Et j'entre dans la grande absence, mais sans arrière-pensée (Sixtine).

Remy de Gourmont par Joseph Quesnel. Bibliothèque municipale de Coutances.

Texte de la communication de Christian Buat, du Cercle des Amateurs de Remy de Gourmont du lycée Lebrun de Coutances, présentée avec l'assistance de Nicolas Le Bellier, au 2ème colloque international : « Les études françaises valorisées par les nouvelles technologies d'information et de communication », 27-28 mai 2002, Médiathèque Municipale de Lisieux :

à Nicolas Le Bellier

Avant de présenter le site du Cercle des Amateurs de Remy de Gourmont du lycée Lebrun de Coutances, j'aimerais dire quelques mots sur la façon dont je suis devenu gourmontien.

Tout a commencé par le subit intérêt pour les livres d'occasion qui m'a fait acheter, en 1995, chez Gibert, deux ou trois livres de Remy de Gourmont, dont Sixtine. A cette époque, sans vraiment choisir au hasard, j'étais assez éclectique, et si j'ai élu Remy de Gourmont, c'est que son nom, pour moi, était associé à Jarry, au point que j'ai beaucoup de mal à admettre qu'un de ses livres ne fasse pas partie des « vingt-sept volumes dépareillés, tant brochés que reliés » de la bibliothèque du docteur Faustroll, pataphysicien. Je dois avouer aussi que le nom même de Remy de Gourmont, que je chapeautais probablement d'un accent aigu, avait certaine prestance poétique.

Je lis, tombé sous le charme de la première phrase, Sixtine, son grand roman, le grand roman du symbolisme. Certains s'excitent à propos de l'incipit de la Condition humaine, mon incipit à moi, c'est celui de Sixtine :

Sous les sombres sapins sexagénaires dont les branches s'alourdissaient vers les pelouses jaunies, côte à côte ils allaient.

Deuxième étape, à la rentrée 1995, je suis affecté au lycée de Coutances, où Remy de Gourmont fit ses études. Mais je ne m'intéresse pas outre mesure à lui. Mes achats restent éclectiques, avec tendance à me spécialiser dans Jean de La Varende.

Troisième étape, étape déterminante et très gourmontienne, car elle a lieu sur les quais que hanta si souvent Gourmont, passionné de bouquinage : la rencontre en 1997 avec Jean Castiglia, bouquiniste quai de la Mégisserie, grand amateur de Gourmont, dans la boîte de qui je trouve les Canadiens de France et Chez les Lapons, et qui, le courant étant passé entre nous, aura souvent une petite surprise pour moi, notamment ce petit bijou que constitue Phocas, avec des dessins de Remy de Gourmont lui-même.

Jusqu'alors seul m'intéressait le contenu du livre. Mon niveau bibliophilique ne dépassait pas l'achat d'un ou deux volumes de la Pléiade par an. Avec Phocas, je commence à m'intéresser au corps du livre, à sa chair. Je deviens, sinon bibliophile, du moins un peu plus bibliophile qu'auparavant.

Hélas, ce vice, s'il est impuni, coûte cher. Sans compter que j'en avais déjà un, onéreux lui aussi. Que faire ? Remplacer un vice par l'autre. Bref, pour parler plus clairement, j'arrêtai de fumer. Ce qui me permit, par exemple, de me rendre le 26 janvier de cette année à Bruxelles où la librairie Ferraton organisait une grande vente en partie consacrée à Gourmont, et d'où j'ai rapporté quelques trésors, comme Je sors d'un bal paré.

Mais je me suis trop projeté dans l'avenir. Retournons en arrière pour la quatrième étape. En juin 1999, réunion pour cogiter sur la façon d'enrichir le projet d'établissement du lycée Lebrun. Je propose la création d'un Cercle des Amateurs de Remy de Gourmont, dont l'argument sera repris dans l'Avertissement, qui figure sur la seconde page d'accueil du site.

