Dans un article publié dans Notre millénaire. Coutances, 933-1933 (1), Georges Laisney cerne quelles sont d'après lui les qualités particulières des écrivains normands : le goût du réalisme qui va de pair avec le goût du rêve, le goût inné de l'indépendance, une fierté farouche. Ces qualités se retrouvent, toujours d'après Georges Laisney, chez Barbey d'Aurevilly, Remy de Gourmont et Louis Beuve.

A propos de Gourmont, il écrit : « en marge de tous nos écrivains, tant son génie fut divers, Remy de Gourmont, qui naquit aux lettres à Coutances, est avant tout, dit M. André Gide, « un homme qui pense », un héritier de Saint-Evremond et de Voltaire, subtil et curieux de toutes choses [...] ». Après avoir présenté les divers domaines dans lesquels Gourmont s'est illustré, Georges Laisney précise : « Mais Gourmont est encore — est pour nous avant tout, peut-être — le charmant et narquois auteur de La Petite Ville. La petite ville lui a dressé dans son beau jardin, entre les massifs fleuris, un buste qui se mire dans les eaux calmes d'un bassin, Remy de Gourmont n'eût pas voulu d'un moins discret hommage... » (2).

Le propos de Georges Laisney est parfois quelque peu allusif. Il cerne toutefois combien les liens de Remy de Gourmont et de Coutances sont notables. C'est bien à Coutances que naquit aux lettres le futur écrivain symboliste, alors qu'il était élève au lycée. C'est à cette ville qu'il a consacré un petit volume publié en 1913, La Petite Ville, plein de tendresse et d'ironie. C'est dans cette ville que l'on peut découvrir un buste de Gourmont, dû au ciseau du sculpteur Suzanne de Gourmont, buste inauguré en 1922 qui rappelle la mémoire d'un illustre Coutançais.

Faisant la recension des « Hommes célèbres de Coutances et des environs » dans un ouvrage publié en 1921 (3), le docteur Stephen Chauvet ne saurait ignorer Remy de Gourmont. Il le présente en ces termes : « illustre psychologue et philosophe contemporain. Né en 1858 d'un père coutançais et d'une mère originaire de l'Orne (où il est né, à Bazoches-au-Houlme). Décédé en septembre 1915 [ ... ] ». Il apparaît donc que les attaches de Gourmont avec Coutances sont d'abord familiales.

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Remy de Gourmont est né dans une vieille famille normande. Certains commentateurs lui accordent même un ancêtre viking !

Du côté paternel, les ascendants sont des magistrats et des soldats. L'arrière-grand-père Pierre Charles de Gourmont est né en 1723. Ce lieutenant-colonel d'infanterie, chevalier de Saint-Louis, comparant à Coutances en 1789, eut deux fils. L'aîné Charles Esprit dit le marquis de Gourmont (1772-1845), officier au régiment d'Alsace, eut une descendance féminine. Le cadet, le chevalier Louis Auguste de Gourmont, admis aux Ecoles militaires en 1782, fut le père de deux garçons : Louis Hervé de Gourmont (1823-1882) confirmé dans le titre de marquis héréditaire en 1866, et Auguste Marie de Gourmont, dit le vicomte de Gourmont (1829-1899). Celui-ci épousa Mathilde de Montfort avec laquelle il eut plusieurs enfants dont Remy de Gourmont (4).

Du côté maternel, on peut noter que la famille de Montfort, installée à Bazoches-au-Houlme, là où est né Gourmont, a des liens avec le poète normand Malherbe.

Le père de Remy de Gourmont aurait souhaité être soldat afin de rester fidèle à une tradition familiale. La famille de culture légitimiste ne le lui permit pas parce qu'il aurait eu alors à servir Louis-Philippe roi des Français. Cet homme, le père de Gourmont, vécut à la campagne au Mesnil-Villeman près de Coutances. Propriétaire foncier, il fut maire de la commune.

Dans la famille de Gourmont, on peut s'arrêter sur Jean de Gourmont qui eut une certaine célébrité au XVIIe siècle. Archidiacre de la cathédrale de Coutances sous l'épiscopat de Monseigneur Charles-François de Loménie de Brienne, il a joué un certain rôle. En 1660, il assiste avec son évêque à la conférence de Pontoise pour la condamnation de Jansénius. Il fut le rédacteur principal du nouveau bréviaire que l'évêque publia en 1663, bréviaire longtemps utilisé à Coutances. Il a recueilli et composé des hymnes : deux siècles avant Remy de Gourmont, il s'est intéressé au latin mystique. Cet archidiacre a fait don à la cathédrale d'un autel de la Vierge en bois sculpté où se voyaient les armes de Gourmont. Amené à fréquenter la cathédrale de Coutances, Remy de Gourmont a peut-être songé à cet homme d'église érudit.

La famille normande de Gourmont a des liens avec les Gourmont installés depuis fort longtemps à Paris. Dès le XVe siècle, il y a dans cette branche des Gourmont des imprimeurs (en particulier Gilles de Gourmont qui imprima en France le premier livre en caractères grecs), des artistes, des prêtres. Gourmont a salué ces parents éloignés qui furent imprimeurs dans un numéro de l'Ymagier, une petite revue symboliste. Dans une étude consacrée à Barbey d'Aurevilly reprise dans les Promenades littéraires, il fait allusion aux imprimeurs qui aux XVe et XVIe siècles, entre Valognes et Granville, ont œuvré pour la circulation de l'écrit (5). Les Gourmont imprimeurs parisiens sont les héritiers de ceux-là.

