Maximilien Rudwin, Les Ecrivains diaboliques de France, Figuière, 1937

Remy de Gourmont (1858-1915), cet écrivain immoraliste et nietzschéen, a été possédé du diable de la sensualité. Une grande partie de son oeuvre est remplie de satanisme sensuel. A l'instar de l'auteur des Litanies de Satan, il écrit les Litanies de la rose (1892), symbole de la Volupté. Les conversations amoureuses de Lilith et de Satan, dans son drame Lilith (1892), sont violentes et chaudement lubriques. Dans cette œuvre spirituelle et ironique, l'auteur présente, sur un ton plus que léger, l'héroïne et son époux Samaël comme les initiateurs de la débauche qui doit amener l'anéantissement du genre humain par la stérilité. Mais Lilith n'est pas la seule de ses œuvres où le Démon paraisse. Il figure également dans plusieurs de ses contes et de ses pièces dramatiques. En effet, Gourmont avait un goût marqué pour la démonologie. Ses Histoires magiques (1893) ne cèdent pas en diabolisme aux Diaboliques de Barbey. Péhor, l'ancien dieu de la lubricité chez les Mohabites, qui a donné son nom à la première de ces histoires, est la divinité de tous les personnages de ce livre diabolique. La sympathie de Gourmont pour le catholicisme n'était pas de sorte à lui faire gagner la bénédiction de Rome. Le diable tenait assez fermement l'auteur des Oraisons mauvaises (1900). mais M. P. Escoube, son meilleur exégète, prétend que c'est seulement le démon de la littérature qui était le maître de l'âme de cet ermite des lettres (p. 141-143).

Echos

- Maurice Bocate, « Avec les diaboliques », ?

- Josette Lacoste, « Livres nouveaux », ?