coll. Maurice Poccachard

On jugera que j'ai peu tiré parti des relations créées là. Il y a de ma faute, car passionné de lectures, de théâtre et de musique, je ne souffrais guère d'un certain isolement et moins encore de l'hostilité des *** immédiats. Je n'aurai eu que la Place à traverser pour demander audience au maître Remy de Gourmont ; je ne l'ai pas tenté par timidité et j'en garde un grand regret. Son frère Jean que je connus par la suite offrait moins d'intérêt. Il est vrai que je m'étais fait et je garde une très haute idée du rôle, de la valeur du grand Gourmont. Un vrai remueur de pensées, un jongleur d'idées, un connaisseur étonnant des littératures. Audacieux, rationnel, froid et toujours lucide, son attrait était considérable. Il semblait déployer encore plus de génie en avançant. Ses dernières chroniques du Mercure dépassaient le génie du temps ; elles firent trembler l'Académie. Au vrai, son rayonnement m'effraya.

Note : copie d'un document manuscrit non daté. Il s'agit peut être du texte d'une conférence donnée par René-Louis Doyon à l'Académie de Dijon en 1961 à l'invitation de Jean Bannier libraire à Dijon les vendredis du Conservatoire [note de Maurice Poccachard, qui a communiqué ce texte et le manuscrit de sa collection].