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Après quelques années passées au château de la Motte à Bazoches-au-Houlme, en pleine campagne, Remy de Gourmont va demeurer à partir de l'âge de huit ans au Mesnil-Villeman, dans la Manche. L'un des frères de Remy de Gourmont a présenté le lieu où le futur écrivain passa son enfance : « [un] petit manoir entouré d'arbres et même d'arbres rares [...] un étang couvert d'algues vertes ; un colombier fort curieux, et surtout un jardin étonnant où tout fusionnait : fleurs, fruits, légumes.[...] L'habitation en elle-même, sauf son toit Louis XVI, sa girouette et ses belles cheminées en briques rouges qui se reflétaient dans l'étang, n'avait guère de caractère [...] » (6).

Remy de Gourmont « nous a laissé dans Le Songe d'une femme, l'odeur de ce paysage jusqu'au dessin des allées » (7). Remy de Gourmont restera sentimentalement attaché au Mesnil-Villeman.

En octobre 1868, Remy de Gourmont entre au lycée de Coutances comme interne. Il y fera toutes ses classes. Le lycée a remplacé le vieux collège qui fut l'un des plus importants de Normandie. Ce collège, fondé en 1499 par Geoffroy Herbert, fut fermé en 1793, supprimé en 1795. Le collège, installé en plusieurs lieux, accueille à nouveau des élèves en 1802. La municipalité de Coutances fit construire sur l'emplacement du couvent des Eudistes — devenu grand séminaire — un nouvel établissement. La première pierre du nouveau collège fut posée le 18 juillet 1844. Monseigneur Daniel, ancien professeur au collège, obtint de l'Empereur en 1853 un décret qui érigea le collège de Coutances en lycée impérial, inauguré le 15 août par l'astronome Le Verrier. Premier établissement de ce genre créé par Napoléon III, ce lycée prendra le nom de Charles-François Lebrun (né en 1739 à Saint-Sauveur-Lendelin, près de Coutances, ce traducteur de l'Iliade et de la Jérusalem délivrée assuma diverses responsabilités pendant la Révolution ; troisième consul de la République après le coup d'état du 18 brumaire, il servit ensuite l'Empire et la Restauration).

D'après le témoignage d'un de ses condisciples, l'élève Remy de Gourmont excelle dans certaines disciplines, en particulier littéraires. « Il fut un élève brillant et avait, dès qu'il s'agissait de français, de latin ou d'anglais, une sorte de réputation. Ceux mêmes qui le supplantaient quelquefois en composition française reconnaissaient sa supériorité. En sciences, il était au-dessous des médiocres et, ce qui ne surprendra que ceux qui l'ont mal lu, toujours bien placé en instruction religieuse » (8).

Il réussit fort bien en gymnastique et pratique l'escrime. « Remy de Gourmont était le seul élève qui prit des leçons d'escrime » (8), ce qui s'explique par le fait que le lycée de Coutances accueillait des fils de bourgeois de la ville et des fils de paysans, « tous les fils de familles nobles du Cotentin étaient envoyés à Caen, dans un collège religieux » (8).

Dès la classe de quatrième, Gourmont privilégie certains auteurs.

Il entreprend l'étude des Lundis de Sainte-Beuve dont un exemplaire se trouvait à la bibliothèque du lycée. Il se passionne pour les romans de Barbey d'Aurevilly. Il lit les journaux en particulier Le Figaro alors en pleine vogue (8).

Lorsque le jeune Gourmont se promène dans Coutances, il a sous les yeux la cathédrale, là où un membre de sa famille Jean de Gourmont a exercé ses talents, il a sous les yeux l'église Saint-Pierre, l'église Saint-Nicolas, le pseudo aqueduc romain, et bien d'autres bâtiments qu'il évoquera bien plus tard dans La Petite Ville.

La cathédrale de Coutances est l'une des plus belles cathédrales ogivales de France. Bâtie sur une hauteur et pourvue de flèches élancées, elle domine toute la ville. « La cathédrale domine, écrase, dévore la petite ville nichée à ses pieds et qui semble en découler comme une source de pierre », écrit Gourmont dans La Petite Ville. Toujours à propos de la cathédrale, il parle de « cet amas harmonieux de sculptures, de flèches, de dômes, de porches » (9).

Type parfait de l'architecture normande, la cathédrale de Coutances et les églises qui l'entourent correspondent à une période de foi bien éloignée au moment où Gourmont écrit La Petite Ville : « La foi qui les construisit n'a plus assez de force pour les soutenir. Ceux-mêmes qui les admirent sont devenus incapables d'une admiration active et ceux qui y prient ne voudraient pas se priver d'un déjeuner pour contribuer à la réfection d'une seule de ces pierres sculptées » (9).

Ce thème de la perte de la foi des bâtisseurs, Gourmont l'a abordé, dans un contexte plus général, dans un texte intitulé « Les cloches » : « Quoi ! les fils spirituels de ces hommes qui élevèrent de belles cathédrales, quoi ! les catholiques d'aujourd'hui les dédaignent et en font bon marché [...] Mais ne voient-ils pas que la religion catholique est une religion architecturale et que, sortie des vieilles églises, elle prendra place entre les universités populaires et l'armée du Salut ? » (10).

