Léopold Delisle (1826-1910) |
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Sa maison natale, détruite en 1944, fut reconstruite et une plaque rappelle que, au 37 de la rue des Religieuses, naquit le grand savant valognais. Delisle a été un érudit et un travailleur infatigable ; son œuvre est immense, énorme, inestimable. Lauréat, à 25 ans, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, il entra à la Bibliothèque Nationale, en 1852, dont il devint, en 1874, l'Administrateur Général. Il n'avait que 31 ans lorsqu'il devint membre de l'Institut. Sa femme, Laure, était la fille de E. Burnouf, le grand orientaliste valognais (1821-1907), auteur du premier dictionnaire français-sanscrit. Un autre Normand de l'Orne, le critique, écrivain, poète et aussi fonctionnaire à la Bibliothèque Nationale, Rémy de Gourmont, écrivit en 18[9]1 un texte qui fit scandale. Paru dans le « Mercure de France », « Le Joujou Patriotisme » qui récusait l'exploitation politicarde et électorale des convictions populaires, fut compris ou voulut être compris comme une attaque à l'encontre du patriotisme alors qu'il s'agissait, déjà, de l'élargissement de celui-ci à la dimension européenne. Fonctionnaire d'[E]tat [1], Gourmont fut renvoyé ; ce fut Delisle, son supérieur, qui lui signifia son congé, assez froidement (Ariane-H. Scuvée, « Les grands hommes de Valognes », Vikland n° 15, hiver 1979, pp.45-46). [1] Gourmont n'était pas fonctionnaire (note des Amateurs). Le 11 décembre dernier, l'Institut a fêté le cinquantième anniversaire de l'élection de M. Léopold Delisle à l'Académie des inscriptions et belles-lettres ; une médaille, gravée par son confrère M. Chaplain, lui a été offerte. Le fauteuil de M. Delisle n'a été occupé que par deux titulaires, depuis 1815,n en quatre-vingt-douze ans (Le Mois littéraire et pittoresque, janvier 1908, p. 31*). |