Etienne Rey : Métaphysique de l'Amour
André Rouveyre : Visages : IX. Liane de Pougy ; X. Julia Bartet
Jean Ajalbert : Notes sur l'Indo-Chine : Au Cambodge
Marcel Duminy : Poèmes
Maurice de Noisay : Le Passé, le Présent et l'Avenir de l'Académie française
Benjamin Barré : Une Journée de la Commune. Souvenirs d'un fusillé, publiés par Alfred Détrez
Albert Gayet : Les Origines du Miroir de Vénus
Maurice Beaubourg : Colloques des Squares : les Aventures du petit Prince de Roussquiqui et de sa Roussquiquine

REVUE DE LA QUINZAINE

Remy de Gourmont : Epilogues : Dialogues des Amateurs : LXXXI. Religions
Pierre Quillard : Les Poèmes
Rachilde : Les Romans
Jean de Gourmont : Littérature
Edmond Barthèlemy : Histoire
Jules de Gaultier : Philosophie
Gaston Danville : Psychologie
Henri Mazel : Science sociale
Charles Merki : Archéologie, Voyages
José Théry : Questions juridiques
Charles-Henri Hirsch : Les Revues
R. de Bury : Les Journaux
André Fontainas : Les Théâtres
Charles Morice : Art moderne
Henry-D. Davray : Lettres anglaises
Michel Mutermilch : Lettres polonaises
Mercure : Publications récentes

Echos


LES POÈMES

Mme Marie Dauguet : Les Pastorales ; Sansot, 3.5o. — Ernest Jaubert : Cent ballades ; Lemerre, 3 fr. — Mme Catulle Mendès : Le Cœur magnifique ; Lemerre, 3.5o. — Charles-Adolphe Cantacuzène : Les Retrouvailles ; Perrin, 3.6o. — La Mer fabuleuse ; Messein.

Les Pastorales. Sans crainte des sourires que ferait naître sur des lèvres malveillantes une telle tentative, Mme Marie Dauguet osa dédier « à la grande ombre de Virgile ces chants d'un pâtre et d'un laboureur ». Sa témérité ne pourrait surprendre que les rieurs mal informés qui n'ont pas lu les justes et véridiques paroles de M. Remy de Gourmont, les humbles chroniques des Poèmes parues dans le « Mercure de France » ou, ce qui vaut mieux encore que les plus justes et les plus ingénieuses critiques, les œuvres qui précédèrent Les Pastorales : A travers le voile et Par l'amour. Dès l'abord on y distinguait une extraordinaire aptitude à éprouver et à transposer en un langage intelligible au lecteur les sensations de la vie rurale : il n'était pas entre elles de hiérarchie au regard de Mme Marie Dauguet et ce n'est pas d'aujourd'hui seulement qu'elle discernait avec une sensuelle sagacité le parfum triste des asters et le parfum brûlant et sauvage des tagètes. Elle ne se souciait pas, en effet, d'ordonner et de relier ensemble les éléments de la féerie universelle qu'offrait à son instinct le cours des travaux et des jours, si riche et si divers en son apparente uniformité. Depuis, elle a demandé le sens des choses aux meilleurs exégètes ; elle a lu Théocrite, Virgile et les Vers Dorés de Gérard de Nerval ; et ils lui ont été secourables. Comme elle avait déjà formé en elle-même son interprétation personnelle, les livres n'ont pas dominé dans son imagination le monde des sons, des voix, de la lumière et des odeurs ; ils n'ont pas obscurci son intelligence divinatoire ; ils n'ont fait que la mieux élucider. Elle ne répugne non plus qu'autrefois à un didactisme qui ne va pas sans quelque excès :

En Mars, après un bon et soigneux déchaumage,
Nous sèmerons dans un sol argilo-calcaire
La flouve, le vulpin, l'agrostide vulgaire,
Qui forment un solide et résistant fourrage.