Sur les côtés de la cathédrale de Coutances, il y avait de petites boutiques, aujourd'hui disparues. L'une d'elles attirait tout particulièrement le jeune Gourmont, une librairie-papeterie dont il parle avec tendresse dans La Petite Ville. « C'était, au temps de ma jeunesse, sinon de mon enfance, une vieille bonne femme qui tenait cette papeterie, et la papeterie n'avait que ceci de remarquable, qu'elle était une partie de la cathédrale [...] c'est là que j'achète ce qu'il me faut pour écrire » (11).

De l'aqueduc construit en 1232 par la riche famille des Paisnel, aqueduc qui avait jadis souffert des Protestants, il ne reste que des ruines. Gourmont parle avec une ironie charmante de ces ruines qui ont leur place dans les gravures romantiques du XIXe siècle. De cet aqueduc « on voit encore quelques travées enfoncées sous les lierres, dans le bas de la ville. Comme c'était une œuvre considérable, dès le dix- septième siècle on l'attribuait aux Romains » (12).

Gourmont connaît le musée de Coutances et le jardin public qui le jouxte. « La petite ville a son musée. C'est à l'entrée du jardin des plantes, une vieille maison du dix-huitième siècle, dont une moitié est pleine de mauvaise peinture et dont le reste abrite des plantes délicates. Du dehors, on ne sait où commence la peinture, car la façade est tapissée par une magnifique glycine qui mêle ses grappes charnelles aux fleurs chamelles d'un rosier grimpant » (13).

Le musée Quesnel-Morinière, du nom du propriétaire qui le légua à la ville de Coutances en 1853, ne manque pas de charme, installé dans l'ancienne demeure des Le Poupinel, receveurs des décimes anoblis à la fin du XVIIIe siècle. Le jardin public est aussi le fruit de la générosité du bienfaiteur Quesnel-Morinière. Conçu par un officier du génie en retraite, Minel, ce jardin est à plusieurs niveaux ; il associe les perspectives classiques à la française, des terrasses à l'italienne et les sinuosités du jardin anglais. Ce jardin abrite une curiosité, le colimaçon. « Ce n'est pas un mollusque, c'est une sorte d'édifice en verdure, un labyrinthe en charmille... » (14).

C'est dans ce jardin public que fut inauguré le 24 septembre 1922 un « buste vigoureux, hiératique et plein de pensée » selon le docteur Voivenel (15).

Dans son Portrait de Coutances, Georges Laisney décrit le lieu en ces termes : « les grands arbres du calme jardin où — dieu Terme — il penche sur les branches un visage de faune pensif, font le plus émouvant décor à la rêverie éternelle de cet amant du crépuscule... » (16). Charles Dantzig, dans un ouvrage consacré à Gourmont, adopte un tout autre ton, moins cérémonieux, pour parler du buste qui rappelle souvenir de l'écrivain coutançais : « on dresse dans le jardin public une statue sculptée par une cousine, buste bouffi de trafiquant du Cambodge posé sur une jambe de dieu égyptien » (17).

Remy de Gourmont, depuis son enfance, aime se promener dans le jardin public de Coutances parce qu'il aime la compagnie des arbres. A propos de ce jardin, il écrit : « [...] la verdure y vient si bien qu'elle est comme une prison pour les fleurs, c'est le paradis des arbres. [...] Toutes les nuances du vert s'y rencontrent et brodent sur le ciel les plus belles tapisseries. [...] Ah ! que je plains les régions sans arbres » (18). Les arbres, il les aime depuis ses premières années à Bazoches-au-Houlme puis à Mesnil-Villeman.

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Au terme de ses études au lycée de Coutances, Gourmont entreprend de rédiger un journal intime. Nous sommes le 31 décembre 1874, il a un peu plus de seize ans. Ce journal réunit quelques réflexions pour l'année 1875. Entre autres celles-ci : « J'ai beaucoup plus vécu de rêveries et d'espérance que de réalité ». Une lettre intercalée dans le journal, sans doute envoyée à son destinataire Olivier de Gourmont, cousin et ami intime, évoque une partie champêtre pleine de charme dans le bois du manoir de Mesnil-Villeman. La sœur de Remy de Gourmont, Marie, a reçu une amie : « [...] je ne cacherai pas qu'elle me plaît beaucoup. Nous avons longuement causé ensemble, je lui ai montré quelques vers — à sa demande — je lui ai cueilli des fleurs, elle m'en a donné quelques-unes, et elle est partie ayant encore au sein une grappe de chèvrefeuille que je lui avais offerte dans le bois où — au milieu du plus beau soleil — nous avons été surpris par une averse d'orage, ce qui nous a bien amusés ».

Le jeune Gourmont aspire à aimer : « Mon cher ami, j'ai soif d'aimer sérieusement, de me donner et de posséder; [...] Je tremble d'être à Caen ; tu sais — par expérience — que la passion me rend fort téméraire, et quand mon cœur aura palpité, rien ne pourra l'arrêter » (19).

Reçu à son baccalauréat ès lettres en 1876, Remy de Gourmont poursuit ses études à Caen. Il est inscrit en droit. A la différence de son cousin Olivier de Gourmont, le destinataire de la lettre insérée dans le journal intime, qui rédigera deux thèses en Droit, l'une en 1877, l'autre en 1879, Remy de Gourmont n'est pas très assidu en Droit. Ce qui lui importe, ce sont les livres. On le voit le plus souvent à la bibliothèque municipale que dans les bâtiments de Droit.

