Edmond Barthèlemy : Du point de vue biographique en critique
Jean-Paul Lafitte : Les Danses d'Isadora Duncan : I. Les Danses religieuses
Paul Louis : Essai sur la Révolution turque
Paul Mariéton : Poésies
Lafcadio Hearn (Marc Logé trad.) : Papillons du Japon
André Rouveyre : Visages : XIV. Suzanne Desprès ; XV. Albert Mockel
M.-D. Calvocoressi : L'Avenir de la Musique russe
Henri Malo : Les Surprises du bachelier Petruccio (I-IV), roman

REVUE DE LA QUINZAINE

Remy de Gourmont : Epilogues : Dialogues des Amateurs : LXXXV. Marines
Rachilde : Les Romans
Jean de Gourmont : Littérature
Edmond Barthèlemy : Histoire
Jules de Gaultier : Philosophie
Gaston Danville : Psychologie
Charles Merki : Archéologie, Voyages
Jean Norel : Questions militaires et maritimes
Louis Le Cardonnel : Questions morales et religieuses
Charles-Henri Hirsch : Les Revues
R. de Bury : Les Journaux
André Fontainas : Les Théâtres
Tristan Leclère : Art ancien
Auguste Marguillier : Musées et Collections
Henry-D. Davray : Lettres anglaises
Jacques Crepet : Variétés : Pagello et M. René Doumic
Jacques Daurelle : La Curiosité
Mercure : Publications récentes

Echos


LITTÉRATURE

Gaspard Vallette : Reflets de Rome. Rome vue par les écrivains, de Montaigne à Gœthe, de Chateaubriand à Anatole France, 1. vol. in-18, 3.5o, Plon. — Pages choisies des Grands Ecrivains. Fontenelle, avec une introduction par Henri Potez, 1 vol. in-18, 3.5o. Colin. — Jules Case : Tablettes littéraires, 1 vol in-18, 3.5o, Ollendorff. — Pierre Champion : Le Prisonnier desconforté du Château de Loches, poème inédit du XVe siècle, 1 vol. in-8, 5 fr., Honoré Champion. — Charles Regismanset : Contradictions (Deuxième série) 1 vol. in-16, 1 fr., Sansot.

....................................................................................................................................................................

On nous a donné, ces dernières années d'importantes études sur Fontenelle et son œuvre : voici des Pages choisies de ce philosophe qui le feront connaître plus directement. Fontenelle est peut-être un des écrivains qui supportent le mieux d'être présenté sous forme d'extraits : son œuvre n'est plus lisible que fragmentairement. On trouvera ici, avec une introduction critique d'une belle qualité, ce qui constitue le meilleur de Fontenelle : quelques-uns de ses Dialogues des morts, de ses Entretiens sur la pluralité des mondes, la préface de l'Histoire de l'Académie des Sciences, et des fragments de ses Eloges. C'est, semble-t-il,dans cette dernière partie de son œuvre qu'il a mis comme la synthèse de ses connaissances scientifiques : il s'y exprime avec une clarté et une simplicité qui mettent la science à la portée des non-initiés. Il vulgarise la science et ses notions fondamentales. Comme le remarque M. Henri Potez, qui a écrit l'introduction de ce recueil, l'accent de la sympathie domine dans les Eloges de Fontenelle, et « quelquefois, sous cette parole calme et unie, on distingue un sentiment qu'on a souvent refusé à Fontenelle, celui de l'admiration ». Mais l'idée d'impassibilité demeurera toujours associée au nom de Fontenelle. On lira avec intérêt, et quelquefois avec attachement, les meilleures pages de ce philosophe, de ce savant qui est comme le précurseur et l'annonciateur des philosophes du XVIIIe siècle.

§

Peu, très peu d'articles de critique littéraire, méritent d'être réunis en volume, mais il eût été regrettable que ces études de M. Jules Case demeurent éparpillées dans des feuilles quotidiennes. Sous ce titre de Tablettes littéraires, elles forment un bon volume de critique, où les amateurs pourront puiser quelques idées, sur les auteurs et les œuvres contemporains. M. Jules Case est un critique très subtil, très affiné, qui s'adapte si parfaitement à la sensibilité des auteurs qu'il étudie, qu'il nous fait deviner le secret de leur âme : il voit ce que la plupart des lecteurs ne sauraient deviner et il le dit. Il y a dans ces tablettes des pages très intuitives sur Henri de Régnier, Maurice Barrès, Remy de Gourmont, Stendhal. Stendhal ! M. Jules Case a été touché par Stendhal ; et ceux qui aiment Stendhal n'imitent personne, même pas Henri Beyle.


