Jacques Dyssord, etc. Il s'agit de désigner « le plus mauvais livre de l'année ». Malgré l'abondance des candidatures involontaires, le prix fut décerné à l'unanimité. Et à M. Jean... mais à quoi bon désigner l'heureux lauréat aux jalousies de ses trop nombreux concurrents ? C'est déjà trop qu'il soit désormais exclu du nombre des méconnus.

Les méconnus... une suggestion de M. Léon Daudet détermina Tristan Derème à rechercher quels écrivains méritaient cette appellation, et l'on vit, dans les colonnes de L'Eclair, nez au vent, parapluie au côté, le poète de la Verdure dorée clamer à tous les échos: « Qui n'a pas son méconnu ? » Cascade de révélations : vingt, cent, deux cents méconnus avaient le bonheur d'être connus d'initiés. Un jury fonda un PRIX DES MECONNUS, afin de sortir de leur ombre glorieuse, chaque année, un ou deux lauréats... Pour 1924, furent ainsi proclamés, exhumés et réédités Une Saison au bois de Boulogne, de Maurice Beaubourg, et Galafieu, d'Henry Fèvre.

Edouard Ramond, « Prix littéraires », L'Ami du Lettré, Crès, 1925, pp. 55-56.