Alors qu'il est à Caen, Remy de Gourmont confie à son journal l'histoire de son cœur. Il est toujours épris de la jeune fille qui occupait ses pensées à Coutances ; à son propos il écrit : « [...] je sens que je l'aimerai toujours comme je l'aime maintenant » (19). Le jeudi 5 octobre 1876 mérite une pierre blanche, il a revu la jeune fille : « Quelle bonne journée ! Que de folies ! J'ai dansé avec elle tout l'après-midi ; nous avons joué comme de vrais enfants ; que sommes-nous autre chose ? Dix-huit et seize ans ! » (19).

Un an après, en 1877, il dit son accablement d'être loin d'elle : « Hier, je l'ai quittée pour dix mois entiers. Qui me donne la force d'écrire et même de penser ? La fièvre? — Oui, c'est la fièvre » (19). Caen l'éloigne de celle qu'il aime : « Hier encore j'ai passé quelques instants avec elle et demain elle part [...] dix mois d'absence des lieux qui me la rappellent ». Il précise à la date du 13 octobre 1877 ses sentiments : « L'amour et les livres, voilà ce qu'il me faut. L'amour pour la partie sensitive, les livres pour la partie intelligente » (19). A Caen il a les livres, mais point l'objet de son amour.

1878 est une nouvelle année de séparation. Il a la nostalgie des êtres et des lieux qui lui sont chers. A Caen, le 2 mai 1878, il écrit : « Je suis là comme en prison. Au lieu d'une vaste maison, une chambre étroite ; au lieu de la campagne, les rues des villes ; au lieu des bois, des champs, des promenades solitaires, rien que le pavé couvert des gens affairés. Car de ma fenêtre je vois un petit coin du ciel, des arbres étonnés de fleurir entre quatre maisons, comble de malheur ! J'entends le chant des oiseaux. Absurde ironie, sot rapetissement de la nature ! (19). Aussi est-ce l'enthousiasme quand, avec les vacances, il retrouve la terre de son enfance. « Les vacances sont revenues. Je l'ai revue, mon Dieu ! et j'espère. J'ai déjà passé avec elle deux après-midi », écrit-il le 24 août 1878 (19). Et à la date du 26 août, ces lignes : « Je l'aime, je l'aime, je l'aime ! Elle est toute ma vie [...] Hier je me suis couché tard, j'ai lu encore très longtemps dans mon lit, et j'ai lu Manon Lescaut » (19).

Le 6 septembre 1878 il est en compagnie de cette jeune fille : « Quelques heures passées avec elle ». Une phrase est ajoutée au crayon dans le journal intime : « Le cueillette des mûres et des noix ». Son cœur est empli de joie. Le 9 septembre à nouveau, « Quelques heures passée avec elle. Une promenade délicieuse. Beaucoup de folies. J'ai été bien gai et bien heureux » (19).

Il séjourne pendant les vacances à la Motte, là où il est né. Ainsi le 11 septembre 1878 : « Je ne sais pourquoi aujourd'hui, j'ai des idée moins sombres, joyeuses même. C'est que je suis content d'être à 1a Motte » (19).

Le 20 juin 1880, il s'épanche une nouvelle fois dans son journal « Oh ! vous revoir ! oh ! causer avec vous ! — avec vous, la première que j'ai aimée, vous qui êtes entrée en moi si avant que la cicatrice sera toujours ouverte » (19).

L'amour de Remy de Gourmont sera déçu. Le 18 octobre 1880, il écrit : « Aujourd'hui j'apprends la chose la plus étonnante du monde. Elle croit et elle a dit que je l'aimais pour sa fortune. [...] Ah ! vous croyez cela ? — Pourquoi ajouter l'injure au refus ? Pourquoi ? ». Une dernière fois, en juin 1881, Gourmont évoquera cet amour de jeunesse : « Vraiment la perpétuité de cet amour dédaigné m'étonne plus encore qu'elle me déchire. [...] Ainsi voilà que je vous aime comme au premier jour. Vous êtes toujours vivante devant moi et je vous vois. [...] Oui je crois que vous reviendrez à chaque page de mes livres [...] » (19).

Ainsi, à lire le journal intime de Remy de Gourmont, un amour de jeunesse né à Coutances aurait exercé une influence durable sur l'œuvre de l'écrivain symboliste.

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Après l'obtention de son titre de bachelier en Droit, il part à Paris afin de se mêler au monde des lettres. Attaché à la Bibliothèque nationale en 1881, il compose des ouvrages de vulgarisation qu'il désavouera, il publie un roman Merlette en 1886, dans lequel on retrouve les paysages de son enfance.

Pensant déceler dans le symbolisme des préoccupations correspondant aux siennes alors qu'il rédigeait son journal intime, il prend fait et cause pour ce jeune mouvement littéraire. Ainsi plaide-t-il pour le symbolisme dans La Vogue en 1886, Il soutient le mouvement dans le Mercure de France fondé en 1889, dans la Revue blanche créée en 1890.