LES REVUES

Revue Bleue : Mme Alphonse Daudet sur Mlle L. Read et sur le grenier d'E. de Goncourt. — Mimosas : un sonnet de M. Robert Delamare. — La Revue du Mois : M. J.-H. Rosny aîné, philosophe, disserte sur « la persistance et le Changement ». — L'Action Nationale : l'enquête sur la dépopulation française. — Memento.

Au surlendemain de la mort des grands écrivains, il se fait un silence sur leur œuvre, comme si le hâtif jugement des chroniqueurs au jour le jour avait choqué le goût de cette élite qui, par son choix, désigne à la postérité ceux qu'elle doit retenir. Les vrais maîtres entrent ainsi dans une sorte de retraite d'où ils sortent discrètement. Tout à coup, le retour d'une date, un fait de minime importance, servent de prétexte, et le grand disparu prend avec éclat possession de l'immortalité qu'il a conquise, de cette immortalité que ne donne aucune académie. On vient de le voir pour un Barbey d'Aurevilly. On le verra prochainement pour Villiers de l'Isle-Adam. Et le même heureux phénomène placera glorieusement, à la hauteur qu'il mérité, le poète, le romancier, le dramaturge, le critique, que fut l'admirable Catulle Mendès.

La figure de Mlle Louise Read est inséparable de la mémoire de Barbey d'Aurevilly pour laquelle elle a si généreusement dépensé son activité. La Revue Bleue (17 avril), qui publie les Souvenirs autour d'un groupe littéraire de Mme Alphonse Daudet, contient ce portrait bien vivant de la parfaite amie de celui qu'on nomma si bellement « le Connétable des Lettres françaises » :

Avril 1890. — J'ai vu chez elle cette charmante Louise Read, bien plus charmante dans l'intimité que rencontrée dans le monde, où elle paraît toujours trop pressée, hâtive de courses obligeantes. Ses cheveux si blonds auréolent une physionomie toute bonne et des yeux blonds aussi, aux cils très pâles dans la lumière. Sa mise simple est d'une femme qui travaille, si j'en crois la table surchargée de manuscrits et d'épreuves imprimées. Elle vit d'un souvenir de Barbey d'Aurevilly dont elle fut l'amie fidèle et très dévouée. Un peu plus que de fille à père, et comme de filleule à parrain, cette longue affection continuée après la mort de l'illustre écrivain dans le soin des œuvres et de la gloire du maître et jusque dans la sollicitude de ses chats favoris. Ils habitent le salon : tous les meubles housses, les tapis semés de miettes, des assiettes de lait dans les coins, une touffe de chiendent frais devant la cheminée ; et par-ci par-là on aperçoit sur une table entre des livres, au creux d'une causeuse, des oreilles entremêlées, des yeux au vert électrique, de longues queues secouant des franges de poil.

Mlle Read me montre avec attendrissement Démonette, la doyenne, qui de sa noire fourrure et de ses bondissements animait la chambre garnie de la rue Rousselet et la charmante femme a pour elle, de ses longues mains blanches, une caresse de souvenir, tandis que ses yeux s'embuent en parlant du maître disparu.

D'un mélange d'admiration pour le talent, d'amitié pour l'écrivain, de dévouement à sa glorieuse vieillesse, elle s'est composé un sentiment à part si réel, si désintéressé, si bien féminin par tous les sacrifices, que cette jolie figure de Mlle Read, au nom et au teint irlandais, en garde un idéal exceptionnel.

Mme Alphonse Daudet a une claire vision du spectacle des hommes qui ne se savent pas observés. Ses notes sont malicieuses et sincères. Elles révèlent une sensibilité très aiguë et un esprit critique original.

.......................................................................................................................................................................

