René-Louis DOYON et Remy de GOURMONT (document manuscrit non daté)

On jugera que j'ai peu tiré parti des relations créées là. Il y a de ma faute, car passionné de lectures, de théâtre et de musique, je ne souffrais guère d'un certain isolement et moins encore de l'hostilité des xxxx immédiats. Je n'aurai eu que la Place à traverser pour demander audience au maître Remy de Gourmont ; je ne l'ai pas tenté par timidité et j'en garde un grand regret. Son frère Jean que je connus par la suite offrait moins d'intérêt. Il est vrai que je m'étais fait et garde une très haute idée du rôle, de la valeur du Grand Gourmont. Un vrai remueur de pensées, un jongleur d'idées, un connaisseur étonnant des littératures. Audacieux, rationnel, froid et toujours lucide, son attrait était considérable. Il semblait déployer encore plus de génie en avançant. Ses dernières chroniques au Mercure dépassant le génie du temps ; elles firent trembler l'Académie. Au vrai, son rayonnement m'effraya.

Note de Maurice Poccachard, qui a transcrit et communiqué ce document : Il s'agit peut être du texte d'une conférence donnée par René-Louis Doyon à l'Académie de Dijon en 1961, à l'invitation de Jean BANNIER, libraire à Dijon (les vendredis du Conservatoire ?).