Le Termite (mars 1890) |
Le Termite, par J.-H. Rosny (A. Savine). C'est l'analyse de l'amour dans l'âme ratatinée d'un naturaliste ployé par les vents, pulvérisé par les foudres du symbolisme triomphant. Cette psychologie (une suite de visions merveilleuses dont l'ampleur doit contraster avec l'étroitesse de la pauvre petite nature en question) semblerait plus logique si elle ne s'attaquait pas à quelqu'un qui a raillé lui-même les ratés du naturalisme et qui, depuis, s'est élevé, sans perdre pied, jusqu'à l'idéalisme le plus rare. Car dans Servaise (héros de cette histoire) on a cru reconnaître M. Huysmans. Cette assimilation me répugne, mais j'ai eu, moi aussi, l'impression, et elle m'a été fort pénible. Je suis donc mal qualifié pour juger sainement de ce livre : il intéressera vivement les lettrés et amusera les amateurs de clefs, qui, sous les Nolla, les Guadet, les Fombreuse du roman (il y en a vingt autres), chercheront et trouveront les Zola, les Daudet, les Goncourt de la réalité. R. G. « Les Livres », Mercure de France, n° 3, mars 1890, p. 94 |