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1. Louis Payen, Les Matinées poétiques de la Comédie française, Librairie Delagrave, 1926


1. Louis Payen, Les Matinées poétiques de la Comédie française (1), Librairie Delagrave, 1926, p. 127

(1) Anthologie recueillant « L'Eglise », un des poèmes de Divertissements, dit lors de la saison 1922-1923, par M. Fresnaye, sociétaire de la Comédie française, et précédé d'une notice de Gustave Kahn [note de Mikaël Lugan].

REMY DE GOURMONT

La solide réputation de Rémy de Gourmont s'est fondée surtout sur ses romans ingénieux et neufs et un ensemble d'études critiques. La poésie a été pour lui (le titre général qu'il a choisi à son recueil de poèmes l'indique) un Divertissement.

Entendons un divertissement grave de toute sa cérébralité. Entendons que c'est entre les aridités de deux travaux d'esthétique que, chez lui, le cynisme s'allume et s'élève, que c'est une trêve à cette lutte perpétuelle d'enclore dans le métal d'une définition tout ce qui vibre en le nuançant, dans l'esprit de l'écrivain étudié que Gourmont se laisse aller à suivre l'image pour l'image elle-même et à la sertir de beaux rythmes. Parmi ces « Divertissements » d'ardents poèmes rappellent à la femme aimée, des instants de rêve et d'amour. D'autres, conçus dans l'esprit des miniatures précieuses aux pages des manuscrits liturgiques, évoquent, dans leurs auréoles dorées, les visages des Saintes du Paradis. Si cette production poétique est restreinte en nombre, elle porte tout entière la marque profonde et individuelle d'un vrai lyrisme.

Gustave KAHN.

[texte entoilé par Mikaël Lugan, février 2005].


Kahn vu par Gourmont