jeudi 29 février 2024

Le Républicain des Hautes-Pyrénées, 14 juin 1925

Vendredi 28 avril

...........................................................................................................................................................

Dimanche 23 avril

L'Intransigeant, 2 janvier 1910.

................................................................................................................................................................

Dimanche 2 avril

Eh oui ! il fut une époque où un président de la république pouvait citer Remy de Gourmont :

Les associations d'anciens élèves, groupés autour de nos fondations scolaires, représentent les vertus et les enseignements de la continuité dans une civilisation discontinue. « Bien loin de méconnaître leur rôle, je me plais à proclamer qu'elles furent les gardiennes de la foi universitaire et je les remercie, au surplus, de nous rappeler que, selon le mot du pauvre Rémy de Gourmont, « le passé est un si grand trésor de nouveautés ». (« M. Albert Lebrun chez les anciens élèves du lycée Henri IV », La République de l'Est, 18 décembre 1933.)

Ci-dessous, paru dans La France, le texte auquel il est fait référence dans Rémy de Gourmont et une légende qui n'est pas océanienne :

QUELQUES ÎLES

20 septembre 1913.

En regardant une carte de l’Océanie, on aperçoit quelques points semés dans l’Océan, à gauche des îles Samoa. Ce sont les Wallis. Elles furent longtemps négligées par les puissances qui se partageaient l’Océanie, puis des navires anglais tentèrent en vain d’y aborder : les naturels refusaient d’entrer en relations avec eux, sous le prétexte que les protestants étaient des diables. C’était mystérieux. On apprit bientôt que les Wallis appartenaient à des maîtres plus jaloux de conquérir des âmes que de s’enrichir par le commerce. Une compagnie de missionnaires y régnait. Les Anglais menaçant d’employer la force, ces missionnaires donnèrent nominalement leurs possessions à la France. Depuis ce temps, ils n’en règnent pas moins et ne craignent plus les Anglais. Ces missionnaires qui sont des « Petits frères de Marie », plus connus sous le nom de maristes, ont établi aux Wallis un état de choses qui diffère assez peu de la République des jésuites au Paraguay. Le catholicisme est la religion uniformément imposée aux naturels, qui vivent dans une véritable sujétion temporelle et spirituelle. Les maristes, sous prétexte de réformer les mœurs de ces peuplades innocentes, ont séparé les sexes, du moins jusqu’au mariage. Ils laissent encore les filles demeurer pendant la journée avec leurs parents, mais le soir venu, elles sont internées dans une sorte de couvent. Ces malheureuses, ainsi privées d’une liberté dont elles savaient user, sont fréquemment, paraît-il, prises d’une sorte de désespoir. Elles s’enfuient, se jettent dans une pirogue, disparaissent. On ne les revoit presque jamais. Elles préfèrent la mort sur les flots solitaires au châtiment qui les attend. Une revue a raconté cela très poétiquement. Pour moi, j’y aurais voulu un peu et même beaucoup de colère, ainsi que quelques réflexions sur la morale sexuelle. Parce que les filles des Wallis ne la comprennent pas tout à fait comme les maristes, on a donc le droit de les condamner à mort ?

Afin que nul n'en prétexte cause d'ignorance, ceci n'est pas un portrait de R. G., mais d'A. D., par F. V. :

Mercredi 1er mars

Mardi 5 octobre 1915 (ff. 147-148)

Ainsi coup sur coup sont morts : 1° Remy de Gourmont qui était un des piliers du « Mercure de France » ; et Camille de Sainte-Croix, que j’avais encore vu l’an dernier à la Nation avec Victor le banquier.

Le premier, Rémy de Gourmont était le type du polygraphe saumâtre, dont les livres et les romans étaient souverainement ennuyeux et qui chercha en vain le succès auprès du grand Public.

