Georges Dubosc.

L'érudit normand Georges Dubosc est mort le 18 juin 1927, en son logis de la « rampe Bouvreuil », à Rouen, à l'âge de 75 ans.

Avec Robert Pinchon et G.-A. Le Roy, c'était un des flaubertistes les plus avertis des choses du passé et de la province normande.

Écrivain du terroir, il ne fit qu'un court séjour à Paris, entre 1878 et 1883. Au Quartier Latin, il se lia d'amitié avec Richepin, Ponchon, J.-K. Huysmans, Forain et donna au Molière ses premiers articles. En 1884, il revint à Rouen, collabora à des petits journaux comme le Tam-Tam et La Lorgnette, puis entra, en 1887, comme critique littéraire et critique d'art, au Journal de Rouen, qu'il ne devait plus quitter et où il publia plus de 25.000 articles. Il collabora également au Journal des Débats, au Barlington Magazine, à la Revue mondiale, à L'Intermédiaire des chercheurs et curieux. Il reçut le prix Jean-Revel en 1925 et fut décoré de la Légion d'honneur en 1926. Membre de l'Académie de Rouen, il fut l'un des promoteurs des fêtes du Millénaire normand.

La sûreté des informations de Georges Dubosc, la clarté avec laquelle il les présentait, étaient unanimement appréciées. C'était un de ces grands lettrés de province qui, par leur patience, par l'intérêt de leurs travaux et de leurs trouvailles, prennent une incontestable autorité bien au delà de la région qu'ils étudient de préférence. Remy de Gourmont pensait sans doute à Georges Dubosc lorsqu'il traça, dans sa Petite Ville, la silhouette de certain érudit dont la maison, le jardin, les livres et les savantes recherches emplissent toute une vie.

Un des livres les plus importants de Dubosc : Trois Normands (Corneille, Flaubert, Maupassant), parut en 1918 ; et, parmi ses ouvrages, sur la Ville-Musée, il faut citer notamment : Rouen aux principales époques de son histoire ; Rouen en 1886 ; Le Rouen d'aujourd'hui et d'autrefois ; Le Guide descriptif de Rouen au Havre par la Seine.

Léon DEFFOUX.

(L'Ami du lettré. Année littéraire & artistique pour 1928, Grasset, 1928, pp. 176-177)

Note des Amateurs : à peu de chose près, cette notice est celle qui est parue dans la rubrique « Echos » du Mercure de France du 1er juillet 1927, pp. 247-248.

A consulter : Georges Dubosc, par Artus Cabot