Sur Barbey d'Aurevilly |
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M. Boyer d'Agen a publié dans la Presse Associée la lettre suivante : Mon cher Confrère, Voudrez-vous recueillir, sur Barbey d'Aurevilly, ce souvenir que je tiens de Paul Bourget ? Un jour nous sortions de la librairie Lemerre qui relie, avec sa nouvelle Revue des poètes, la chaîne d'or des précédents poètes, rédacteurs du Parnasse contemporain où collaborèrent Leconte de Lisle, de Heredia, Coppée, Verlaine et Barbey d'Aurevilly. Nous parlions de ce grand connétable des lettres avec son grand voisin qui a bien mérité d'en hériter la canne et les souvenirs ; quand, Bourget, s'arrêtant devant une imagerie du passage Choiseul, qui représentait Barbey d'Aurevilly en Roi-Soleil, attira surtout mon attention sur la légende de ce dessin royalement campé et qui disait, plus spirituellement que le dessin lui-même : Il n'eut pour page que son ombre. A ces traits ironiques de monarque sans royaume et de si splendide pauvreté, on reconnaissait moins Louis XIV que son connétable. Mais, si j'ai retenu la spirituelle devise, j'ai oublié le nom qui signa ce dessin. Peut-être un de vos lecteurs quotidiens, voudra-t-il compléter ce souvenir vieux de vingt ans déjà. Almanach des lettres françaises et étrangères sous la direction de Léon Treich, Crès, jeudi 14 février 1924, p. 177 |