Beaucoup le tenaient pour un cerveau docte et fort instruit. Cela leur évitait la peine de le lire et la réputation d’Écrivain méconnu et rare, pour les lettrés seulement[,] grandissait autour de lui. Il était atteint de lupus, ce qui lui avait déformé le visage au point d’en faire un monstre. Rachilde affirmait que c’était un restant de lèpre ce qui attestait l’antiquité de sa Race. Il me fit un article dans le Livre des Masques un peu méprisant et protecteur. En somme le type du gendelettre courbé confiné dans son cabinet de travail, accablé de bouquins et étranger à la Vie.

C’est lui qu’il y a environ 20 ans avait fait le premier article anti-patriotique contre Déroulède qui eût paru dans une Revue française. Cet article, ramassé par Fouquier au cours d’une chronique eut un retentissement immense. : ce fut un pur scandale qui lui coûta sa place de conservateur-adjoint qu’il avait à la Bibliothèque Nationale.

Il ne restera absolument rien de lui : on peut en être certain.

Jehan-Rictus, Journal quotidien (1er août – 31 octobre 1915) [BnF NAF 16179].

[communiqué par Mikaël Lugan.]

Jeudi 9 février 2023 :

Pour ne pas clore la petite controverse, qui s'est ouverte ici sur l'usage des mots boche et poilu, citons :

Boche vaut Barbare.

Je ne les appelle pas « les Boches » par mépris. On ne méprise pas ce qu'on déteste. On ne fait pas une guerre mortelle à un objet de mépris.

La France, qui les a en horreur, leur a trouvé le nom de Boches. Comme barbare, Boche marque une espèce. Barbare est trop court, et ne va pas assez loin. La barbarie des Teutons n'est pas ordinaire : elle est un prodige de force et de science. Huns, Vandales, ce ne sont que des injures.

Boche est un mot admirable : il peint et il modèle. Il a le volume de la tête carrée, qu'il abrège. Il en a le son ; il en a l'odeur. Par le jet et la masse, il répond à Welche : Welche est de plume, Boche est de plomb. Welche est un fol oiseau, même malade, et traînant de l'aile ; Boche est une taupe.

Boche n'est pas un mot d'argot. Quoique l'argot ait des mots uniques par la couleur, ils sont toujours un peu singuliers : ils tiennent de trop près au lieu qui les voit naître, à l'époque, au métier. L'argot des voleurs n'est pas celui des ouvriers honnêtes. L'argot sent le quartier.

Boche est un mot populaire. Il a la force du peuple, qui l'a forgé. Il est sorti du peuple, comme les autres mots, pour prendre rang dans la langue universelle. Car le peuple de France parle pour tout l'univers. Et quand il rit, tout le monde veut rire. Le fait est que ce terrible Boche gronde et rit.

Dans Boche, qui fut d'abord Alboche, il y a caboche et allemand. Le Boche, c'est l'Allemand, cette caboche. Le mot est du dessin le plus vif et le plus hardi. Il fait arête. Ce profil marche et parle ; il est plein de sens et d'action.

De les appeler Barbares, ce n'était pas assez. Il fallait fixer l'image de la nouvelle barbarie, qui elle-même a nom Koultour. La voici : la tête carrée à lunettes ; la brute à brevets ; le docteur en meurtre, en mensonge, en outrage, en incendie ; l'outrecuidance faite homme ; la rage de détruire, au nom de Dieu ; l'âme aveugle de la race et toute la science. Le barbare à tête d'Allemand, c'est le Boche.

Ce mot dit l'horreur et le ridicule. L'automate de la Koultour est une machine qui fait peur. Boche est riche d'effroi et de raillerie. Il a le sérieux profond et l'étonnement, que la méchanceté inspire à une nation généreuse. Elle fait la guerre, et ruisselle de sang ; mais au milieu du deuil même, elle peut sourire. Si belle et si bonne, quand elle nomme le Boche, la douce France venge sa peine : elle juge de si haut son sauvage ennemi, qu'elle ne sait plus si elle en a de la haine, ou si elle se moque de lui. Boche est un nom d'ogre et de bouffon.

