|
Il y a au Thibet un arbre magique dont chaque
feuille porte, écrite en caractères sacrés, une sentence
bouddhiste.
Je pense qu'on a voulu, par cette fable,
donner l'image du philosophe et insinuer qu'il est pareil à un arbre
qui serait chargé d'opinions autant que de feuilles.
Mais les feuilles tombent, quand la saison
l'exige, et sur celles qui reviennent, et qui ont l'air toutes
pareilles, se gravent de nouvelles écritures.
Il faut lire les feuilles, chaque année,
jusqu'à la mort de l'arbre, si l'on veut comprendre le secret de sa
philosophie (Préface des Epilogues, avril 1903).
|
Mais tout se tient ; le monde de la vie et le
monde des idées s'évoquent nécessairement l'un l'autre dans un
cerveau un peu actif et il est des moments où en voyant une mouche
changer de place sur une vitre, on songe à l'énigme du monde. Je
crois d'ailleurs que la plupart des écrivains qui restent à la
surface des choses le font par impuissance à creuser le sol fécond
qui s'ouvrirait à leurs efforts. Il y a certainement un public que
ces « divagations » intéressent, et d'ailleurs j'écris
pour clarifier mes propres idées (« L'idée de responsabilité, à
propos du Tueur de femmes », Epilogues, 3e série,1905). |
Notice
1° Edition originale :
Épilogues Réflexions sur la vie 1895-1898, Paris, Mercure de
France, 1903, in-18. Dédié à Madame B. de Courrière.
2° Recensement des exemplaires (7
exemplaires sur Hollande ) :
Henri Leclercq a signalé deux exemplaires « Imprimé spécialement pour l'auteur » sur Japon français vert jaune (« Complément à la bibliographie des œuvres de Remy de Gourmont », Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, août-septembre,
1932).
Echos
Fagus, « Art et critique », La Plume, n° 345-346, 1er et 15 septembre 1903, p. 316-317
Jean de
Gourmont, « Epilogues », Mercure de France, septembre 1903
A. Gilbert de Voisins, « Epilogues et Prétextes », Renaissance latine, 15 août 1903, pp. 492-494
Marc Legrand [?], « Epilogues 1895-1898 », La Revue du bien dans la vie et dans l'art, n° 2, février 1905, p. 21
Joseph Loubet, « Chronique des revues », Messidor, n°3, mars 1901
Frédéric Mallet, « Les livres : Epilogues, par Rémy de Gourmont», L'Œuvre nouvelle,1903, p. 335-336
Ernest Raynaud, « Propos de saison », La Plume, n° 345-346, 1er décembre 1903, p. 586-587
Edmond Thiaudière : « Les livres : Epilogues », La Revue diplomatique, n° 32, 9 août 1903, p. 13
« Les revues : Mercure de France », La Chronique des livres, T. IV juil.-déc. 1903, p. 316-317
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TABLE DES MATIÈRES
EPILOGUES 2
Notice
1° Edition originale :
Épilogues Réflexions sur la vie 1899-1901, deuxième série, Paris, Mercure de France, 1904, in-18. Dédié à Alfred Vallette. Apparition signalée dans le Mercure de France de juillet 1904, p. 288.