—MEMENTO. —

La Revue de Paris (15 avril) a commencé, dans son précédent numéro, un curieux roman de M. Eugène Montfort : la Chanson de Naples. — A lire : la suite du « Collier des jours » de Mme Judith Gautier ; « l'Origine du Château de Versailles » par l'érudit M. Louis Batifol ; « le Japon après la guerre», du capitaine V...

La Revue du mois (10 avril) contient de curieux documents sur « les Bandes noires en Russie » assemblés par M. R. de Chavagnes.

Le Correspondant (10 avril). — « Jeanne d'Arc », par Mgr Touchet.

Pages Libres (10 avril) : M. Pierre Brizou y étudie l'histoire et le rôle actuel des « Messageries maritimes ». — (17 avril). Le Procès d'Agram, par M. P. Bernus.

La Revue des Poètes (10 avril) annonce la fondation d'une « Société des Conférences et auditions poétiques » qui aura pour but de « multiplier les points de contact entre les poètes et le public ».

La Revue (15 avril). — La Crise de la IIIe République, par XXX.— Le Nouveau régime en Turquie par Safer Bey (c'est maintenant l'Ancien » régime qu'il faudrait lire).— L'Empereur était-il malade à Waterloo ? par M. le Dr Cabanès.

La Rénovation Esthétique (avril).— La méthode traditionnelle, par M. E. Bonnard. — Des poèmes de Mme Marie Huot et MM. Ch. Grolleau, Louis Thomas, Saint-Amour. J. Dorsal. — La suite du roman de M. L. Lormel : « les plumitifs ».

Akademos (15 avril). — « La pâque de Parsifal », par M. J. Péladan. — « La Cuisine à travers les âges », de M. Laurent Tailhade. — « Le Passé » par Mme Colette Willy. — Une conférence de M. O. Seylor, sur « L'Opium ». — « La lande Ityphallique », poème de M. Deligeorges. — Des nouvelles et essais de MM. R. Scheffer, Legrand-Chabrier, Pierre Villetard, etc.

La Grande Revue (10 avril). — MM. Jérôme et Jean Tharaud : « Une histoire de Religion. »

La Nouvelle Revue (15 avril) publie des lettres de J.-J. Weiss intéressant les années 1871 à 1875.

Revue du Temps présent (2 avril). — M. P. Chaîne : Plaute, Regnard, Tristan Bernard.

La Revue hebdomadaire (17 avril). — « Jeanne d'Arc, ses contemporains », par M. Germain-Lefèvre-Pontalis. — « L'Espagne et Napoléon (1804-1809) », par M. P. Rain.

La Phalange (20 avril) donne, avec un beau poème en prose de Mme M. Burnat-Provins : « Cantique d'Eté », — des vers de MM. J.-A. Nau, A. Spire, A. Desvoyes, un article de M. L. Larguier sur le poète O.-C. de La Fayette, et une chronique intéressante de M. E. Schneider sur « l'Affaire Bassot ».


LES JOURNAUX

Le plus beau vers français (suite) (L'Intransigeant, 21 avril et suiv.). — Petites villes d'Italie (La Dépêche, 2 avril). — Le petit nombre des élus (Journal du Havre, 22 avril). — Stendhal et Casanova (L'Intermédiaire, 20 avril). — Sur un vers de Sainte-Beuve.

M. Ernest Gaubert continue, dans l'Intransigeant, son enquête sur le plus beau vers français. Les réponses sont nombreuses et curieuses, pour ce qu'elles ouvrent, peut-être, une petite fenêtre sur-la psychologue littéraire du lecteur français. Il semble qu'on y voie, tout d'abord, deux classes d'esprits, ceux qui admirent un vers pour sa beauté plastique, sans beaucoup se préoccuper du sens philosophique qu'il peut contenir, et ceux qui, peu soucieux de cette beauté, veulent que le vers contienne, comme on disait jadis, une maxime.

Les premiers citeront de simples assemblages d'harmonieuses syllabes :

La fille de Minos et de Pasiphaé.

Les autres étaleront, avec le cynisme du croyant, les douze syllabes qui contiennent leur profession de foi :

Tout commence ici-bas et tout s'achève ailleurs.

Il faudrait peut-être une troisième division : le vers d'amour. Mais il rentre bien, le plus souvent, dans le vers maxime ou dans le vers esthétique.