Il n'y a Wagner, Gœthe, Allemagne ni Wotan qui tienne : quand le Petit-Fils à l'Inoubliable Grand-Père invoque le Père Céleste et donne la croix de fer à son vieux Dieu, c'est l'entretien de César Boche avec le Grand Boche. Et tant qu'ils n'auront pas fait la paix avec les autres hommes, il n'est plus d'Allemands en Europe : il n'y a que des Boches.

André Suarès, Nous et Eux, Émile-Paul frères, 191

[communiqué par Jean-Paul Morel.]

Sur Gallica :

La Revue des idées 1904

La Revue des idées 1905

La Revue des idées 1905

Dans Ouest-France : " L'altruisme est un égoïsme raisonnable. "

........................................................................................................................................................................

Dimanche 15 janvier 2023 :

Lu dans L'Intransigeant du 10 octobre 1915 :

Les Lettres

Blaise Cendrars, jeune poète suisse d’un talent nouveau et puissant, s’est engagé dans l’armée française. Un de ses amis a reçu, de lui cette carte postale émouvante :

« Mort Rémy de Gourmont. Pouvez-vous m’envoyer journaux la relatant. J’ai le bras droit amputé. Cela me rajeunit jusqu’au barbouillage. Vôtre. — Blaise Cendrars. »

et dans L'Intransigeant du 6 août 1915 :

La Boîte aux Lettres

M. Jean de Gourmont est secrétaire d'état-major à la 22e section.

Lu dans Le Journal du 19 mai 1915 :

DEUX BONS MOTS

Pour clore la petite controverse, qui s'est ouverte ici sur l'usage des mots boche et poilu, citons quelques « autorités ».

Un officier blessé, M. Félix Gafflot, hier chargé de cours à la Sorbonne, nous donne ainsi son sentiment :

Laurent Tailhade ne veut pas du mot Boches (ni Rémy de Gourmont) parce que c'est un néologisme. Eh ! de tout temps, depuis Cicéron jusqu'à nous, ç'a été un principe des langues qu'aux idées nouvelles il fallait des termes nouveaux.

Je vais plus loin. Je proposerais de substituer Bochiens à Boches. Il me semble que dans Bochiens il y a quelque chose de plus méprisant que dans Boches, donc quelque chose qui convient mieux à l'objet.

Est-ce bien sûr ? Avec l'accent du Midi, Bochiens sonnerait comme « beaux chiens ». Gardons-nous de faire à nos honorables toutous cette injuste injure.

Après la Sorbonne, l'Académie, M. Maurice Donnay me répond :

J'ai bien reçu le dossier que vous me « transmettez lâchement » et que je vous renvoie bravement avec le courage de mon opinion.

Poilus. Nos soldats se sont appelés eux-mêmes poilus. Sans doute ils savaient ce qu'ils faisaient. Et le mot est bien français. Ce n'est certes pas un néologisme.

Boches. Je voudrais que l'usage de ce mot fût universel. Il a été créé par le peuple qui se bat admirablement contre ces Boches. Il a bien le droit de les appeler comme il veut. Et, pour désigner un peuple d'esprit monstrueusement nouveau, ne faut-il pas un mot nouveau ?

J'aurai le courage d'être de cet avis.

Le romancier Léon Sazie me rappelle d'ailleurs que Balzac lui-même a baptisé nos « poilus », et il ajoute (ce sera notre conclusion) : « Tout mot nouveau, s'il est héroïque, sera toujours français ! »

Gustave Téry.