Echos
« Remy de Gourmont. Les Epilogues », Revue biblio-iconographique, 1904, p. 43
L. Belugou, «
Les Epilogues de Remy de Gourmont », La Revue des idées, 15 octobre 1904
Frédéric Mallet, « Epilogues », L'Œuvre nouvelle,1904, p. 498-499
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TABLE DES MATIÈRES
1899
JANVIER
128. Le Parti des Intellectuels
FÉVRIER
129. Lettres devinées : M.*** à M. Gaston Boissier, secrétaire perpétuel de l'Académie française 130. Chronique de la dépopulation 131. Une manifestation de la pudeur
MARS
132. Lettres devinées : M. Allard, député, à M.***, publiciste à Toulon 133. Lettres devinées : M. Duberdt, de la « Revue des revues », à M.***, instituteur primaire, lauréat des concours
AVRIL
134. Lettres devinées : celles que reçut M. de Vogüé, de l'Académie française
MAI
135. L'alcool et Torquemada
JUIN
136. Balzac au Panthéon
JUILLET
137. Les Métamorphoses du vampire
AOUT
138. L'« Iphigénie » et la Paix
SEPTEMBRE
139. L'horrible manie de la certitude 140. De la contradiction
OCTOBRE
141.Nietzsche et l'Affaire
NOVEMBRE
142. Au Transvaal 143. L'opinion des étrangers 144. Le Complot
DÉCEMBRE
145. La morale des Philanthropes 146. les nouveaux Vandales
1900
JANVIER
147. Contre l'Intelligence 148. Le mécanisme psychologique de la conversion 149. Une définition du socialisme 150. Une Princesse
FÉVRIER
151. L'Université, les Protestants, les Jésuites et la Liberté 152. La mort de Ruskin
MARS
153. Le papier et la civilisation 154. Les formes ridicules du progrès 155. L'ironie de l'Assistance publique 156. Les suicides en famille 157. Les bêtises des hommes de génie
AVRIL
158.Variations sur la recherche des causes, à propos d'un illustre incendie
MAI
159. La Porte Binet 160. La Boîte du Ciel
JUIN
161. Boéromanie
162. Mercenaires 163. Emmanuel Kant, ou le terrible libre-penseur
JUILLET
164. Reprise de l'Affaire 165. La liberté des mœurs
|
AOUT
166. En Chine, avec les Boxers et les Missionnaires 167. Suites d'une enquête
SEPTEMBRE
168. Sur quelques penseurs anarchistes, socialistes ou piétistes 169. Le sultan du Sokoto 170. La propriété littéraire
OCTOBRE
171. La mort de Nietzsche
172. Le congrès des femmes
NOVEMBRE
173. Le congrès de la paix 174. Les villes décorées 175. Les femmes et les bureaux de bienfaisance 176. L'homme aux onze enfants 177. A propos d'une fille-mère
DÉCEMBRE
178. Le flacon d'anchois 179. Une école de morale
1901
JANVIER
180. De l'arbitrage ou guerre à la guerre
181. M. Chamberlain et la moralité des hommes
d'Etat
FÉVRIER
182. Le nouveau siècle 183. Les nouveaux timbres
184. La guerre et le pillage 185. L'agonie du grec
MARS
186. A propos de la loi sur les associations
AVRIL
187. Les grèves ou la question du paradis terrestre 188. Le divorce par consentement mutuel 189. L'heureuse ignorance
MAI
190. Une petite religion nouvelle 191. M. Bjoernstjerne Bjoernson ou l'ennemi précieux 192. Un document sur « l'heureuse ignorance »
JUIN
193. Le féminisme et Venus genetrix 194. L'aveugle du Pont des Arts, ou modeste contribution à l'étude de la vérité 195. L'œuf à la coque 196. L'Espéranto et les naïfs
JUILLET
197. La demoiselle de Poitiers
198. Les crimes passionnels et les autres 199. L'excommunication de Tolstoï
AOUT
200. L'abus de la science 201. Chronique de la dépopulation
SEPTEMBRE
202. L'art de rendre la justice 203. En feuilletant des encyclopédies
OCTOBRE
204. La visite de notre Petit Père
205. L'anarchie et le gouvernement
NOVEMBRE
206. Le culte des morts
207. Le dénonciateur
DÉCEMBRE
208. Sur la liberté et la morale, à propos de quelques
petits faits récents
209. Brefs conseils à un journaliste touchant Victor
Hugo
|
EPILOGUES 3
Notice
1° Edition originale :
Épilogues Réflexions sur la vie 1902-1904, troisième série, Paris, Mercure de France, 1905, in-18. Dédié à Louis Dumur. Apparition annoncée dans la rubrique « Les échos », Mercure de France, 1er novembre 1905, p. 159.
Echos
Joseph Bossi, « Chronique de la moralité publique », Antée, n° 6, 1er novembre 1905
L. Lallemand, « Les livres : Epilogues, de Rémy de Gourmont », Les Cahiers de l'Université populaire, n° 1, 10 janvier 1906, p. 45
Texte
TABLE DES MATIÈRES
EPILOGUES 4
Notice
1° Edition originale :
Épilogues Réflexions sur la vie 1905-1912, volume complémentaire, Paris, Mercure de France, 1913. Vol. in-18, 3.50 (5 japon à 15 fr. ; 21 hollande à 10 fr.). Apparition signalée dans le Mercure de France du 1er mai 1913, p 223.
2° Envois :
A Paul Escoube
son justiciable
Remy de Gourmont
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Echos
Jean Royère, « Littérature : L'ancienne et la nouvelle Sorbonne », La Phalange, n° 51, 20 septembre 1910, p. 282-283
Les Treize, « La Boîte aux Lettres : Epilogues, par Remy de Gourmont », L'Intransigeant, 4 mai 1913, p. 2
Texte
TABLE DES MATIÈRES
EPILOGUES 5
Notice
1° Edition originale :
Dialogues des amateurs sur les choses du temps, 1905-1907 (Epilogues, IVe série), Paris, Mercure de France, 1907, in-18. Dédié à
Laurent Evrard.
