Je lisais avec délices ses « Epilogues » du Mercure, avec délices, et parfois avec supplices car il était plutôt amateur des opinions singulières pour se priver du plaisir de vous estomaquer, et rarement on l'accompagnait en ses chevauchées philosophiques et morales sans vider les étriers à quelque brusque tournant de phrase. Marcel Coulon a noté finement ce plaisir du soubresaut qu'il vous faisait éprouver. Mais ses singularités mêmes étaient merveilleusement savoureuses, et quand il vous désarçonnait on ne lui en voulait pas. Rien de ce qu'on lisait de lui ne vous laissait indifférent ; on avait toujours envie de se jeter sur sa plume pour le bombarder d'enthousiasmes ou de vitupérations ; ce sont là aventures qui n'arrivent guère aux prétendus princes de la critique universitaire. (Aux beaux temps du Symbolisme, Henri Mazel)