ÉDITIONS PHILIPPE LE LANCHON

Chère Madame,
Cher Monsieur,

N'y a-t-il pas un écrivain français qui mérite plus que tout autre de ne pas sombrer dans l'oubli, que celui qui, s'il fut l'un des phares de la littérature de son temps, fut aussi celui qui fit découvrir au public et rendit immortels bon nombre de nos grands auteurs en les publiant ou en les défendant dans le Mercure de France dont il était l'âme ?

Les citer tous est impossible, tant la liste serait longue, mais je ne peux résister à vous en nommer quelques-uns : Léautaud, Bloy, Jarry, Mallarmé, Huysmans, Schwob, Barbey, Apollinaire, Lautréamont, Villiers de l'IsIe Adam, et bien d'autres...

Comment et pourquoi ce grand auteur que l'on nommait : « le Régent de la littérature contemporaine » est-il tombé dans l'oubli ?

Pourquoi la Basse-Normandie qui s'enorgueillit de son « Connétable des Lettres » laisse-t-elle dans l'ombre son « Régent de La Littérature Contemporaine » :

Peu de temps avant sa mort, dont nous célébrerons, je l'espère dignement, le centenaire le 27 septembre 2015, Anatole France avait écrit : « Remy de Gourmont est le plus grand écrivain français vivant. À nous tous, il nous arrive d'écrire des bêtises. Goumont, jamais ! »

Plutôt que de s'interroger longuement sur les raisons de cette éclipse, un énorme travail reste à faire pour que Remy de Gourmont et son œuvre retrouvent la place et le rang qui lui sont dus dans la littérature française mais aussi, et avant tout, dans le patrimoine littéraire et culturel normand.

Pour parvenir à rendre au plus grand écrivain français du XIXème siècle la place qu'il mérite, je fais le pari ambitieux de publier l'intégralité de l'œuvre de Remy de Gourmont en ne laissant dans l'ombre aucun de ses textes.

Je le ferai dans des éditions luxueuses, « faites pour durer » car façonnées à l'ancienne en cahiers cousus et non rognés. Tout le soin nécessaire sera, comme à l'habitude, apporté à la qualité des papiers, à la composition du texte et au choix de la typographie. Ces tirages de tête qui ne seront réalisés qu'en petites quantités d'exemplaires numérotés pour chaque titre de la collection Hommes de remarque ne feront l'objet d'aucun tirage de suite, d'aucune réimpression.

Jamais l'une de ces éditions originales ne sera fabriquée à plus de 500 exemplaires et vous serez ainsi garanti de la valeur bibliophile que votre acquisition ne cessera de prendre.

Pour chaque tirage de tête, le succès de la souscription déclenchera l'édition d'une version de qualité plus commune, rendant ainsi son œuvre accessible au plus grand nombre.

Le travail éditorial à fournir est d'importance et sera de longue haleine tant il y a de textes, romans, contes, poésies, pièces, plaquettes, correspondances. Mais Gourmont a des fidèles, des passionnés qui œuvrent depuis de longues années à la reconnaissance de son talent et de son génie.

Christian Buat, fondateur du « Cercle des Amateurs de Remy de Gourmont » est de ceux-là, je lui dois ma découverte de Gourmont et ce projet qui en découle est avant tout le sien : il est donc, comme il se doit le directeur de cette collection.

Le premier titre à paraître dans cette collection Hommes de remarque, fut publié en 1886 à la librairie Plon. Il s'agit de son premier roman : Merlette, augmenté d'une postface, qui a été entièrement ressaisi en le comparant à l'édition populaire faite plus tard et à laquelle Gourmont aurait pu apporter des correctifs.

C'est un roman champêtre de 300 pages qui restitue admirablement la campagne normande, les lieux évoqués sont : Le Mesnil-Bœufs, Avranches, Champrepus, la Haye-Pesnel, Le Mesnil-Ozenne, Le Mont Saint-Michel... et, sans qu'il soit nommé. Le Mesnil-Villeman.

Dans ce texte, en apparence simple et dont on serait tenté de faire une lecture pour midinettes, nous retrouvons déjà tous les caractères essentiels de l'œuvre de Gourmont si finement vus par Marcel Schwob. Merlette vous est proposé en souscription au prix de 34 Euros jusqu'au 30 juin 2003. Vous réalisez ainsi une économie de 15 Euros sur son prix de vente après parution puisque je prends entièrement à ma charge tous les frais d'expédition. Ce tirage étant limité à 250 exemplaires, j'attire votre attention sur le fait qu'il ne fera l'objet d'aucune réimpression, et, une fois réservé le dernier exemplaire, je serai dans l'obligation de retourner tous les chèques joints aux souscriptions trop tardives.