2° Autres éditions :
Dialogues des amateurs sur les choses du temps, suivi de Nouveaux dialogues des amateurs, Paris, Classiques Garnier, 2019.
3° Recensement des exemplaires (12
exemplaires sur Hollande ) :
Henri Leclercq a signalé deux exemplaires hors
commerce sur Japon français vert jaune, « réservé à l'auteur » («
Complément à la bibliographie des Œuvres de Remy de Gourmont »,
Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, août-septembre,
1932).
Philippe Barthelet, « Un miroir qui réfléchit », Valeurs actuelles, n° 4307, 13-19 juin 2019, p. 54
Jules Case, « Dans le temps et hors des temps », Tablettes littéraires, Librairie Ollendorf, s.d., p. 139-147
Franck Javourez, « Note de lecture », Nouvelle imprimerie gourmontienne, n° 10, automne 2019, p. 139
Francis de Miomandre, « Immoralistes », L'Art moderne n° 51, 22 décembre 1907, p. 403-404
Texte
TABLE DES DIALOGUES
EPILOGUES 6
Notice
1° Edition originale :
Nouveaux Dialogues des amateurs sur les choses du temps, 1907-1910 (Epilogues, Ve série), Paris, Mercure de France, 1910, in-18. Dédié à Jules de Gaultier. Apparition signalée dans le Mercure de France du 1er décembre 1910, p. 575.
2° Recensement des exemplaires (12
exemplaires sur Hollande ) :
Henri Leclercq a signalé quelques exemplaires
sur sur des papiers singuliers, dont un exemplaire sur papier gris clair,
un autre sur papier bleu clair (« Complément à la bibliographie des œuvres
de Remy de Gourmont », Bulletin du bibliophile et du
bibliothécaire, août-septembre, 1932).
3° Envois :
A Guillaume Apollinaire subtil hérésiarque R. de Gourmont.
En souvenir de nos dialogues, qui valent mieux que ceux-là (envoi de Remy de Gourmont à Natalie Barney, lu par Nicolas Malais dans un des 12 Hollande des Nouveaux Dialogues.
Echos
Sur l'amour, les arts et les lettres, Remy de Gourmont a dit ce qu'il y avait à dire. Lisez ses Nouveaux dialogues des amateurs. C'est un livre délicieux et plein de bon sens (Apollinaire, « Adolphe Willette », L'Intransigeant, 26 janvier 1911).
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L'Intermédiaire des chercheurs et curieux , 20 janvier 1911
André Gide, « L'Amateur de M. Remy de Gourmont », La Nouvelle Revue française, n° 16, 1er avril 1910, p. 425-437 & Nouveaux Prétextes, Mercure de France, 1911
Charles-Henry Hirsch, « Les revues : La Nouvelle Revue française : M. André Gide, à propos de « l'Amateur », de M. Remy de Gourmont », Mercure de France, 1er mai 1910, p. 137-139
Francis de Miomandre, « Quelques beaux livres », L'Art moderne n°5, 29 janvier 1911, p. 36
Texte
TABLE DES NOUVEAUX DIALOGUES
Je publie régulièrement dans la même
revue, depuis une dizaine d'années, une chronique sous le titre
d'Epilogues : un de mes amis, collaborateur de la même revue,
m'a dit ou écrit dix fois : « J'ai lu vos derniers Episodes... » (R. de Gourmont).
Ses Epilogues qu'il publie chaque
mois au Mercure de France et qui le rendirent célèbre vont
être réunies en volumes. On les relira avec joie. On les consultera
souvent. Et avec le temps on s'apercevra que ce qui a fait notre
amusement n'est autre chose que l'œuvre parfaite et profonde d'un
philosophe et d'un grand écrivain (P. de Querlon).
Lu dans les Epilogues de Remy de
Gourmont : « Saint Paul n'est rien autre chose pour moi qu'un
écrivain médiocre et frivole. — La parole de Dieu n'est tolérable,
comme celle de Scribe, qu'en musique. » Effroyable misère de cette
intelligence et plus effroyable état de cette âme ! Et dire que cela
est acquis ! Quand j'ai connu ce malheureux, en 1893, il aurait eu
horreur d'écrire cela. C'est vrai qu'alors... (L. Bloy)
Encore, au plein de sa force, il contint
l'actualité dans ses Epilogues et ses Dialogues des
Amateurs, où l'avenir trouvera le décompte des pulsations
françaises journalières, de 1895 à 1910 (A. Rouveyre).