L'ancien élève du lycée de Coutances a désormais trouvé sa voie, il se consacrera à la littérature. En revanche, son travail à la Bibliothèque nationale ne le satisfait guère. Remy de Gourmont, en jouant sur les mots, se présente comme « attaché à la Bibliothèque nationale ». Jean de Gourmont, l'un des frères de Remy, rapporte que « cet attachement lui semblait bien le plus terrible des esclavages » (20). C'est donc avec beaucoup de bonheur que Remy de Gourmont retrouve Mesnil-Villeman. Jean de Gourmont a laissé des souvenirs sur cette période : « Je le revois dans cette petite chambre du Manoir, au second étage, à l'ombre d'un tilleul centenaire à travers les branches duquel on devinait le long ruban d'une avenue de hêtres en ogives [...] » (20). Remy de Gourmont pouvait trouver dans le bois près du manoir un cadre propice à des méditations solitaires : « Au fond de ce petit bois traversé par un ruisseau fragile [...] Remy, détournant le lit de ce ruisseau, s'était, dans l'odorante argile, taillé une île, où il venait, Robinson volontaire et momentané, lire, écrire, jardiner aussi [...] » (20).

Il participait à des expéditions nocturnes : « C'est à la lisière de ce petit bois que Remy s'amusait, le soir, en compagnie de sa sœur et de ses jeunes frères, à réveiller par la lueur subite d'une allumette, les oiseaux endormis dans des branches [...] » (20).

Pendant ses vacances dans la Manche, Remy de Gourmont profite des plaisirs de la plage. Jean de Gourmont a brossé un portrait de son frère à Geffosses, une petite plage près de Coutances : « Rien que des dunes, montagnes de sable d'or, et la mer, aux couleurs changeantes. [...] Là, sautant par-dessus les vagues, Remy se baignait et s'étendait sur le sable au soleil. La vie de la mer le passionnait : vêtu de molleton blanc, comme les pêcheurs du pays qu'il accompagnait volontiers dans leurs expéditions, il partait avant le lever du soleil à la pêche des crevettes, des images et des sensations » (20).

Ayant perdu son emploi en 1891 suite à la parution de l'article « Le joujou patriotisme », Remy de Gourmont va désormais ne vivre que de sa plume, d'autant qu'atteint d'une maladie de peau qui le défigure, il choisit la solitude et la recherche intellectuelle. Son œuvre est abondante et diverse : essais érudits, drames, poèmes, contes, romans, articles de critique littéraire et philosophique réunis en volumes... Remy de Gourmont est un travailleur infatigable qui aime le calme et le confort de sa bibliothèque. Il donne régulièrement des articles au Mercure de France où il côtoie Vallette le directeur, Rachilde, Rouveyre un dessinateur talentueux, Paul Léautaud, d'autres encore. Il fréquente le salon littéraire de Natalie Clifford Bamey à qui il adresse les Lettres à l'Amazone.

De loin en loin, l'écrivain consacré retrouve avec bonheur Coutances. Il loge alors dans une demeure rue Quesnel-Morinière. « La maison que j'habite ici a des parties du XVe siècle. Elle a un grand escalier de pierre, à voûtes et à pilastres de granit » (21). Il s'agit d'un vieil hôtel en pierre de pays qui appartient à sa sœur Marie. Voici une description de l'intérieur de cet hôtel que l'on peut lire dans un livre dû au docteur Voivenel, médecin de l'écrivain (22). Dans le salon à tapisserie rouge, quelques portraits de famille, dont ceux du marquis de Gourmont, le grand-père paternel de l'écrivain, et de Madame de Montfort née de Malherbe, la grand-mère maternelle. Au-dessus de la cheminée, une rencontre insolite : un christ en ivoire originairement dans le château de la Motte à Bazoches-au-Houlme et une pendule de Louis XVI à cadran mobile reproduisant le Temple de l'Amour à Versailles. La chambre de Gourmont est à l'étage. On y trouve une bibliothèque de livres anciens venus du manoir de Mesnil-Villeman. La fenêtre donne sur le jardin de l'hôtel de Gourmont, et au-delà sur le jardin public proche du musée Quesnel-Morinière. Il avait plaisir à écrire près de cette fenêtre : « J'écris près d'une fenêtre donnant sur cette tapisserie mouvante que le vent fait vaciller avec un bruit très doux de vagues » (23). Dans le jardin de l'hôtel de Gourmont, ce sont des fuschias, des phlox, des capucines, des roses — et sur les murs parallèles qui le bordent des espaliers de pommiers et de poiriers.

Les différents séjours de Remy de Gourmont à Coutances, ses promenades dans la Manche sont à l'origine de la rédaction de La Petite Ville suivie de Paysages, un livre publié au Mercure de France en 1913.

Que fait Remy de Gourmont dans les jardins de Coutances ? Ce qu'il écrit dans Paysages peut nous aider à répondre. « Dans le jardin ensoleillé, je regarde les insectes, je m'ingénie à découvrir les motifs de leurs mouvements [...] » (24). Ce sont des mouches, « des bleues, des dorées et même des rouges », un « nécroptère au corselet jaune pâle semé de points noirs », des bourdons, « ces gros ventrus qui entrent tout entiers dans les fleurs [...] », une araignée « parmi les feuilles », une limace qui « va au meilleur, à la fraise, à la pêche »... (25).

Le jardin de Coutances, « entouré de murs et d'arbres », avec ses espaliers « bien nets », est un cadre propice à l'observation. De plus, ce jardin est bien agréable : les roses sont odorantes. « Une éclate, rouge, après la pluie » (26).

Et les jours de pluie ? « plus de jardin, plus de fleurs, plus d'insectes, plus d'oiseaux, plus d'air, plus de lumière, il pleut. [...] on n' était pas venu de si loin pour cela. Les vacances nous doivent du soleil. Encore heureux que j'aie emporté un attirail presque d'hiver, car il fait froid, même portes et fenêtres closes [...] je me contente de ne pas sortir. Je pense aux livres que je mis au fond de ma malle et je m'informe de l'état des jeux de cartes » (27).