Que si on lui en faisait grief, elle s'autoriserait des Géorgiques et de leurs hexamètres précis et techniques. Elle respire encore le parfum des tilleuls, annonciateur de l'été ; mais elle respire avec lui le désir de vivre épars autour d'elle :

Tout s'émeut. On entend l'horizon haleter,
La terre sensuelle et lourde palpiter
Que l'émoi des pollens féconds enthousiasme.
Ma lèvre est appuyée à la lèvre des dieux,
Tant s'épanche, invincible, envahissant les cieux,
Une odeur de baisers, d'étreintes et de spasme.

Elle recherche la « beauté, suprême âme du monde » à l'éveil du verger d'avril ; elle commence à la pénétrer :

Mon oreille est plus claire et mon œil affiné
S'élargit... et j'écoute en mon être... et je sens
Qu'un dieu repose en moi qui n'est pas encore né.

Quel sera le dieu ? vêtu de lin, de peaux de léopard ou de rayons incandescents : Jésus de Galilée, Dionysos ou Hélios ? Elle ne sait : ainsi son maître Virgile hésitait entre Lucrèce et le panthéisme stoïcien ; et peut-être conciliera-t-elle les dieux ennemis en une sorte d'orphisme rénové que lui aurait enseigné Gérard de Nerval :

Je serai comme Orphée le charmeur de la brute.
Mais j'irai par delà mon frère l'animal
Et j'apprivoiserai l'ortie qui me fait mal, La pierre, l'élément...

Et selon l'incantation, la viorne amoureuse, les blés et l'herbe où danse le soleil délireront de joie. Cependant Mme Marie Dauguet ne s'est pas absorbée dans le monde au point de ne pas se souvenir qu'elle est pour sa part la créatrice de la fête qu'elle célèbre, et elle ne peut, non plus que Mme de Noailles, accepter l'anéantissement de la personne qui goûta si puissamment la vie ; quand rayonne Messidor, elle s'écrie :

Radieuse saison, j'ai compris ta sagesse
Et que le soir où l'on meurt, l'unique remords
Atroce est de songer qu'on oublia de vivre
Et qu'on descend sous terre avec les deux mains vides ;
Ah ! jouissons, ah ! jouissons, nous qui serons des morts.

Parmi ces beaux poèmes, Mme Marie Dauguet a laissé place à deux morceaux allégoriques et narratifs, le Bac et le Bois des Gouvets, qui ne s'harmonisent pas avec l'ensemble du livre ; et par scrupule de grammairien., on lui reprocherait sans trop de rigueur l'emploi de quelques mots patois mêlés à la trame de son excellent français : ce sont gentillesses dont n'a pas besoin de se parer sa Muse robuste et splendide.


LITTÉRATURE

Lettres de J. Barbey d'Aurevilly à Trébutien. 2 vol. in-8, 15 p. A. Blaizot. — Pierre de Crissenoy : Essai sur Jules-Amédée Barbey d'Aurevilly, à propos de son centenaire, 1 vol. 1.5o. « Bibliothèque des Entretiens Idéalistes ». — Pierre Dufay : Victor-Hugo à vingt ans. Glanes romantiques, 1 vol. in-18. 3.5o, « Mercure de France ». — André Beaunier : Pour la défense française. Contre la réforme de l'orthographe, 1 vol. in-16. 1.5o. Plon.


LES REVUES

La Revue du Mois : l'officier, dans la vie et dans le rang. — Juvenia, le Voile de Pourpre, vers de MM. Henri Galoy et Louis Chadourne. — La grande Revue : un conte inédit en français, d'Edgar Poe. — La Revue : La force morale de la femme, d'après Mlle Paola Lombroso. — Memento.

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MEMENTO. — Le Correspondant (10 février) : Le bien de famille, par M. G. Cadot.

La Revue hebdomadaire (13 février). Les derniers jours de Napoléon en France, par M. Henry Houssaye. — La diplomatie et l'opinion, par M. Gabriel Hanotaux. — Le dépeuplement de la France, par M. C.-M. Savarit.

Revue bleue (16 février). Quelques idées de jeunes peintres, par M. Camille Mauclair. — La littérature de la réclame, par M. P.-G. Mercier. — (13 février). Une lacune dans les récompenses de l'Institut, par M. Michel Bréal.

