ÉCHOS

Georges Riat. — Toujours le Salon de Mme Truphot. — A propos d'Oscar Wilde posthume. — Le Monument Stendhal. — Un bon mot de M. Pelletan.

Georges Riat. — Nous avons le bien vif regret d'annoncer à nos lecteurs la mort d'un de nos collaborateurs, Georges Riat, décédé le 23 juillet, à Malesherbes, dans le Loiret, chez des amis dont les soins dévoués ne réussirent pas à rétablir sa santé gravement atteinte depuis plusieurs mois. Il n'était âgé que de trente-six ans.

Originaire de la Franche-Comté, il avait passé par l'Ecole des Chartes et était entré comme sous-bibliothécaire au Cabinet des Estampés, où il s'était fait vite estimer et aimer des travailleurs par son érudition et son infatigable complaisance. Outre diverses publications pour le Cabinet des Estampes — la suite du catalogue, commencé par Georges Duplessis, de la collection des portraits français et étrangers ; le catalogue, tout récemment édité, des gravures composant la collection Ardail — il laisse plusieurs livres de valeur : Paris (dans la collection des « Villes d'art célèbres »), l'Art des Jardins (dans la « Bibliothèque de l'Enseignement des Beaux-Arts »), un recueil de nouvelles : l'Ame du Pays, et un roman : le Village endormi, peintures savoureuses de sa province natale, et tout imprégnées de la poésie de la nature, qu'il sentait profondément. Il venait d'achever un grand ouvrage sur son compatriote le peintre Courbet et une monographie de Ruysdaël.

Il collaborait à plusieurs revues d'art : La Gazette des Beaux-Arts, La Revue Universelle, Le Musée d'Art, etc. Au commencement de cette année, il avait créé ici la rubrique « Les Bibliothèques », où il avait fait apprécier tout de suite l'étendue et la sùreté de son érudition. Chez nous, comme ailleurs, on regrettera la disparition de cet écrivain de talent et de ce très aimable camarade.

Mercure de France, 1er août 1905, p. 479.