Il aime la campagne normande, il est attentif aux fleurs des champs et il en regrette la disparition en ces quelques décennies qui séparent son enfance normande et son installation à Paris, rue des Saints-Pères. Dans un texte intitulé « Les coquelicots », Remy de Gourmont évoque les paysages qu'il a connus : « Autrefois la Normandie ne se fleurissait pas seulement des pavots, mais du lin bleu de ciel et du sarrasin tout blanc, cher aux abeilles. Le lin a presque disparu. C'est dommage pour l'œil car c'était une fête que ces champs d'azur, et le sarrasin devient plus rare. Il reste en été le coquelicot et au printemps le bleuet, plus timide et assez vite étouffé par la végétation des céréales » (28).

Il peut entreprendre des promenades dans la campagne aux abords de Coutances, il peut aussi utiliser la desserte qui relie cette ville à Agon afin de rejoindre la mer, cette mer qu'il chérit depuis l'enfance. « La mer est une compagne qui ne vous lasse jamais [...] Elle se plie si bien à la qualité de la rêverie, elle se fait si bien plaisante ou triste selon les mouvements de votre âme ! Malgré leurs chalets suisses, leurs casinos et leur musique ridicule, les hommes n'ont pu encore en détruire le charme. La mer est invincible. C'est pourquoi il faut bénir les petits et les grands chemins de fer qui nous permettent d'aller à elle directement, nous jeter, d'un bond, dans ses bras » (29).

La station balnéaire de Coutainville a vu le jour alors que Remy de Gourmont était interne au lycée de Coutances. Les premiers baigneurs, des Coutançais et des Parisiens, s'installent vers 1860 dans des chaumières appelées « paillottes ». Avec le temps ces chaumières ont été remplacées par des maisons en dur, des hôtels ont été construits. En 1898, c'est la naissance du Tennis Club, en 1911 celle de l'Aviron Club.

Dès 1866 s'est posée la question d'une liaison ferroviaire entre Agon et Coutances, afin de substituer le train aux voitures hippomobiles. Le train fonctionne en 1909. Gourmont l'apprécie parce que l'accès à la mer est facilité. Il le présente dans La petite ville : « Il dévale de la gare, passe entre les jambes du viaduc et s'en va en titubant du côté de la mer. Il ne va pas vite et il souffle beaucoup, quoique tout jeune... » (30).

Gourmont accepte le progrès que représente le train, en revanche il s'insurge contre certains débordements contemporains qui enlaidissent la côte de la Manche. Aussi a- t-il la nostalgie de la mer telle qu'il l'a connue enfant : elle était belle, « quand elle était inconnue, quand elle était solitaire ! [...] Très peu d'hommes et quelques femmes seulement embellissent les paysages. La nature s'accommode mal d'une foule hébétée qui vient à la mer comme on vient à la foire » (31).

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La guerre de 1914 surprit Remy de Gourmont à Coutances. Jean de Gourmont a parlé de son frère en ces termes : « De son balcon, mon frère, adossé à la charmille [...] regarde les couples éternels et anonymes des amants, tandis qu'à ses pieds, les scarabées dorés et les cétoines bleues jouent aux mêmes jeux ; des fourmis suivent des chemins compliqués et mystérieux, se rencontrent, se parlent des antennes, se transmettent une nouvelle peut-être... Il regarde, observe, étudie... Puis il traverse l'allée, caresse une rose rouge qu'il ne cueille pas, à qui l'offrir ?... et qu'il contemple comme un souvenir ou un regret. Lentement il monte les marches d'un vieil escalier de pierre aux colonnes romanes... tandis que de la cathédrale, aux aiguilles si fines perçant le vent, tombent des heures calmes. [...] Tout à coup, dans ce calme et dans ce silence de la petite ville, le tocsin ! c'est la guerre » (32).

Les premiers mois du conflit, Gourmont les passe à Coutances. Selon sa sœur Marie, il s'installait dans le salon et ne pouvait plus lire que les livres de la « bibliothèque rose » de Madame de Ségur, tant il était fatigué et touché au fond par les événements (33).

Avec la guerre, il connaît des difficultés matérielles, comme les nombreux écrivains qui vivent des articles qu'ils donnent à des journaux et revues. Aussi a-t-il pu écrire : « Une des corporations qui ont été le plus atteinte par la guerre est celle des écrivains [...] Il n'y a plus, pour ainsi dire, à l'heure actuelle, de littérature française [...] Les écrivains français qui écrivent encore écrivent pour eux-mêmes et pour l'avenir » (34).

Plus fondamentalement, la guerre de 1914 est pour lui l'expression même de la barbarie, elle ruine ce qui, à ses yeux, était l'essentiel : la civilisation.

A Coutances d'abord, après avoir été prostré, à Paris ensuite, il reprend la plume au service de l'intelligence. « Réfugié dans sa bibliothèque comme dans un bois sacré, il a, de son observatoire, écouté gronder l'orage et contemplé la rafale ; il a vécu la bataille, en a ressenti tous les coups, tous les deuils [...] » (35).