Pourquoi cette proposition d'un Cercle des Amateurs de Remy de Gourmont, s'appuyant sur un site Internet ? Deux raisons :

1° j'ai avancé dans la lecture de Gourmont ;

2° et si le mot lui-même n'existe pas encore, un maître entoileur existe, Nicolas Le Bellier ;

J'ai avancé dans la lecture de Gourmont, et je m'aperçois que Gourmont n'est même pas un iceberg, puisqu'il est quasiment immergé. Je m'aperçois qu'il n'est pas un petit écrivain régional à ressusciter, connu de quelques initiés – le cas eût été, il y a longtemps qu'il aurait eu son association et active – mais l'un des écrivains majeurs de son époque, l'entre deux siècles, le fameux et seul vrai entre-deux siècles, à savoir l'entre XIXe et XXe siècle. C'est comme si on amputait le XVIIIe de Diderot. Paul Léautaud lui-même, qui n'avait pas l'admiration à la plume, a écrit :

Les derniers grands écrivains, – il n'est pas question de mon goût, – ont été Flaubert, Gourmont, Zola (1).

Et vraiment, ce site, et l'activité qui lui est liée, est destiné à protester contre la grande absence du paysage littéraire de Gourmont, absence sur les raisons de laquelle je ne puis m'arrêter ici et qui ont fait l'objet d'un article à paraître dans les Cahiers de l'Herne : « La Cabale des dévots » et qui feront l'objet d'une communication au Colloque de Cerisy : « Gourmont et l'idée de gloire ».

Bref, j'enrage de ne pas avoir connu Gourmont plus tôt. Et je n'ai aucune circonstance atténuante. Premièrement, parce que ce genre de circonstance me répugne au plus haut chef, et surtout parce que tout avait été fait pour que je rencontre Remy de Gourmont. Et ce, dès 1964. Cette année-là en effet, à Caen, des amis m'initient à l'une des plus dignes librairies de France, la Librairie internationale du XXe siècle, dans laquelle le souvenir de Gourmont est encore entretenu aujourd'hui, car l'une des pièces fut la chambre de Gourmont lorsqu'il était étudiant en droit à Caen.

Citons d'autres occasions manquées. Moi qui étais un lecteur de la collection « Libertés », j'ai découvert Panizza et d'Holbach, mais pas le Joujou Patriotisme. Je me demande encore aujourd'hui comment les trois volumes de 10/18 : Sixtine, Histoires magiques, la Culture des idées ont pu m'échapper, etc. Evoquerai-je encore ce collègue, spécialiste de Bloy, qui, le jour de la rentrée au lycée Fustel de Coulanges de Massy-Palaiseau me parle de Remy de Gourmont, apprenant que je viens de la Manche ?... Non, la rencontre n'a pas lieu ; il faudra que j'approche de la cinquantaine pour qu'elle se fasse.

Mais découvrir Gourmont, c'était une chose ; faire partager cette découverte en était une autre. Un destin heureux conduisit Nicolas Le Bellier comme aide-éducateur au lycée Le Brun. Sans lui et sa compétence en matière d'entoilage, rien n'aurait été possible. Je n'en dis pas plus, et pour ménager sa modestie de maître entoileur, je vais parler d'autre chose, du mot entoiler, par exemple. J'espère qu'un jour le nouveau sens que nous avons donné à ce verbe sera enregistré par les dictionnaires. Esthétique de la langue française oblige, nous nous efforçons de n'utiliser que des termes francophones : cercle et non club des Amateurs de Remy de Gourmont ; courriel (emprunté au québécois) et non mail, etc.