Le Beffroi (janvier-février) ; ont collaboré : MM. E. Malfère, D. Thaly, L. Bocquet, R. Allard, E. Henriot. P. Lebesgue et Mlle M. Th. Cussac.

Les Bandeaux d’or (2e série, fascicule VIII) publient un curieux conte de M. Théo Varlet : « Nouvelle découverte de Sir E. Lectrod » et des poèmes de MM. A. Mockel, P. Castiaux, J. Romains, C. Vildrac, etc.

Le Sillon (10 février). L'impuissance monarchique, par M. G. H.

L'Echo de France (10 février). Vient de naître dans ce dessein : il « veut devenir l'organe idéal qui répercutera, pour les Français de sang et de cœur, éloignés de la vieille terre gauloise, dans toute son ampleur, le grand Echo de la France ! » — Bonne chance !...

La Rénovation Esthétique (février 1909) inscrit, au fronton d'un temple dédié à l'Art Pur, seize noms d'artistes du XIXe siècle, parmi lesquels figure Ernest Hello à défaut de Victor Hugo, ou de Flaubert... que remplace peut-être Joseph de Maistre ?

N'empêche que voilà une vaillante revue. M. E. de Bruyn fait des dévotions à « l'Epée de Jean sans Peur ». M. E. Bernard y donne un fort bon article sur « la Différence de l'Art et de la Nature » et M. Jean Dorsal y publie « les Cités Rebelles », un éloquent poème. Enfin, M. Louis Lormel se repose, en décrivant Le Mans et Dinan, d'égratigner les Plumitifs imaginaires dont il narre les turpitudes dans un roman amer écrit d'assez bonne encre.

La Phalange (20 février) : « Tristesses d'Alger », poème de M. J-A. Nau. — « Les Cavaliers de Sybaris », par M. Marcel Boulenger. — « Quasi à La Bruyère » par MM. Legrand-Chabrier. — « Chez le dompteur de visions » par Mlle Charlotte Adrianne.

La Revue de Paris (15 février) commence un roman de M. Anatole France : « la Chemise » et donne « Carnaval », une série de charmants poèmes de M. Fernand Gregh inspirés par le carnaval du divin Schumann.

Roman et Vie (5 février). « La Pierre » par Gilbert, Parker.

Les Entretiens idéalistes (25 janvier), « Faut-il devenir mage ?», très curieuse étude de M. Fernand Divoire. Un très bon article de M. Pierre Chaîne : « le Tartufe de Molière et le Foyer de MM. O. Mirbeau et Th. Nathanson ».

Akademos (15 février) publie son second numéro, aussi réussi que le premier. On y trouvera, outre une revue rimée par M. Laurent Tailhade, des poésies de MM. de Croisset, d’Humière, Jules Bois, Raymond de la Tailhède, Marcel Gillard, etc. Cette fois, la verve satirique de M. Robert Scheffer s'y exerce (Plumes d'oie et Plumes d'aigles) aux dépens de Mme Lucie Delarue-Mardrus et de M. Maurice Maeterlinck qui peuvent supporter la taquinerie spirituelle. M. André du Fresnois explique très finement le beau talent d'écrivain de Mme Colette Willy, etc.

CHARLES-HENRY HIRSCH.

P. S. — M. Emile Borel, directeur de la Revue du mois, fait remarquer que la pièce de Verlaine que, le 1er mars, sur le témoignage de la Revue du Temps présent, j'avais donnée pour inédite, figure au tome III, p. 160, des Œuvres complètes du poète.

Je remercie M. E. Borel de son renseignement. Je me pardonnerai moins volontiers mon erreur que je n'excuse celle de la Revue du Temps présent que j'aurais dû rectifier. — C.-H. H.


LES JOURNAUX

Prospectus littéraires (L'Opinion, 27 février). — Une fille de Musset et de Sand (L'Intermédiaire, 20 février.) — Sainte-Beuve juré (Ibidem).