Comme beaucoup, pendant le conflit, il a dénigré la culture allemande. Toutefois il l'a fait avec une certaine mesure, ce qui l'honore. Anatole France a été jusqu'à affirmer : « De tout ce qu'on a écrit durant la guerre, il n'y a qu'une chose vraiment belle : le petit article de Remy de Gourmont sur les Fourmis » (36). Ce jugement flatteur concerne un apologue dans le ton de Swift publié dans le recueil Pendant l'orage, apologue qui dénonce la philosophie de la guerre, et peut-être de toutes les guerres.

Remy de Gourmont meurt à Paris en 1915 d'une congestion cérébrale. Dans l'un de ses Nouveaux Dialogues des Amateurs, Gourmont fait dire à l'un de ses personnages : « Vous n'aimez pas les émotions fortes. C'est peut-être sage. Souhaitons-nous l'apoplexie foudroyante et allons nous promener. Ah ! nous ne savons pas goûter la mort, comme un Sénèque, comme un Pétrone ! » (37). Gourmont a donc connu en quelque sorte la mort qu' il souhaitait.

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Le 24 septembre 1922 Gourmont est à l'honneur à Coutances, pour l'inauguration du buste réalisé par Suzanne de Gourmont. La presse parisienne évoque la cérémonie. Le commentaire paru dans le Mercure de France en octobre 1922, tout acquis à Gourmont, mérite d'être relevé parce qu'il laisse entendre que l'écrivain a moins d'audience qu'on pourrait le souhaiter : « la cérémonie de Coutances n'honore pas seulement la vieille cité normande. Elle doit réjouir ceux qui ont admiré l'écrivain, dans sa vie digne et dans l'œuvre de son beau labeur, car la gloire méritée lève pour lui. Elle aidera à répandre ses livres vivants. Après l'étranger (bien après lui, il faut le dire !) la France va connaître qu'elle a eu un nouveau Montaigne, riche d'idées et d'intelligence autant que l'ancien, plus artiste et savant que celui-ci... » (38). Les fidèles et les amateurs continueront à plaider la cause de Gourmont. Mais on ne peut que reconnaître qu'après le premier conflit mondial, ses écrits semblent appartenir à une autre époque, ils apparaissent datés ! C'est pourquoi ils sont peu lus, même si paradoxalement une influence souterraine perdure tant en France qu'à l'étranger (en particulier grâce à l'attention que T.S. Eliot le critique a portée sur l'écrivain français — il lui a consacré un livre — et à l'hommage que Ezra Pound le poète américain lui a rendu).

Pour revenir à la cérémonie de 1922, un acteur né à Coutances en 1897, Joseph Quesnel, mérite qu'on le présente. Joseph Quesnel, dès le temps de ses études, s'est révélé très actif. Avec quelques amis il fonde Le Pou-qui-grimpe et lance des projets dans les domaines les plus divers. Pour reprendre ce qu'a écrit Georges Laisney à son sujet, Quesnel « fut, tout ensemble, peintre, imagier, dessinateur, graveur, poète, conteur, éditeur, animateur enfin de ce mouvement du Pou-qui- grimpe qui voulait rénover l'art populaire » (39). Lithographe et graveur, Quesnel a « tiré des images par douzaines, imprimé sur sa presse à bras de petits recueils pleins de charme » (40). C'est à lui que l'on doit un portrait gravé de Gourmont, l'ours de la rue des Saints-Pères installé dans sa bibliothèque (41).

Avec d'autres membres du P.Q.G., Joseph Quesnel s'était très impliqué dans la campagne en faveur de l'érection d'un monument rappelant le souvenir de Remy de Gourmont (42).

A Coutances, en 1922, Joseph Quesnel a imprimé, aux éditions du Pou-qui-grimpe une version de La Petite Ville qu'il a agrémentée de bois. Charles Dantzig affirme que c'est « la plus jolie Petite ville qui soit, gentiment maladroite... » (43).

En 1994, un imprimeur de Rezé passionné de littérature, Jean-Pierre Moreau, a réédité d'après l'exemplaire du P.Q.G. La Petite Ville afin de faire connaître auprès d'un public lettré ce court texte de Remy de Gourmont. La présentation de cette réédition a eu lieu le 18 juin 1994 au musée Quesnel-Morinière, à Coutances donc, à deux pas de l'hôtel de Gourmont. Le temps d'une présentation, Gourmont fut ainsi à l'honneur dans une ville chère à son cœur.

Ce que l'on peut espérer, c'est que d'autres rééditions, par exemple celle de La Petite Ville suivie de Paysages, permettront de mieux cerner les liens très denses entre Gourmont et la cité de Coutances, entre l'écrivain et la Normandie.

Notes

(1) Georges LAISNEY, « Nos Écrivains », Notre millénaire. Coutances, 933-1933. Coutances. Imprimerie P. Bellée, p. 72.

(2). Ibid., p. 76.

(3) Stephen CHAUVET, Coutances et ses environs. Paris, H. Champion, 1921.

(4). Voir Amédée-P. DELAUNAY, Les Origines avranchinaises, granvillaises et coutançaises, de Remy de Gourmont, Saint-Lô, Imprimerie Jacqueline, 1930.

Voir Jacques HENRY, « Remy de Gourmont écrivain normand et ancien élève de l'Université de Caen », Le Mois à Caen, juin 1976, pp. 5-13 (p. 12 une photographie du manoir de Mesnil-villeman).

(5) « La vie de Barbey d'Aurevilly», Promenades Littéraires, première série, Mercure de France, p. 262.

