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Almanach littéraire Crès 1914

SOMMAIRE

Douze images pour l'année.
J.-K. Huysmans : Bobino, extrait de Marthe.
Barbey d'Aurevilly : Lettres inédites à M. Agier, à Raymond Brucker, à Charles Hayem, à César Daly, à Madame***, à l'abbé Dauphin, à Jouaustet à Gaetano Braga.
Gœthe : La réconciliation avec la vie, traduit par O. W. Milosz.
Flaubertiana.
Adolphe Grosfils : Notes sur P.-E. Vivert.
Villiers de l'Isle-Adam.
Jules Renard : Lettres inédites à son père, au docteur Collache, à son fil, et à Marthe Brandès.
Emile Verhaeren : Petites villes.
Maurice Barrès : Méditation spirituelle sur Charles Baudelaire.
Maurice Decœur : Curiosités sur Baudelaire.
Léon Bloy : Beethoven.
Pierre Louÿs : Subscriptum tumulo Joannis secundi.
Remy de Gourmont : Des pas sur la sable...
Léo Larguier : Le banc de François Coppée.
Paul Claudel : Francis Jammes.
Francis Jammes : Au bas du ciel.
Leconte de Lisle.
Louis Thomas : Jérome et Jean Tharaud.
Jérome et Jean Tharaud : La journée de Monsieur de Paris.
Georges Pierredon : Armand Rassenfosse.
Ernest Gaubert.
Ernest Gaubert : La bête de la tradition.
Ernest Dawson : Après-midi en Bretagne. Impenitentia ultima. Non sum qualis eram bonae sub regno cynarae, poèmes traduits par Stuart Merrill.
L. de la Tremblaye : La saison théâtrale 1912-1913.
Dans la bibliothèque.

[...] Llona. – Je lirai sur le bateau. En venant, je lisais les Lettres d'un Satyre de Remy de Gourmont.
Suzy. – Combien d'enfants en est-il résulté ?
Llona. – Je regrette : vous n'étiez pas là.... Ce livre est du meilleur tonneau de la cave du père Gourmont : paradoxal, spirituel, matérialiste et juste. Par dessus le marché, ce bouquin est supérieurement imprimé.
M. de Ventrelong. – Oui, enfin, on nous donne des livres propres : ça n'est pas trop tôt. J'ai eu du nez, j'ai toute la collection des « Maîtres du livre » : j'aurai fait sans le vouloir une spéculation formidable. Regardez-moi ce Satyricon, cet Adolphe, comme c'est agréable à manier ; et cette Manon Lescaut sur papier bleu lavande [...].

M. de Ventrelong. – Seuls les esprits portés au paradoxe ont chance de dire des vérités.

Jean-Marc. – Ceci est une apologie de Diderot et de Remy de Gourmont.

M. de Ventrelong. – C'est que notre dernier sage est parfois admirable. Ainsi, dans cette préface nouvelle qu'il a ajoutée à l'édition récente du Latin mystique, ces remarques sur la langue écrite et la langue parlée, quel utile complément aux articles et aux brochures de Marcel Boulenger ! [...]

Dessin inédit de Rassenfosse.

Paysage et portraits dessinés et gravés sur bois par E. Vibert de : Remy de Gourmont, J. Barbey d'Aurevilly, Stendhal, Villiers de l'Isle-Adam.

NOS PORTRAITS

Nous tenons à la disposition des amateurs une série de portraits de Paul Verlaine, Charles Baudelaire, Villiers de l'Isle-Adam, Remy de Gourmont, J.-K. Huysmans, Stendhal, Pierre Louÿs, J. Barbey d'Aurevilly, J.-J. Rousseau, Mme de Warens, etc., dessinés sur bois par P.-E. Vibert. Ces portraits, tirés à 25 ex. sur vieux japon, à grande marge, signés et numérotés par l'artiste, se vendent séparément au prix de 20 francs.

Les mêmes, format 21 x 13, papier de luxe, chaque : 2 francs.