De l'Opinion, sous la signature de M. de Maigret :

Nous vivons en un temps de cataclysmes épouvantables. Apres les secousses sismiques de ces dernières semaines, voici que, brusquement, une doctrine philosophique « culbutante et incendiaire »,

Qui nous vient d'Italie et qui lui vient des cieux,

par la bouche de M. Marinetti, le Futurisme, — puisqu'il faut l'appeler par son nom, — éclate comme un coup de foudre dans le ciel endormi de la littérature. Le Futurisme ? C'est la religion nouvelle de ceux qui veulent chanter : «... les ressacs multicolores et polyphoniques des révolutions dans les capitales modernes ; la vibration nocturne des arsenaux et des chantiers sous leurs violentes lunes électriques ; les gares gloutonnes avaleuses de serpents qui fument ; les usines suspendues aux nuages par les ficelles de leurs fumées ; les ponts aux bonds de gymnastes lancés sur la coutellerie diabolique des fleuves ensoleillés ; les paquebots aventureux flairant l'horizon ; les locomotives au grand poitrail, qui piaffent sur les rails, tels d'énormes chevaux d'acier bridés de longs tuyaux, et le vol glissant, des aéroplanes, dont l'hélice a des claquements de drapeau et des applaudissements de foule enthousiaste. »

C'est la religion de ceux qui ont assez des « musées-cimetières » et qui, « bons incendiaires aux doigts carbonisés », prochainement mettront le feu aux bibliothèques pour délivrer l'humanité de « ces calvaires de rêves crucifiés, ces registres d'élans brisés ; » de tous ceux qui, encore, veulent glorifier « le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles idées qui tuent ; c'est le mépris de la femme ».

Arrêtons-nous. M. Marinetti, avec ses airs de révolté, ne peut que nous faire sourire. Sa doctrine est profondément bourgeoise, surannée, réactionnaire, et plutôt que de lui faire l'injure de croire à sa conviction en de pareilles sornettes, nous voulons supposer qu'il a choisi le carnaval pour nous faire une bonne farce. Il existe, en effet, chez nous, une école philosophique dont le manifeste, pour avoir eu peu de publicité, n'en est pas moins intéressant. En voici quelques extraits, cités au hasard :

« Le but final de l’Energuménisme (nom de la nouvelle doctrine) est la réalisation du désordre trépidant, par les moyens suivants: 1° destruction radicale du Cosmos, tel qu'il existe actuellement ; 2° reconstitution d'un monde nouveau sans aucun plan préconçu (pourquoi les planètes sont-elles rondes ? ne peuvent-elles adopter la forme qu'elles préfèrent ?) ; 3° confusion complète de toutes les lois physiques et chimiques en une seule force qui sera l'anarchie tonitruante sous la direction du moto-anthrope ou homme-automobile. »

Moyens pratiques d'atteindre à cet état nouveau, pris au hasard dans le Guide moral de l’Energuménisme ou manuel du panhystérisme intégral et de la superexaltation appliquée :

« Suppression de la langue et du verbe, utilisation exclusive de l'exclamation et de l'onomatopée transcendante et gesticulatoire. — Abolition de la politesse, des arts, de la grâce ; mise à mort d'Isadora Duncan. — Réglementation de la vie explosive (forme supérieure de l'existence) ; vitesse minima pour les automobiles : 200 à l'heure; pour les films cinématographiques : 500 ; pour le débit des conférenciers : 2.000 mots à la minute ; pour le cœur humain : 150 pulsations à la seconde. — Extermination des culs-de-jatte et des tortues ; élevage méthodique des zèbres. — Compénétration des espèces... »

Ici, l'auteur du manifeste affirme en termes crus qu'en mariant Flying Fox à Mme Otero on obtiendrait le Centaure, lequel, épousant à son tour une pieuvre, donnerait le jour à un animal d'une espèce nouvelle, qui n'aurait plus qu'à prendre en justes noces un mille-pattes femelle pour procréer la race définitive de l'avenir, l'être aux cent bras et aux cent pieds rêvé jadis par les mythologies indoues. Mais poursuivons :