Lu dans le Journal des débats politiques et littéraires du 22 juillet 1915 :

The book of France. Tout à la fois pour contribuer à venir en aide aux victimes de la barbarie allemande et « pour ajouter un anneau de plus à ia chaîne d'amitié qui, jour par jour, unit plus étroitement l'Angleterre et la France, un livre vient d'être publié, à Londres et à Paris, avec la collaboration des plus célèbres écrivains des deux pays. Il est une bonne oeuvre et un témoignage. Henry James et Rudyard Kipling y célèbrent la France et J.-H. Rosny l'Angleterre ; René Boyiesve y analyse la mentatité allemande et Anatole France y clame un hymne belliqueux pour la dernière guerre ; Pierre Loti y décrit Reims et l'horreur sacrée de sa basilique mutilée. Mme la comtesse de Noailles exalte les soldats de 1914, Barrès invoque les saints de France, André Gide interroge des réfugiés, François de Curel, Brieux, Remy de Gourmont, Marcelle Tynaire, Pierre Mille, Jacques Blanche, Mmes les duchesses de Clermont-Tonnerre et de Rohan donnent des pages héroïques, savoureuses ou émues. L'ensemble compose une noble anthologie. La collaboration anglaise, vraiment touchante, est la traduction de ces pages françaises par les plus notoires écrivains d'outre-Manche c'est Wells qui traduit Anatole France, Thomas Hardy, Henry James, Edmund Gosse, Mrs Lyttleton qui transposent Rosny, Gourmont, Barrès, Gide et de Curel.

Le texte de Gourmont, paru primitivement dans La France du 22 février 1915 et traduit par Thomas Hardy s'intitule « L'envahissement »

......................................................................................................................................................................

Samedi 7 janvier 2023

Billet parisien

... écrit en province

en raison des vacances

J'ai passé une partie de ma soirée, hier, avec un satyre. Un satyre de bonne compagnie, rassurez-vous. Celui dont Rémy de Gourmont a publié les lettres. Nos jeunes amis, ceux qui sont en train de nous expliquer la littérature en mâchant du chewing-gum, semblent ignorer Rémy de Gourmont. Sans doute, ne le trouvent-ils pas assez atomique. Ils ont tort, car de Gourmont est un charmant esprit, si français et si grec à la fois, si indulgent dans son scepticisme — j'allais dire si tendre !

Ce satyre s'était installé à la ville. Ses lettres sont datées de Toulon, Cogolin, Menton, Monte-Carlo. Dans la mesure où ce pied fourchu est immortel — il avoue qu'il y a 8.900 ans qu'il rôde dans les campagnes et autour des cités — on est en droit de le considérer comme un voisin.

Quoique libertin, c'est un satyre très honnête. Il faut voir sur quel ton il proteste contre la qualification de satyre donnée par les journaux à d'ignobles personnages. « Détrompez-vous, écrit-il. Nous ne sommes pas des hommes, nous sommes des dieux ». Il avoue, d'ailleurs, que s'il a connu bibliquement et de par leur consentement plus de femmes qu'il n'y a d'étoiles au ciel, il ne les comprend pas encore très bien. J'aime beaucoup « encore ». C'est une très jolie réserve.

Ce pauvre Antiphilos, c'est son nom, entraîné par une gourgandine, quitte ses forêts pour essayer la vie des humains. Mais il éprouve de vives désillusions. Né en Phrygie, des amours d'Hermès et d'une élégante dryade, il est d'une candeur à faire rougir une danseuse de corde. Il aime les sources, les ombrages, les gazons, les aurores fraîches, les crépuscules tièdes. « Mon cœur est virginal ! » s'écrie-t-il en se mirant dans son histoire. Pour un peu, on lui confierait une rosière !

Pris de mélancolie, voire de nausée, lorsqu'il séjourne à la ville, Antiphilos finit par quitter l'hôtel et reprendre la route des bois. La société est trop étroite pour lui, il ne peut s'en accommoder. Il va ailleurs se coucher dans le thym chaud.

Hélas ! Tout le monde n'a point la chance d'être un chèvre-pied. (P. R., Liberté-soir, 16 septembre 1947.)

......................................................................................................................................................................

