ÉCHOS

Mort de Léon Bazalgette. — Prix littéraires. — Hommage à Stuart Merrill. — Le corps de Bougainville est-il au Panthéon ? — Un musée David d'Angers à Paris. — Le tombeau de sainte Agnès. — Une rectification. — L'étymologie de Madrid. — Deux fautes de calcul de Paul Valéry. — Une erreur d'iconographie. Le Sottisier universel.

Mort de Léon Bazalgette. — Léon Bazalgette est mort à Paris, le lundi 31 décembre, en son domicile, 59, rue Rennequin ses obsèques ont eu lieu à Exmes (Orne) le vendredi suivant. Il était né à Paris en 1873.

Il avait débuté dans les lettres à l’âge de 20 ans par des critiques d'art à l'Ermitage. Cinq ans plus tard, il publia son premier livre (L'esprit nouveau dans la Vie artistique, sociale et religieuse), où apparaissent les tendances idéologiques auxquelles, critique, sociologue et traducteur, il resta toujours fidèle (en ces dernières années, il sacrifia seulement ses préférences libertaires du début à la discipline communiste). Mais, c'est surtout comme traducteur de Watt Whitman, qu'il a rendu présent aux Français, que Léon Bazalgette se fit connaître. Son nom restera associé à celui de l'auteur de Feuilles d'herbes. Non content de traduire, avec beaucoup d'intelligence, l'œuvre du grand poète américain, Bazalgette la commenta toute sa vie avec amour dans les études qu'il donna à l'Enclos, à l’Effort libre, au Magazine international, à la Ghilde des Forgerons (qu'il avait fondée et dont le premier numéro parut en décembre 1805), et dans de nombreuses revues étrangères. Après la guerre, il collabora à Clarté, à l’Humanité et dirigea, chez Rieder, une collection d'auteurs étrangers. La bibliographie ci-dessous donnera une idée de l'activité intellectuelle de ce probe écrivain.

L'esprit nouveau dans la Vie artistique, sociale et religieuse (1898) ; A quoi tient l'infériorité française (1900) ; Le problème de l'Avenir latin (1903) ; Camille Lemonnier, biographie (1904) ; Théodor Roosevelt (1905) ; traduction de C. R. Leslie : John Constable (1905) ; Emile Verhaeren, biographie (1907) ; Introduction pour l’Anthologie poétique de l’Effort (1912) ; traduction des Poèmes de Watt Whitman (1914) ; traduction des Dormeurs, de Walt Whitman (1913) ; traduction de Francis Grierson : La Vallée des Larmes (1920) ; traduction de John M. Synge : Les îles Aran ; traduction d'Henry Thoreau : Désobéir (1921) ; traduction de Beatrice Mary Hall : Vieux rêve de guerre (1924) ; Henry Thoreau sauvage (1924) ; traduction de Carl Sandburg : Au pays de Routabaga (1925) ; Georges Grosz, l'homme et l'œuvre (1926) ; avant-propos pour Comment je suis devenu américain, de Jacob A. Riis (s. d.) traduction de Norman Hansen : Tournäu ou le Coeur de la Russie (s. d.). Enfin quatre de ses plus importants travaux : Walt Whitman, l'homme et l'œuvre; le « Poème-Evangile » de Walt Whitman ; la traduction intégrale de Feuilles d'herbe et les Pages de Journal de Watt Whitman avaient paru aux Editions du Mercure de France.

Il laisse, dit-on, des travaux inédits sur la poésie arabe, ainsi que deux drames et des études philosophiques. — L. Dx.

Mercure de France, 15 janvier 1929, p. 504-505.