« Limites de l'âge viril fixées à vingt et trente ans. — Massacre des vieillards et des infirmes. — Culture de l'épilepsie et de l'ataxie locomotrice chez les enfants. — Destruction radicale du sexe féminin. — Envoi d'un ultimatum à Sirius, dont Renan a signalé l'attitude narquoise. — Publication d'ouvrages énerguménistes dont le premier sera, prochainement, le Swing aux Etoiles, par Sam Mac Vea. — Enfin, création d'un comité exécutif pour la destruction des œuvres d'art et l'assassinat d'un certain nombre de fossiles, dont suit la liste. »

Cette liste serait trop longue à publier. Avertissons seulement M. Marinetti qu'il y figure en première ligne.

§

Voici, d'après M. Pierre Dufay, dans l'Intermédiaire, l'authentique histoire de la fille de Musset et George Sand, sur qui s'attendrirent, il n'y a pas bien des années, quelques publicistes d'un romantisme peut-être un peu avancé :

Dans le petit cimetière de Saint-Maurice, près la Rochelle, une tombe, […]


ECHOS

L'Aéroplane conduit à une « impasse ». — Tsar ou Kral ? — « Le Devin du village. » — « La Veillée d'Auvergne. » — La Littérature au Salon d'Automne. — Publications du Mercure de France. — Le Sottisier universel.

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La Veillée d'Auvergne. — Sous ce titre, paraît depuis le 1er janvier une Revue mensuelle de décentralisation artistique et littéraire.

Cette Revue, qui se présente élégamment sous une couverture en couleur, est publiée sous les auspices de la Société régionaliste du même nom. Parmi ses collaborateurs, nous relevons les noms de : Mmes Marcelle Tinayre, Lucy Achalme, Emilie Arnal, Elise Poirier-Bottreau, MM. Maurice Barrès, Xavier Charmes, Louis Delzons, J. Charles-Brun, Eugène de Ribier, Jacques Bardoux, Jean Ajalbert, Eugène Lintilhac, Maurice Prax, duc de la Salle-Rochemaure, marquis de la Tour du Villard, Fernand Vernhes, Jules Rengade, etc., etc., Secrétariat, 28, rue Drilong.

§

La Littérature au Salon d'Automne. — Le Comité littéraire du Salon d'Automne a convoqué une assemblée générale des littérateurs dont des œuvres ont été lues aux deux derniers salons. Sur la proposition de M. Frantz Jourdain, qui présidait, l'assemblée, pour tenter un intéressant parallélisme, a confié au comité le soin de nommer, pour les sept séances littéraires prévues au prochain programme, un organisateur responsable qui jouera le rôle du « placeur » des arts plastiques : il distribuera en récitations ou dans des conférences les œuvres admises par le comité. Celui-ci se composait déjà de MM. Léon Dierx, président ; Anatole France, A. Gide, G. Kahn, A. Mithouard, Ch. Morice, Mme de Noailles, MM. Ch.-L.Philippe, J. Renard, J. Rouché, R. de Souza, Suarès, Verhaeren, Vielé-Griffîn. L'assemblée a décidé de lui adjoindre comme secrétaires deux jeunes littérateurs : pour la poésie M. Georges Périn, pour la prose M. Alex. Mercereau.

Les auteurs qui désireraient soumettre au comité quelques pages de poésie ou de prose doivent adresser leur envoi avant le 1er juin à M. Etienne Avenard, secrétaire général du Salon d'Automne, 14, passage Gourdon, Paris.

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§

Le Sottisier universel.

Paris, 5 mars 1909.

Monsieur le Rédacteur en chef,

Le Gil Blas avait publié quelques phrases de l'Essor Congressiste de Février. Nous avons cru devoir non pas rectifier ses citations, mais présenter notre prose sous un jour meilleur. Vous avez publié, dans votre « Sottisier », ces mêmes phrases : notre quotidien et quinzecentésimaire confrère déclare même les avoir puisées à cette excellente source. Nous vous demandons de montrer la même impartialité que lui, en insérant cette lettre à peu près identique à celle qui lui fut envoyée.