*

***

Peut-être serait-il maintenant utile de présenter, fût-ce rapidement, Remy de Gourmont :

Remy de Gourmont est né le 4 avril 1858 au château de la Motte, à Bazoches-au-Houlme, dans l'Orne. En 1866, la famille de Gourmont revient dans la Manche, dont elle est originaire, et s'installe au manoir du Mesnil-Villeman, près de Gavray. De 1868 à 1876, Remy de Gourmont est interne au lycée de Coutances où il fait de brillantes études et se lie d'amitié avec son professeur d'anglais, le poète normand Paul Blier. Après avoir « suivi » des études de droit à Caen, il s'installe à Paris et entre le 7 novembre 1881 comme attaché à la Bibliothèque nationale ; il est révoqué dix ans plus tard à la suite de la publication dans le Mercure de France de son pamphlet « Le joujou patriotisme ». Son œuvre, nombreuse et variée, comprend des ouvrages destinés à la jeunesse (Une ville ressuscitée), des poèmes (recueillis dans Divertissements), des essais linguistiques (Le Latin mystique, Esthétique de la langue française, Le Problème du style), littéraires (Le Livre des masques, Promenades littéraires), philosophiques (Promenades philosophiques), des « réflexions sur la vie » (Epilogues), des pièces de théâtre (Le Vieux Roi), des romans (Sixtine, Les Chevaux de Diomède, Une nuit au luxembourg), des nouvelles (Couleurs), des aphorismes, etc. Il fut l'un des fondateurs et l'âme du Mercure de France, directeur de revues (L'Ymagier, La Revue des idées...), de la Collection des plus belles pages, traducteur... R. de Gourmont fut atteint, à l'âge de 26 ans, d'un lupus à la face qui fit de lui un « reclus ». Il revenait souvent à Coutances à laquelle il consacra les tableaux-poèmes en prose de La Petite Ville. Une rue de la cité épiscopale porte son nom et l'on trouve son buste dans le jardin public. La plupart de ses romans, comme Merlette, Un cœur virginal, Le Songe d'une femme, se situent dans la Manche. Trois femmes comptèrent dans son existence, la mystérieuse A.A. du Journal intime, Berthe de Courrière, la Sixtine de Sixtine et des Lettres à Sixtine et Natalie Barney, l'Amazone, des Lettres à l'Amazone et des Lettres intimes à l'Amazone. Remy de Gourmont meurt en 1915. Son nom peu à peu tombera dans l'oubli, si bien qu'aujourd'hui, celui qui fut l'un des plus grands écrivains de son époque, mais aussi « le maître des maîtres du soupçon », ne connaît même pas une gloire locale. « Nous connaissons bien mal nos vraies gloires », avait dit de Remy de Gourmont son ami Guillaume Apollinaire.

La gloire de Gourmont, nous y revenons. C'est pour y contribuer, ou, du moins, pour que Remy de Gourmont retrouve dans les Lettres et l'édition la place qui lui revient de droit, que le cercle et le site ont été créés. Remy de Gourmont ayant eu la bonne idée de supprimer l'accent de son prénom, nous n'eûmes même aucun problème pour formuler notre adresse Internet : www. remydegourmont. org

Que dire de notre activité ? Sinon que le livre reste notre « beau souci ». Il s'agit pour nous d'abord de faire lire Gourmont autrement que sur un écran et d'ouvrir au livre.

C'est dans cet esprit

que les membres du cercle habitant Coutances et ses environs se transportèrent à la riche bibliothèque diocésaine de la Petite Ville et espèrent se transporter un jour à la Bibliothèque nationale ;

que pour nos diverses manifestations nous nous sommes associés ou nous associerons, tantôt à la bibliothèque municipale – qui organisa une exposition lors de notre journée Gourmont du 6 octobre 2001 ; tantôt à l'Association Lire à Saint-Lô, pour une autre : journée Gourmont dans cette ville, le 21 novembre 2001 ; tantôt aux Archives départementales de la Manche, pour une exposition en octobre 2002 ;

que nous faisons la promotion des dernières parutions d'ouvrages de Gourmont ou le concernant ;