Les citations s'étagent des poètes contemporains à Malherbe et Ronsard, mais je crois, sans avoir compté, que c'est Hugo, décidément, qui a laissé le plus de souvenirs dans les têtes liseuses. Aussi bien, tous les poètes au nom connu trouvent des admirateurs, même Emile Augier ! Bien qu'il ait pu rédiger de convenables vers maximes, on ne devrait pas cependant, semble-t-il, trouver le nom de ce saboteur dans une liste de poètes. On le devrait réserver pour être l'honneur de quelque affreuse enquête sur le plus mauvais vers : et il aurait la palme honteuse.

M. Rostand a peu de succès. C'est pourtant le plus lu des poètes du jour, mais sans doute aussi le moins relu. M. G. Montorgueil cite ceci, et demande l'auteur :

Et l'instant où je parle est déjà loin de moi.

L'auteur est Boileau. Mais il faut corriger ainsi :

Le moment où je parle, etc.

(Epître III, à M. Arnaud.)

....................................................................................................................................................................


ECHOS

La Littérature française en Allemagne. — La Bastille de l'Internat. — La Société des Sciences anciennes. — Publications du Mercure de France. — Le Sottisier universel.

.................................................................................................................................................................

Publications du « Mercure de France ».

PROMENADES LITTÉRAIRES, IIIe série, par Remy de Gourmont. Vol. in-18, 3 fr 5o.

LES PLUS BELLES PAGES D'HELVÉTIUS. (De l'Esprit. De l'Homme. Notes. Maximes et Pensées. Le Bonheur. Lettres, Appendice, Documents, Anecdotes, Bibliographie), avec un portrait d'après Van Loo et une notice d'Albert Keim. Vol. in- 18, 3.5o.

§

Le Sottisier universel.

D'abord, le fait d'avoir tué une pauvre femme de 60 ans, puis de l'avoir coupée en plusieurs morceaux (car un des témoins nous a formellement expliqué que cette opération avait eu lieu après la mort et ne l'avait pas précédée), aurait paru tout naturel. — Le Matin, 4 mai.

Né à Dinant (Belgique), en 1814, A. Sax, auquel on doit aussi la création d'autres instruments qui rappellent la première syllabe de son nom. — Comœdia, 25 avril.

AVIS AUX HABITANTS

La direction du Cinéma Pathé donnera cette semaine

Le coup de fusil

grand drame (Film de la Société des Auteurs et Gens de lettres) composé tout spécialement par M. Jules Sandeau, de l'Académie française, etc. — Monlluçon, le Combat, 25 avril.

Après lui [Bismarck], des mains moins fortes peut-être, mais plus adroites prendront le fil du siècle et restaureront, par la reprise des consentements mutuels, la trame plus solide des solutions équitables. — GABRIEL HANOTAUX, La Diplomatie et l'Avenir, Revue Hebdomadaire, 6 février.

Il se décide enfin à réagir, à écouter les avis nietzschéens d'Heller le père, à se forger une âme de franc scélérat. — A. BUISSON, Le Temps, 26 avril.

Leconte de Lisle accepta ce don bénévole et vécut de cette modeste prébende jusqu'au jour où François Coppée, excellent confrère, lui céda sa place de bibliothécaire de la Comédie-Française. — GASTON DESCHAMPS, Le Temps, 2 mai.

« La nature ne fait pas de sauts », disait le vieux Lucrèce. — PAUL BRESSON, Le Journal, 4 mai.

... l'ironie légère, dont toutes les œuvres de Wilde sont comme vernies, est un duvet bien délicat que la traduction n'a pu conserver. — Les Nouvelles, 8 mai.

En étudiant le mythe de Pallas Athéné, qu'il appelle assez bizarrement la reine de l'air, Ruskin rencontre les deux oiseaux souvent associés et représentés auprès d'Athéné : le hibou et le serpent. — Bruxelles, Le Soir, 17 octobre 1008.

Le principal rôle féminin est échoué à la toute charmante Marie Kalff. — Comœdia, 13 avril.

M. le docteur Demelle vient de s'installer à Tunis. Nous sommes heureux qu'un spécialiste aussi distingué des maladies des voies urinaires, syphilitiques et cutanées se fixe dans notre ville. — La Dépêche Tunisienne, 14 avril.