Samedi 24 décembre 2022

Traces :

* Rémy de Gourmont et une légende qui n’est pas océanienne. — […] Toujours à propos des Wallis, j’ai deux documents à communiquer. Le premier, qui est une poétique fantaisie de feu Rémy de Gourmont, peut être résumé. Selon cet auteur, la loi morale que les missionnaires et les bonnes sœurs font régner depuis des générations sur les Maoris de Wallis est si dure, si absolue, que toute joie de vivre en a été bannie et que les jeunes vahinés, plutôt que de s’y plier et de couler des jours languissants dans une île où hommes et femmes sont enfermés la nuit dans des dortoirs séparés préféreraient s’enfuir dans des pirogues et s’abandonner aux flots du large. J’aimerais savoir, sinon par les rapports administratifs […], du moins par le journal de bord d’Alain Gerbault, ce qui a pu donner lieu à une légende aussi niaise. […] Ces joies, il faut bien le dire pour détruire la légende de Gourmont, n’étaient pas faites du souci d’éteindre la joie de vivre des naturels. La sœur Marie Denyse décrit l’armée de Wallis et énumère les commandements des gradés : « Depoutt ! genou terre ! » […] « Et chacun de rire, même les soldats ». […] N’en déplaise aux mânes de Rémy de Gourmont, ce n'était pas la joie de vivre qui manquait à ces îles fortunées mais des marchandises de bazar. (René Varrains, « La France outremer et sur mer », Le Nouveau Siècle, 13 février 1927.)

* Brave Merlette (suite).

MERLETTE, par Remy de Gourmont (Bibliothèque Plon), Prix : 3 fr.

Ce n'est pas le philosophe amer et désabusé des Lettres à l'amazone et des Promenades philosophiques, qui est présenté au grand public de la bibliothèque Plon. On songe plutôt à George Sand, en lisant cette œuvre, où l'amour apparaît comme le frère de la mort. Une idylle certes, mais une idylle tragique, et l'amoureuse du Moulin Joli, après un rêve de passion innocente, comme l'héroïne de La Mare au diable, firent comme Ophélie. Un instant dérouté par ce cruel dénouement d'un roman innocent, le séducteur malgré lui se rattache à son foyer légitime. La vie continue., cette aventure pitoyable pleine de descriptions colorées, de péripéties qui ne laissent pas faiblir l'intérêt, d'études de caractères et de milieux est d'un réalisme sain et captivant.

Un volume in-16, sous couverture illustrée de la Bibliothèque Plon.Prix : 3 fr. — Éditeurs : Plon-Nourrit et Cie, 8, rue Garancière, Paris 6e. (Le Journal du Midi, 25 juin 1926.)

* A propos du Dictionnaire des clichés littéraires (Arléa) par Hervé Laroche, Nicolas Ungemuth cite Gourmont : « L'art d'écrire est nécessairement l'art d'écrire mal. » (« L'art d'écrire mal », Le Figaro magazine, 16 décembre 2022, p. 34.) [source : Nicolas Buat.

..............................................................................................................................................................

Dimanche 4 décembre 2022

Traces :

* De ce Rouen, connu dans le monde entier à l'égal de Nuremberg, de Venise ou de Tolède, des écrivains comme Victor Hugo, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Albert Sorel, Rémy de Gourmont, Abel Hermant, ont donné de magistrales descriptions (Georges Legey, L'Écho de Nancy, 13 mars 1941).