que nous cherchons des éditeurs. C'est ainsi que dans quelques semaines, devrait être republié Merlette, son premier roman, avec des illustrations de la même veine que la délicieuse couverture de la bibliothèque Plon ;

que nous avons ouvert une rubrique « Archives et bibliothèques », recensant les œuvres de Gourmont disponibles, et qui n'attend que les contributions des Amateurs du monde entier pour s'étoffer ;

que nous avons constitué une bibliothèque gourmontienne, à la disposition des élèves ou des étudiants. Quand des étudiants, ou des chercheurs, entrent en contact avec nous, nous leur indiquons des pistes pour se procurer tel ou tel livre. Nous en prêtons le cas échéant, comme cet ouvrage fondamental de Karl-D. Uitti : la Passion littéraire de Remy de Gourmont ;

Cela dit on trouvera sur le site un grand nombre de textes, soit en direct, soit sous forme de liens, parce que, faute de réédition, la plupart d'entre eux sont inaccessibles, mais surtout pour faciliter le travail des chercheurs, des étudiants, des enseignants ou des lycéens.

Par exemple, je suis abonné à une liste professionnelle, et il arrive que des collègues lancent un appel de texte concernant tel ou tel thème : l'apologue, Don Juan, le blanc, Victor Hugo, etc. J'entoile ou je signale l'existence de tel ou tel texte. Nous avons procédé de même avec les auteurs au programme et les T.P.E. (les travaux pratiques encadrés, dernière mode pédagogique sévissant en première et en terminale), en proposant des textes sur la ville, la frontière, l'art, etc.

Notre ambition serait que tout ce qui a été écrit par Remy de Gourmont ou sur Remy de Gourmont soit consultable sur le site. Contradiction ? Le livre passerait après ? Non. Il faut distinguer deux choses :

plaisir du texte ;

travail sur un auteur.

Le plaisir du texte : il me semble que pour l'instant – raisonnement de diplodocus ? – le livre reste le support privilégié pour lire un auteur. A aucun prix, je ne relirais Sixtine ou lirais Physique de l'amour sur écran.

Le travail sur un auteur : en revanche, le support informatique est irremplaçable, dès qu'il s'agit de sélectionner un passage pour une citation, une reproduction, de rechercher un thème, un auteur, un mot, d'étudier des fréquences d'emploi, etc.

Le complément de tout cela est un moteur de recherche interne, qui rend de très précieux services. Puisque nous sommes à Lisieux, que se passera-t-il si on tape ce mot. On verra que cinq documents correspondent à cette recherche. Si on clique sur le n° 2, on apprendra de belles choses, que les mots : « Actif, Action, Aristocratie, Barbare, Contemplation, Démagogue, Démocratie, Despote, Héros, Economie, Illégal, Incontinent, Législation, Mélodie, Armornie, Mercenaire, Monarque, Monarchie, Oligarchie, Période, Philanthropes, Poèmes, Poétiser, Politique, Potentat, Préteur, Prétoire, Sacerdotal, Sédition, Spectateur, Spéculation, Tyrannie, Tyrannique, Tyranniser », ont été sinon inventés à Lisieux, du moins francisés du grec et du latin, par Nicolas Oresme, chapelain de Charles V et évêque de Lisieux. Et Gourmont d'ajouter :

« N'est-il pas amusant de voir aujourd'hui les hurleurs démocratiques rédiger leurs fourberies et affoler le peuple en une langue qu'ils croient révolutionnaire, et qui fut créée au quatorzième siècle — en pleine nuit du moyen âge ! – par un moine et par un évêque ? »

Pour conclure sur ce point, ajoutons qu'une bibliothèque virtuelle permet à des articles, qui ont une vie éphémère, ou à des travaux universitaires, à diffusion par nature limitée, de toucher un plus large public. Peut-être même qu'Internet permet de concevoir autrement le système de notes. J'ai commencé à m'aventurer dans cette voie avec le travail suivant : Gourmont normand, Gourmont manchot.

