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à tous les hommes le goût de l'obéissance et de la passivité. Au fond, c'est le triomphe de l'influence allemande et de la devise prussienne : "Servir, payer et se taire."
L'amour excessif et exclusif d'une patrie a pour immédiat corollaire l'horreur des patries étrangères. Non seulement on craint de quitter la jupe de sa maman, d'aller voir comment vivent les autres hommes, de se mêler à leurs luttes, de partager leurs travaux ; non seulement on reste chez soi, mais on finit par fermer sa porte. Nous en sommes arrivés, en France, à un état si aigu de crise nationaliste que les propositions tendant à expulser ou à affamer, en leur refusant du travail, les ouvriers étrangers sont sérieusement discutées dans la presse. Des hommes de la valeur de M. Barrès se plaisent à propager de telles idées et le Parlement décide que pour avoir l'honneur de creuser des trous dans la terre française, il faut être Français. De même les socialistes insinuèrent qu'on devrait réserver aux seuls électeurs le soin de hurler de midi à trois heures, sur le perron de la Bourse. Cette folie gagne certains littérateurs et le même professeur, en sortant d'expliquer le Cid ou Don Juan, rédige de gracieuses injures contre Ibsen et l'influence, hélas ! trop illusoire, de son
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