Voir Claude HARIEL. « Les Gourmont imprimeurs graveurs, peintres du XVIe siècle, Imprimerie gourmontienne, n° 9, 1924, pp. 19-27

(6) Propos d'Henry de Gourmont cite par P. VOIVENEL dans Remy de Gourmont vu par son médecin, Paris, Ed. du siècle, 1924, p. 534.

(7) Voir l'appendice de Pendant l'orage de Remy de Gourmont, Mercure de France, 1915, p. 223.

(8) René MARTINEAU, « Remy de Gourmont au lycée de Coutances », Mercure de France, 1er octobre 1935, pp. 188-191. Une liste de prix obtenus par Gourmont est donnée pp. 189-190.

Un condisciple de Gourmont à Caen rapporte que Remy de Gourmont « parlait même, et non sans complaisance, de ses succès de barre fixe et de trapèze au Lycée de Coutances » (Imprimerie gourmontienne, mai-juin-juillet 1921, n° 3, p. 15).

Dans une lettre à Henri Bachelin du 27 novembre 1912, Remy de Gourmont insiste sur la qualité de ses études à Coutances : « Je m'étais donné, à dix-huit ans, au sortir du collège, une assez complète éducation philosophique et scientifique même. Croyez que cela fut une boussole qui m'empêche jamais de me perdre [...] » (Imprimerie gourmontienne, n° 5, 1922, p. 40).

(9) Remy de GOURMONT, La Petite Ville, Rezé, éd. Séquences, 1994, pp 17-18.

(10) « Les Cloches », Dialogues des Amateurs sur les choses du temps, Mercure de France, 1907, p. 282.

(11) Remy de GOURMONT, La Petite Ville, op. cit., pp. 21-22.

(12) Ibid., p. 46.

(13) Ibid., pp. 33-34.

(14) Ibid., p. 29.

(15) Paul VOIVENEL, op. cit., p. 129.

(16) Georges LAISNEY, Portrait de Coutances, Rouen, H. Defontaine, s.d., p. 114.

(17) Charles DANTZIG, Remy de Gourmont. Cher Vieux Daim ! Monaco, Éditions du Rocher, 1990, p.177.

(18) Remy de GOURMONT, La Petite Ville, op. cit., p. 30.

(19) Remy de GOURMONT, Journal intime et inédit, Paris, Typographie François Bernouard, 1924.

(20) Jean de GOURMONT, Souvenirs sur Remy », Les Amis d'Edouard, n° 70 (Abbeville, Imprimerie F. Paillart, 1924).

(21) Remy de GOURMONT, La Petite Ville, op. cit., p. 45.

(22) Paul VOIVENEL, op. cit., p. 136.

(23) Remy de GOURMONT, La Petite Ville, op. cit., p. 30.

(24) Remy de GOURMONT, La Petite Ville suivie de Paysages, Paris. Société littéraire de France,1916, P. 51.

(25) Ibid., p. 85, p. 76, p. 56, p. 53 p. 69.

(26) Ibid., p. 68, p. 80.

(27) Ibid., P. 85.

(28) Ibid., p. 14.

(29) Remy de GOURMONT La petite ville, op. cit., p. 14.

(30) Ibid., p. 13.

(31) Remy de GOURMONT, « La Beauté de la mer », article de 1903 repris dans les Promenades littéraires, 2e série, Mercure de France.

(32) Jean de GOURMONT, préface à Pendant la guerre. Lettres pour l'Argentine, Mercure de France, 1917, pp. 6-8.

(33) Paul VOIVENEL, op. cit., p. 134.

(34) Remy de GOURMONT, Pendant la guerre. Lettres pour l'Argentine, op. cit., pp. 70-71.

(35) Jean de GOURMONT, préface à Pendant l'orage de Remy de Gourmont, op. cit., p. 9.

(36) Propos cité par Gaston Picard dans un article intitulé « Le vingtième anniversaire de Remy Gourmont », Mercure de France, 1er octobre 1935, p. 187.

(37) Remy de GOURMONT, « Funérailles », Nouveaux Dialogues des Amateurs sur les choses du temps, Mercure de France, 1910, p. 391.

(38) Charles-Henry HIRSCH, « A propos du monument Remy de Gourmont », Mercure de France, 1er novembre 1922, p.782.

(39) Georges LAISNEY, Portrait de Coutances, op. cit., p. 197.

(40) Ibid., p. 197.

(41) Voir le frontispice du livre de Remy de Gourmont : Le Joujou et trois autres essais, Paris, éditions de la Belle Page, 1926.

(42) Les fêtes de Coutances en l'honneur de Gourmont avaient été « organisées avec une intelligente ferveur par M. Joseph Quesnel » (Imprimerie gourmontienne, n° 7, 1923, p. 24). Sur ces fêtes, voir Imprimerie gourmontienne, n° 7, 1923, pp. 24-27 ; voir dans ce même numéro les textes des allocutions de Jules de Gaultier et de Jean Royère lors du banquet de Remy de Gourmont, pp. 35- 38 et pp. 39-40. Voir aussi Imprimerie gourmontienne, n° 8, 1923, pp. 15-34 pour les discours de Marcel Coulon, Louis Dumur, Maurice Souriau, Eugène Morel et B. Sanin Cano lors de l'inauguration du buste de Remy de Gourmont.

(43) Charles DANTZIG, op. cit., p. 177.

[texte entoilé par Michel Dorenlor - février 2002 - et reproduit avec l'aimable autorisation de Gérard Poulouin].