On mesure l'étendue du perfectionnement
continuel de Remy de Gourmont quand on compare, par exemple, la
langue des Epilogues avec la langue maniérée, ornée, compliquée de ses premiers romans. Tout, dans l'œuvre de sa maturité, est clarté, finesse, simplicité, naturel, aisance. On est porté à penser qu'il n'a jamais écrit une page sans qu'elle représentât pour lui un progrès conscient vers ces qualités. Les manuscrits de se Epilogues étaient presque toujours sans
aucune rature (P. Léautaud).
[Vallette] a été de mon avis que les
Epilogues, qui sont la partie la plus humaine et la plus
directe de l'œuvre de Gourmont, expriment assez l'homme qu'il était.
Ce qui n'est pas très sûr, j'y pense maintenant (P.
Léautaud).
Jeudi 13 Juin [1929]. — [...] Mes
deux jeunes anarchistes ont une grande admiration pour Gourmont,
surtout (ils ont raison) le Gourmont des Epilogues
(admiration qui paraît être assez courante dans leur milieu, voilà
qui défriserait bien Vallette et Dumur). Ils ont considéré la chaise
qui me fait vis-à-vis dans mon bureau à ma table de travail. «
Alors, c'est là qu'il s'asseyait chaque soir, comme vous le
racontiez dans Passe-Temps ? » Sur ma réponse affirmative,
ils ont tous deux regardé la place, pendant quelques secondes, avec
un certain sentiment (P. Léautaud).
Qu'est-ce ses Epilogues, si ce
n'est, à l'occasion, des événements contemporains, cette façon de
manier et retourner comme un objet d'art une idée et, comme d'un
bijou, d'en faire étinceler, au feu de l'intelligence, les facettes
? Et ce jeu d'artiste ne prend-il pas conscience de lui-même dans ce
titre des Dialogues des Amateurs où M. Delarue et M.
Desmaisons justifient, par l'intervention de deux sensibilités
distinctes, ces aspects nuancés ou contradictoires des idées ? Par
cette forme du dialogue, Remy de Gourmont n'a-t-il pas voulu nous
faire entendre que ce qui le passionne dans les idées, c'est, par de
là leur degré de vérité, le fait qu'elles expriment une relation
entre des événements et des sensibilités individuelles, qu'elles
composent ainsi des objets, des réalités du monde intérieur douées
de beauté au regard de qui possède le sens esthétique, au même titre
que le sont, au regard des peintres et des sculpteurs, les objets du
monde extérieur (J. de Gaultier).
Je lisais avec délices ses « Epilogues »
du Mercure, avec délices, et parfois avec supplices car il
était plutôt amateur des opinions singulières pour se priver du
plaisir de vous estomaquer, et rarement on l'accompagnait en ses
chevauchées philosophiques et morales sans vider les étriers à
quelque brusque tournant de phrase. Marcel Coulon a noté finement ce
plaisir du soubresaut qu'il vous faisait éprouver. Mais ses
singularités mêmes étaient merveilleusement savoureuses, et quand il
vous désarçonnait on ne lui en voulait pas. Rien de ce qu'on lisait
de lui ne vous laissait indifférent ; on avait toujours envie de se
jeter sur sa plume pour le bombarder d'enthousiasmes ou de
vitupérations ; ce sont là aventures qui n'arrivent guère aux
prétendus princes de la critique universitaire (H.
Mazel).
L'arrivée du Mercure, avec ses
poèmes au sommaire, ne le dérida point. Il n'osa d'abord les montrer
à sa mère ni à l'oncle Xavier et quand il s'y décida, toutes ses
craintes furent dépassées. L'oncle trouvait que cela n'avait ni
queue ni tête et citait du Boileau : « Ce qui se conçoit bien
s'énonce clairement. » Sa mère ne put se défendre d'un mouvement
d'orgueil mais le dissimula, en priant Yves de ne pas laisser
traîner cette revue « qui contenait des pages immondes d'un certain
Remy de Gourmont » (F. Mauriac).
Mercure du 15. Ecœurant : la pornographie continue. Très sincèrement on m'offrirait d'y publier mon Claudel, je refuserais. Gourmont sert sur le Cantique des Cantiques des plaisanteries dignes
d'un socialiste unifié en mal d'anticléricalisme. Qu'il est bête
! (J. Rivière à H. Fournier, 25 août
1907) |
Nota bene : l'ensemble des épilogues est consultable sur Gallica.
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