Je disais qu'il fallait distinguer deux choses, j'aurais dû dire trois, la troisième étant ce que j'appellerais le butinage. Je n'expliciterai pas cette métaphore – qui, comme toute métaphore, si on cherche à la rationaliser, devient de plus en plus déraisonnable – pour me borner à deux exemples de butinage :

1. [...]

2. [...]

*

***

Contribuerons-nous à sortir Remy de Gourmont de la grande absence, j'en doute parfois, car s'il y a des satisfactions, il y a aussi trop de déceptions. Certes, le site a permis de tisser des liens :

– avec d'autres gourmontiens, réunis en association ou isolés, liens qui vont se concrétiser par l'organisation d'un colloque au Centre culturel international de Cerisy ;

– avec d'autres sites, comme le site de la Médiathèque municipale de Lisieux, le Coin du poète...

mais

— les contacts avec les éditeurs ou les écrivains sont le plus souvent décevants. S'ils répondent, ils répondent à côté ou partiellement. Quand nous avons demandé l'autorisation de publier des extraits d'ouvrages encore soumis aux droits d'auteur, ou on n'a pas répondu, ou on a refusé de publier « votre » manuscrit — c'était une page de B. C. —, ou on a sorti le croc à phynances — c'était un extrait de P. L. Pour ce dernier éditeur, j'ai répondu que c'était plutôt à lui de nous payer pour la publicité que nous faisions à l'ouvrage. Les écrivains, s'ils ont autorisé la publication de tel article consacré par eux à Gourmont, en revanche ont fait la sourde oreille dès qu'il s'est agi d'écrire spécialement pour le site.

le forum est bien mou, à peine animé de temps en temps d'une question trop souvent sans réponse, forum qui était une façon de faire revivre la rubrique ENQUÊTES ET CURIOSITÉS du Mercure de France, dont Remy de Gourmont annonce la création en mars 1892, rubrique qui servira de forum aux questions des lecteurs sur les arts, les lettres, l'histoire et l'anecdote... « A ces petites enquêtes on joindra des notes ou de courtes discussions, — réponses sans questions — sur tels sujets de nature à intéresser les érudits ou les curieux. »

— les contributions extérieures sont rares. Bien plus, quand quelqu'un de nouveau prend contact avec nous et que nous lui signalons que nous sommes prêts à publier toute contribution de sa part, c'est le plus sûr moyen de ne plus avoir de nouvelles.

Mais de même qu'il faut laisser dormir le Chtulhu de Lovecraft « dans sa demeure de R'lyeh, la ville morte, [où il] attend, plongé dans ses rêves (2) », peut-être faut-il laisser dormir « l'auteur des Promenades Philosophiques, devant ce bassin d'eau morte qui [...] convient si bien à sa rêverie, avec ses nénuphars et ses cyprins décolorés et monstrueux, passant et repassant comme les images inlassables d'une délectation morose » ; à moins qu'il n'eût fallu ériger son buste « tout en haut du Labyrinthe ou Colimaçon, qui [...] représente la pensée de Gourmont, inaccessible au commun, habile en détours, trompeuse, spécieuse, contradictoire et secrète par pudeur, par timidité, surtout par orgueil . Il eût dominé ce labyrinthe avec ironie, mais non sans amertume, celle-là même qui fut le poison de son orgueil, l'orgueil qui l'avait retiré du monde (3). »

(1) Journal littéraire XV, Mercure de France, 1963.

(2) H.P. Lovecraft, « L'appel de Cthulhu », Dans l'abîme du temps, Denoël, 1969.

(3) F. Fleuret « Coutances et Remy de Gourmont », De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire, Mercure de France, 1933.

Coutances, le 21 mai 2002.

N. Le bellier et Ch. Buat au colloque de Lisieux, le 28 mai 2002.Photo d'Isabelle Vagnarelli.

Programme du colloque :

http://www.bmlisieux.com/colloque/