* M. Gérard Lavergne a glané, dans les Souveriirs d'un journaliste, de Lucien Corpechot, d'intéressants détails littéraires et scientifiques sur quelques-unes des personnalités avec lesquelles l'auteur s'est trouvé en contact et dont il a réussi à ranimer les voix éteintes. D'abord d'amusantes anecdoctes sur Arthur Meyer [...]. Ensuite sur Quinton, dont Maurice Barrès a dit que de toutes les personnes qu'il avait connues, c'était celle qui lui avait donné le plus l'impression du génie — qui a fait des découvertes mémorables en biologie (sérum Quinton) ; [...] Enfin sur Rémy de Gourmont, qui fut pendant de longues années l'animateur de La Revue des idées et du Mercure de France, l'auteur de La Culture des idées, du Chemin de velours, de l'Esthétique de la langue française (il avait le culte de la belle langue), des Lettres à l'Amazone, enfin des « Epilogues » du Mercure de France, dans lesquels il se faisait gloire d'un scepticisme parfois plus apparent que réel ( « Académie de Nîmes », Le Journal du Midi, 29 novembre 1937).

...........................................................................................................................................................................

Dimanche 20 novembre 2022

Traces :

* Dans M le magazine du Monde (6 août 2022) un article sur Natalie Clifford Barney. Remy de Gourmont cité p. 37 [Gérard Poulouin].

* La Femme de Pierre Louÿs, de Rémy de Gourmont, du Blum de La Revue blanche (trois bêtes noires de Gide) reste l'objet d'un plaisir qui sent la tiédeur écoeurante des draps froissés, des corps mous, sans muscles, impurs ; l'on est ou l'on n'est pas sensible à l'odor di femina, tout est là ; c'est bien ce que nous dit Corydon. — Elisabeth Porquerol, préface à Corydon, La Guilde du livre, 1971, p. 16-17 [Gérard Poulouin].

* Miss Barney avait été liée à Remy de Gourmont, mais c'était avant mon époque. — Ernest Hemingway, « Ezra Pound et son Bel Esprit », Paris est une fête, Gallimard 1964 et 2011, p. 226 [Serge Leclercq].

* Brave Merlette. — Bibliographie : Merlette, par Remy de Gourmont, un volume in-18. Prix : 3 fr. 50. E Plon, Nourrit et Cie, rue Garancière, 8 et 10, Paris.

Dans un frais décor d'idylle, au milieu de scènes champêtres pleines de grâce et de pittoresque, l'auteur de Merlette a encadré deux figures de femme bien différentes, qu'il oppose l'une à l'autre comme une vivante antithèse.

D'un côté, c'est une Parisienne, de beauté délicate et soignée, élégante avec une pointe de nonchalance, déjà raffinée quoique toute jeune. D'autre part, c'est une paysanne vive et jolie, dont la gentillesse rustique est pleine de charme sauvage comme les fleurs de buisson. Ces deux héroïnes, si peu semblables, se partagent le cœur du même jeune homme. D'où une intrigue de jalousie, puis un drame poignant qui éclate tout à coup dans cette églogue, et contraste vigoureusement avec la fine douceur des scènes précédentes.

Un récit net, vivant et serré ; un talent d'observation d'une acuité singulière ; un grand charme dans les détails; un style rapide, fouillé, qui peint avec précision d'un mot , d'un trait , le sentiment très expert de la beauté féminine et des variétés de l'amour dans le cœur d'une fille bien élevée, — d'une fille des bois , — d'un jeune homme doux et un peu faible ; la connaissance approfondie du paysan, de ses vices et de ses allures spéciales. Telles sont les qualités qui recommandent au public le roman de Merlette.

Nous ne sachions pas que l'auteur ait encore publié aucun volume du même genre. C'est un début qui n'est pas banal et qui promet beaucoup. (Le Moniteur de l'Ariège, 21 mars 1886.)

A rapprocher de :

Dans Merlette, M. Remy de Gourmont a mis en présence deux figures qui forment un contraste saisissant, une jolie paysanne à la beauté rustique et une Parisienne délicate et raffinée ; il a déroulé, dans un décor d’idylle, l’histoire d'amour tour à tour gracieuse et terrible dans laquelle elles se trouvent entraînées (Plon-Nourrit). (Revue bleue, tome XII, 2e semestre 1886, p. 287.)

Retour