Abel Hermant (1862-1950) |
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Le petit Margemont, par ROBERT DE BONNIÈRES (Ollendorff). L'analyse de cela, même avec peu de mots, est bien inutile. Ni observation, ni analyse, ni fantaisie, ni style ; c'est avec ce qui reste que cet amateur confectionne ses romans, durant les après-midi de loisirs que lui laissent ses obligations mondaines. Les lecteurs de la Revue des Deux Mondes croient que de telles pages font partie du mince grand livre de la Littérature actuelle : oui, mais à l'état de feuilles blanches, l'écriture qui les recouvre n'ayant atteint à aucune signification. R. G. Amour de tête, par Abel HERMANT (Charpentier). Ah ! celui-ci est dur à lire ! Pas de trous, pas même de pores visibles : densité égale, au moins, à celle d'une barre de platine. C'est voulu, mais à tort. Même dans l'Armance de Stendhal, il y a quelques solutions de continuité, quelques brisures, ou pour changer de métaphore quelques clairières. Ici, sans soleil, presque sans lumière, s'en va la forêt des déductions enchevêtrées l'une en l'autre telles que des lianes... Enfin, elle n'est pas, il s'en faut, médiocre, cette analyse d'un médiocre ou plutôt d'un impuissant, car il a assez d'intelligence pour des actes intéressants, et la volonté seule lui manque ; et aussi il réfléchit trop, mange en pensée comme en herbe ses actions possibles. J'ai noté plus d'une observation neuve et vraie, des mots précis, un effort vers le non banal. R. G. |