Emile Blémont (1839-1927)

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Emile Blémont est né à Paris en 1839. Sa famille le destinait à l'industrie, il choisit le droit ; puis, contraint par une laryngite à quitter le barreau, il s'abandonna entièrement à sa vocation littéraire. Depuis longtemps il faisait des vers ; sa situation de fortune le lui permettant, il consacra sa vie à la poésie.

Mais la fortune ne favorise pas toujours les écrivains. Emile Blémont a trop produit. Son œuvre comprend des volumes et des volumes qui se ressemblent à peu près tous et n'atteignent presque jamais aux sommets de l'inspiration et de l'art. Le meilleur de ses recueils est celui qu'il a consacré à son fils perdu : En Mémoire d'un enfant. Il y a, dans ce livre, des vers simples, d'excellente venue et d'une communicative émotion. : glaner aussi quelques strophes heureuses dans les Pommiers en fleurs, La Belle Aventure, L'Ame étoilée, etc.

Emile Blémont a écrit pour le théâtre nombre d'à-propos et un drame, Roger de Naples ; il a publié des traductions de Shelley, de Heine, et des études sur Walt Withman, Longfellow et Swinburne. S'il ne fut pas un poète éminent, il eut au plus haut point le culte de la poésie. Pour les poètes, il fonda, dirigea et entretint successivement plusieurs revues : La Renaissance artistique et littéraire, La Tradition, La Revue du Nord, Le Monde poétique, Le Penseur ; et, durant toute son existence, il servit avec activité et ferveur la gloire du Père. C'est lui qui fit Le Livre d'or de Victor Hugo, La Couronne poétique de Victor Hugo. Le grand poète de La Légende n'eut pas de zélateur plus ardent, d'admirateur plus attendri.

Ajoutons qu'Emile Blémont fut lié avec tous les écrivains du Parnasse : Leconte de Lisle, Heredia, Coppée, Valade, Albert Mérat, Verlaine ; et je me suis laissé dire que sa bourse ne fut pas impitoyable aux poètes et aux artistes en mal d'impécuniosité. Au demeurant, un probe et consciencieux écrivain, un lettré, un ami fervent des Muses, un modeste et très brave homme.