Première promenade avec Un cœur virginal
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Cherbourg et
le Nord-Cotentin

M. Hervart venait tous les deux ou trois ans passer quelques semaines chez M. Desbois, son ami, ancien sculpteur industriel, au manoir de Robinvast, près de Cherbourg.


C'est ennuyeux, dit M. Hervart, que j'aie oublié mon microscope.
- J'en ai un, vous savez. Seulement le miroir est cassé. Il faudrait l'envoyer à Cherbourg.
- Ne pourrait-on pas y aller soi-même ?
- Si vous voulez !
- Cela ne vous ferait donc pas plaisir, Rose ?
plan de Ch.
On arrivait à la petite gare solitaire.

Le train s'annonça.

Un quart d'heure plus tard il était à Cherbourg.
M. des Boys annonça aussitôt son intention d'aller au musée. Il désirait contempler des chefs-d'oeuvre.
- Les catalogues du Louvre,dit [M. Hervart], sont déjà trompeurs. Que doit être celui du musée de Cherbourg ?
M. des Boys haussa les épaules :
- Tu es perdu dans mon estime.
Et il affirma l'authenticité parfaite des Van Dyck, Van Eyck, Chardin, Poussin, Murillo, Jordaens, Ribera, Fra Angelico, Cranach, Porbus, Léonard de Vinci, qui paraient l'hôtel de ville.
- Il y manque un Raphaël, dit M. Hervart, un Velasquez, un Titien et un Corrège.
M. des Boys répondit, sarcastique :
- Il y a un cabinet d'histoire naturelle.
Et, faisant un geste de la main, il disparut au coin d'une rue.
 
Tout semble avoir été combiné, en cette triste cité maritime, pour faire croire que la mer n'existe pas. Les maisons lui tournent le dos et l'on a ménagé entre le rivage et la ville un vaste désert de pavés, de poussière et de vent.

Pour découvrir que Cherbourg est vraiment un port de mer, il faut gravir le rocher du Roule. M. Hervart souhaita de s'élever sur ce pinacle.
- C'est inutile, dit Rose, nous allons monter sur la tour du jardin Liais.

Ils marchaient côte à côte dans les rues mornes.

Une maison comme toutes les autres, une porte cochère, une voûte : ...

L'après-midi s'écoulait. Il fallut penser aux emplettes réclamées par Mme des Boys. [ .. ] Ils entrèrent dans presque tous les magasins de la rue Fontaine, qui est le centre de ce grand village biscornu. M. Hervart acheta des cartes postales. Les châteaux de la Hague sont presque aussi beaux et aussi pittoresques que ceux des bords de la Loire
Ils reprirent leur itinéraire. La promenade aboutit chez le pâtissier.
 
Ils rencontrèrent bientôt M. des Boys, qui les cherchait. On regagna la gare.
 
En attendant l'heure du train, M. Hervart s'intéressa aux châteaux, qu'il avait pris en double. Pourquoi n'irions-nous pas les visiter?