Echos

Jean de Gourmont, « Littérature. Almanach littéraire Crès, 1914 », Mercure de France, 1er décembre 1913, p. 598


Almanach littéraire Crès 1917

SOMMAIRE

Avis des éditeurs.
Remy de Gourmont : Autour de Notre-Dame.
William Blake : Poèmes des saisons (trad. Charles Grolleau).
Edmond Pilon : Les vieux almanachs.
Gilbert de Voisins: Le bâillon.
Emile Verhaeren : Les aéroplanes sur les villes.
Madame Ackermann : Deux quatrains inédits.
Lucien Descaves : J.-K. Huysmans à Ligugé (1900).
J.-K. Huysmans : La grande place de Bruxelles.
Paul Géraldy : Eté, poème.
Robert d'Humières : Voyage en Corse.
Docteur Cabanès : Comment la mode peut naître d'une infirmité.
A. B. : Emile Despax.
Emile Despax : Poèmes.
Charles Régismanset : Anecdotes contemporaines.
Pierre Mille : Ernest.
Ernest Gaubert : La mort du fusilier breton.
Henri Malo : La kermesse de Furnes.
Paul Gauguin : Trois lettres à Daniel de Montfreid.
Un bibliophile : Anecdotes d'autrefois.
S. de Callias : Tableau parisien.
Nietzsche & Schopenhauer : Les Allemands peints par eux-mêmes.
Léon Golzan : Entrevue de H. de Balzac et de Victor Hugo.
Aurel : Notes sur Ciolkowski.
Victor Segalen : Chronique des jours souverains (fragment).
Auguste Marguillier : Réparations artistiques à exiger de l'Allemagne.
Barbey d'Aurevilly : Lettres à Lemerre.
P. Verlaine : Lettres à E. Blémont, à E. Lepelletier, et à C. Mendès.
Maurice Rollinat : Lettre à Adrien Remacle.
Divers : Quelques livres de l'année.

GABRIEL MOUREY, conservateur du Palais de Compiègne : La Guerre devant le Palais (1914).
J'avais lu dans le journal où elle parut d'abord la Guerre devant le Palais, de M. Gabriel Mourey. Je l'ai relue avec plaisir, maintenant qu'elle me parvient réimprimée en volume. Je puis dire avec plaisir, car il ne s'agit que d'un épisode bénin de l'occupation... A Compiègne, il ne s'est rien passé que la venue d'une avant-garde ennemie, qui n'y séjourna que quelques jours et qui n'y causa pas grand dommage. M. Mourey croit que cela est dû au projet qu'avait le kaiser ou son fils d'y séjourner en attendant de plus graves événements. C'est bien possible. Enfin, cela nous a valu un récit sobre, ému, distingué et non sans valeur psychologique, tel qu'on pouvait l'attendre d'un bon écrivain. RÉMY DE GOURMONT

AUGUSTE-GABRIEL FAURE : Paysages de Guerre (Perrin, éditeur).
Paysages de guerre ! paysages de ruines, ruines de ce que l'homme a si péniblement édifié ; ruines, aussi, de ce que la nature a mis tant de siècles à produire : les forêts : M. Faure s'arrête devant les sanctuaires ou les sites marqués par les guerres, depuis des siècles : les Flandres, l'Ardenne, l'Argonne, la Champagne, l'Ile-de-France, l'Alsace, et, par delà les Alpes, les champs de la Lombardie ou de la Vénétie.
A propos de Valmy, M. Faure évoque Gœthe qui fut un spectateur intéressé de la bataille où se jouait le sort de son maître, le duc de Weimar. Prononça-t-il la phrase qu'il se prête dans ses Mémoires : « Je pense que sur cette place, et à partir de ce jour, commence une nouvelle époque pour l'histoire du monde. » M. Chuquet prétend que non. Qui peut le savoir ? A coup sûr, il ne la prononça pas dans les termes où il la cite plus de vingt ans après, mais il n'était pas nécessaire d'avoir le vaste esprit de Gœthe pour se rendre compte que cette débâcle des armées de Brunswick, dans laquelle lui-même était emporté, marquait une date dans l'histoire de l'Europe. Le plus obtus des émigrés, le dernier des soldats prussiens le sentit au vent de la défaite. JEAN DE GOURMONT

Dessins et gravures sur bois par Jacques Beltrand, Ciolkowski, Roger Deverin, Albert Lechat et Pierre-Eug. Vibert.