ÉCHOS

Mort d'Octave Mirbeau. — Une lettre de M. Georges Maurevert. — A la Mémoire d'Emile Verhaeren. — Reconstruction des maisons détruites de la France envahie. — L'Abrévi. — A propos de seringue. — Fable de Guerre. — « Bijouterie » alimentaire. — Ceux qui ont prédit la guerre telle qu'elle est. — Le Cinéma et les Poètes. — Le Goût du Cirque. — Pastiche.

Mort d'Octave Mirbeau. — Octave Mirbeau est mort le 16 février. En lui, la vie avait commencé depuis longtemps de baisser. L'ancien Mirbeau n'existait plus, même physiquement. A l'occasion de sa fin, on a publié de lui des photographies terrifiantes où une barbe longue et dure et un regard littéralement éteint faisaient douter que ce fût bien, là l'image de cet homme dont la physionomie énergique et rude, un peu militaire, éclairée par des yeux étrangement clairs, révélait jadis le tempérament combatif et correspondait si bien à l'idée qu'on s'en pouvait faire d'après ses écrits toujours passionnés. Là en effet réside la caractéristique essentielle de son talent : il fut un écrivain de passion. Rarement la réalisation littéraire fut l'expression plus directe du tempérament, que chez Mirbeau.

Quelques semaines avant sa fin, il avait quitté sa propriété de Cheverchemont, pour venir s'installer dans le quartier des Ternes, 1 rue Beaujon, où il est, mort. On l'a enterré au cimetière de Passy.

Par une mystérieuse logique de sa destinée, les obsèques de Mirbeau furent pour certaines personnalités politiques un rendez-vous presque orageux. Le discours prononcé par Gustave Hervé au bord de la tombe provoqua des murmures dans l'assistance et le lendemain un journaliste, de ceux qui portent le plus haut la prétention d'être restés fidèles à l'idéal servi par Mirbeau, qualifiait la cérémonie de guet-apens.

Mercure de France, 1er mars 1917, p. 185.