REVUE INDÉPENDANTE (La). Politique, littéraire et artistique. Rédact. en chef, Félix Fénéon. — Paris 7, rue de Médicis.

Mensuelle. 84 pages in-12.

N° 1 : mai 1884.

Collaborateurs : Edmond de Goncourt, J.-K Huysmans, Emile Hennequin, Henry Céard, Paul Verlaine, etc.

Deuxième série. — Même direction, adresse, et collaboration.

Bi-mensuelle. 32 pages in-8°.

N° 1 : 1er mai 1885.

Troisième série. — De littérature et d'art. Directeur, Edouard Dujardin. — Paris, 79, rue Blanche.

Mensuelle. 180 pages in-12.

N° 1 : novembre 1886.

Collaborateurs : T. de Wyzewa, Fourcaud, J -K Huysmans, Henry Céard, Stéphane Mallarmé, Jules Laforgue, Barbey d'Aurevilly, Paul Bourget, Félix Fénéon, Villiers de l'Isle-Adam, Georges Mooor, Paul Adam, Henri de Régnier, Paul Verlaine, etc.

Quatrième série. — Rédacteur en chef, François de Nion. — Paris, A. Savine.

Mensuelle, 180 pages in-12.

N° 1 : janvier 1889.

Collaborateurs : Paul Verlaine, F. Vielé-Griffin, Henri de Régnier, Edouard Dujardin, Gustave Kahn, René Ghil, J.-H. Rosny, J.-K. Huysmans, Remy de Gourmont, etc.

Cinquième série. — Directeur, comtesse d'Izarn Freissinet. — Paris, A. Savine.

Mensuelle. In-18.

N° 1 : juillet 1895.

Nos 1 et suiv. : Lettres inédites de Barbey d'Aurevilly.

(Remy de Gourmont, Les Petites Revues, p. 26-27)

Contributions de Remy de Gourmont

1889

- juin : Théodat, p. 391-425

- octobre : Proses moroses (Petit supplément, Le crime de la rue du ciel, Ariane – Héroïde moderne, L'alcool, Distraction matinale), p. 20-36

1890

- février : Trouvailles et Curiosités : La dernière mode, p. 304-314

- mars : Trouvailles et Curiosités : Les décadents de jadis, p. 480-502

- juillet : Quelques variantes d'Axël, p. 49-63

- septembre : La légende de sainte Madeleine, p. 298-311

Sur Remy de Gourmont

1891

- juillet : Gaston et Jules Couturat, Le fiasco symboliste

1892

- octobre : A. P. , Petites polémiques mensuelles : M. Remy de Gourmont


268. LA REVUE INDEPENDANTE. 3e série. — Paris, novembre 1886. In-12. — A M. Henri Jouvin.

Une première série de la Revue Indépendante, politique, littéraire et artistique, avait paru de mai 1884 à avril 1885, avec Félix Fénéon pour rédacteur en chef. La Revue indépendante, sous sa première forme, comptait parmi ses collaborateurs presque uniquement des naturalistes, Huysmans, Céard, etc., et Verlaine. Une deuxième série, bi-mensuelle, parut le 1er mai 1885 sous la direction de Fénéon et Teodor de Wyzewa, mais la Revue Indépendante ne devint vraiment une revue symboliste qu'avec la 3e série, dirigée par Edouard Dujardin.

Cette troisième série, dont l'apparition avait été annoncée le 8 septembre 1886 dans la Revue wagnérienne, groupa dès son premier numéro, daté du 1er novembre, autour de Dujardin et de Félix Fénéon, avec la rédaction de la Revue wagnérienne, de nombreux écrivains appartenant aux milieux symbolistes et mallarméens, Mallarmé, Villiers de l'Isle-Adam, M. Barrès, É. Bourges, de Fourcaud, Péladan, Vignier, Chamberlain, George Moore, Ghil, Laforgue, Moréas, Poidevin, etc.

Wyzewa en fut le grand théoricien. La Revue indépendante devait être dans l'esprit de ses rédacteurs la continuatrice de la Revue wagnérienne, première manière. « L'Idéal dogmatique de la Revue indépendante sera l'union de tous les arts dans un effort commun à recréer la vie. »

Elle s'avérait désireuse de rester « indépendante non moins des traditions académiques que des vaines agitations décadentes ».

Des bureaux de la revue, 79, rue Blanche, rayonnèrent quelques-uns des articles les plus décisifs de l'époque pour la défense des théories nouvelles de l'art.

A côté des articles et des chroniques de Wyzewa, qui contribua à faire connaître le roman russe, on pouvait lire les chroniques parisiennes de Jules Laforgue.

Mallarmé y publia en guise de critique théâtrale les articles recueillis dans Divagations, Dujardin, les Lauriers sont coupés, M. Barrès, Sous l'œil des barbares, Huysmans, En Rade.

Après avoir poursuivi pendant près de trois ans son admirable effort littéraire et artistique, la revue se transforma en janvier 1889. Sous la direction de François de Nion, aidé de Gustave Kahn, elle devint un des organes de la poésie symboliste et ne disparut qu'en 1895.

(André Jaulme et Henri Moncel, Cinquantenaire du Symbolisme, Editions des Bibliothèques nationales, 1936, pp. 54-55)


[page réalisée avec la collaboration de Bernard Bois, Thierry Gillybœuf, Mikaël Lugan & Frédéric Piton]