Nous avons écrit ceci, que nous maintenons : « il est temps de mettre un frein à l'inertie des classes conservatrices. » Nous la maintenons parce que cela se justifie, scientifiquement. Deux forces égales, appliquées au même point, mais dirigées en sens contraire, s'annulent. Le point d’application reste inerte. Si nous mettons un frein à celle qui tend en arrière, nous la neutralisons : le point avance. Je crois cela assez clair.

Quoi encore ?

« Semblables à Jéricho, nous tournerons, etc. » Je vous dirai, comme au Gil Blas, que Jéricho, ce sont les habitants de Jéricho, et je vous rappellerai, à vous aussi, que : « Paris est en fête » et « les Parisiens sont en liesse... » c'est la même chose.

Vous vous étonnez de ce que nous appelons une férule « dissolvante ». Pour vous répondre, hélas ! je me ferai pédant, en vous disant que dissolvere signifie séparer en morceaux. Je prendrai mon vieux Larousse, je trouverai : Férule : Palette de bois ; — et hardiment je conclurai : on peut, avec une palette, mettre quelque chose en morceaux.

S'il vous semble étrange qu'un homme soit entré tout jeune encore dans les Postes et Télégraphes, je le regrette : mais le petit télégraphiste qui vous apporte vos « bleus » est sans doute encore imberbe — et il s'est peut-être, lui aussi, à l'exemple des Guéroult et des Renan, « émancipé de la férule dissolvante ».

Je veux tâcher d'être aimable : vous avez oublié une jolie phrase, dans votre numéro : « Ces socialistes de chapelle qui, comme des écrevisses, ne s'habillent de rouge que pour marcher en arrière. » — Vous en trouverez d'autres dans les prochains numéros, dont nous vous ferons gracieusement le service. Cela ornera votre « Sottisier » — j'allais dire votre « Anthologie ». — Nous avons voulu donner au langage politique une nouvelle formule d'art. Que le Mercure ait accueilli de la sorte une tentative d'innovation, c'est encore pour nous la plus douloureuse et la plus inexplicable des surprises.

Nous comptons, monsieur le Rédacteur en chef, sur votre impartialité pour insérer cette réponse dans votre prochain numéro ; et je vous prie de croire à toute notre considération,

JEAN PIOT
Secrétaire de la Rédaction
à l'Essor Congressiste.

Malgré tout, l'oiseau mourut et fut désespéré. — L'Intransigeant, 22 février.

... puisqu'il permet, par une pure tolérance du protocole, d'endosser, les jours de réceptions, l'habit de drap bleu à la française, l'épée à manche de nacre et le chapeau garni de plumes noires. — Gil Blas, 5 février.

Dans un coin des tribunes populaires, un groupe de Gallois ayant arboré à leurs boutonnières l'emblème de leur pays — le poireau — entonnaient, lorsque leurs compatriotes marquaient essais et buts, un refrain local. Je les entendis encore à la gare de Colombes : ils étaient complètement aphones. — Le Matin, 24 février.

Les boucheries qui éclatèrent presque au même moment, sous Trajan, etc. — Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, article Judaei.

Ce voisinage est quelquefois même provocateur de troubles intestinaux entre locataires d'humeur également batailleuse et intransigeante. — La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 23 février.

Il est difficile vraiment de réclamer quand il s'agit du roi de Grande-Bretagne, d'Ecosse et d'Irlande, Empereur des Indes, souverain maître du Canada, de l'Italie, du Transvaal et autres menus territoires. — Les Nouvelles, 7 mars.

Un hivernage forcé en plein été. — Le Temps, 4 mars.

Coquilles.

Le comte Léonce de Larmandie, l'écrivain occuliste qui fut l'organisateur de Rose-Croix. — L'Intransigeant, 26 février.

En droit, en effet, le principe est certain que l'un des collaborateurs peut s'opposer à la représentation de l'œuvre commune, aux risques seulement de payer des dommages-intérêts, si cette opposition est jugée obcène. — Comœdia, 19 février.

Blanchard avait construit, dès 1872, une sorte de navire volant... Il fit une ascension devant Louis XVI, etc. — Les Nouvelles, 2 mars.